29 mai, 2011

Des milliers de manifestants à Belgrade contre l'arrestation de Mladic

BELGRADE - Près de 10.000 personnes, selon la police, étaient rassemblées dimanche dans le centre de Belgrade, sous haute surveillance policière, pour protester contre l'arrestation de Ratko Mladic, jeudi, après seize ans de cavale.

Les manifestants, qui répondaient à l'appel du Parti radical serbe (ultra-nationaliste), arboraient des tee-shirts à l'effigie de l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie proclamant Mladic, un héros serbe, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Certains, aux premiers rangs, agitaient aussi un large drapeau blanc avec le visage de Ratko Mladic.

La manifestation se déroule devant le siège du Parlement serbe.

Nous demandons à ce que le président Boris Tadic et son gouvernement soient démis. En répondant aux ordres de Bruxelles et de Washington, le régime de Boris Tadic a tué tous les espoirs de la Serbie et des Serbes. Nous disons: +stop à la trahison+, a déclaré le leader du Parti radical, Lidija Vukicevic.

Le leader du mouvement ultra-nationaliste Obraz, Mladen Obradovic, condamné en avril à deux ans de prison ferme pour son rôle dans les troubles perpétrés à l'occasion de la Gay pride à Belgrade en octobre, était présent à la manifestation, a constaté une journaliste de l'AFP.

Cette condamnation fait encore l'objet de procédures judiciaires, qui expliquent que le jeune homme soit toujours en liberté.

Je regrette vraiment qu'il n'y ait pas plus de monde, a déclaré à l'AFP Zivorad Radovanovic, 59 ans, venu d'une banlieue ouvrière de Belgrade.

Quand les généraux croates ont été condamnés à La Haye, toute la Croatie était là et regardez ici. C'est une trahison!, a-t-il ajouté en faisant référence aux 30.000 manifestants descendus dans la rue mi-avril en Croatie après un jugement du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie condamnant deux ex-généraux croates à de lourdes peines de prison.

La police et la gendarmerie étaient déployées en force à Belgrade alors que les autorités souhaitent éviter tout débordement, notamment de la part des groupes extrémistes.

En juillet 2008, l'arrestation du chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, avait conduit à des émeutes dans la capitale serbe.

Ratko Mladic, incarcéré à Belgrade dans l'attente d'un éventuel transfèrement, avait appelé ses partisans au calme, par la voix de son avocat.

Il est inculpé pour génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) pour son rôle pendant le conflit inter-communautaire en Bosnie (1992-1995).


(©AFP /

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