12 avril, 2011

Medvedev va annoncer bientôt s'il est candidat à la réélection en 2012

AFP/Archives

Dmitri Medvedev le 22 mars 2011 à Moscou

Le président russe Dmitri Medvedev va annoncer "dans un délai assez court" s'il est candidat à la réélection au scrutin de 2012, indique-t-il dans un entretien diffusé mardi, dans lequel il souligne la nécessité de réformes après la stabilisation opérée par Vladimir Poutine.

"Je n'exclus pas d'être candidat pour un nouveau mandat de président. La décision va être prise, et dans un délai assez court, parce qu'il ne reste qu'un an", dit M. Medvedev dans cet entretien à la télévision chinoise CCTV dont le Kremlin a diffusé le texte.

Cette décision dépendra notamment "de la situation sociale, des préférences politiques" des Russes, indique M. Medvedev.

"Le temps des changements est venu", ajoute-t-il, "ce qui était bon il y a dix ans n'est plus valable aujourd'hui".

"Mon programme est celui de la modernisation de l'économie et de la vie politique. Nous ne devons pas nous détourner de tout ce que nous avons fait de bien dans les vingt dernières années, et en particulier dans les dix dernières années, mais nous devons regarder vers l'avenir", ajoute le président russe.

M. Medvedev a été propulsé en 2008 au poste de président par son prédécesseur (2000-2008) Vladimir Poutine auquel il devait toute sa carrière politique, et auquel la Constitution russe ne permettait pas d'effectuer plus de deux mandats consécutifs.

M. Poutine, qui s'est retranché au poste de Premier ministre, et est toujours considéré par nombre d'observateurs comme le véritable homme fort du pays, peut choisir de revenir au Kremlin en 2012 après cette interruption.

Les deux hommes ont indiqué par le passé qu'ils se mettraient d'accord en temps et en heure dans l'intérêt du pays à l'approche de la présidentielle de 2012.

Des désaccords apparents, affichés récemment sur l'affaire Khodorkovski -- l'ex-milliardaire emprisonné depuis 2003 sous la présidence de Vladimir Poutine --, puis sur la Libye, où l'ex-agent du KGB a semblé contredire la position officielle de Moscou en dénonçant une nouvelle "croisade occidentale", ont relancé les spéculations en Russie sur une éventuelle rivalité entre les deux hommes.

Des observateurs ont cependant souligné que M. Khodorkovski n'était pas sorti de prison malgré l'attachement affiché par Dmitri Medvedev à l'Etat de droit, et estimé que les déclarations de M. Poutine sur la Libye pouvaient viser à tempérer pour l'électorat russe la position de neutralité observée par Moscou à l'ONU.

Ils ont également relevé que les objectifs de "modernisation de la vie politique" vers davantage de démocratie, affichés par M. Medvedev après son élection, n'avaient guère modifié à ce jour une scène politique dominée par le parti Russie unie présidé par Vladimir Poutine, et où toute opposition autre que communiste a été évincée de la vie parlementaire.

Un groupe d'experts russes proche du pouvoir a d'ailleurs relevé récemment la crise de "légitimité" du tandem au pouvoir au sein d'une population éreintée par la corruption et désabusée face au sentiment de stagnation et à des processus électoraux perçus comme artificiels et prédéterminés.

Ces experts relevaient l'émergence dans la société de l'attente d'un "troisième homme", une perspective qui pourrait aussi selon certains observateurs pousser les deux dirigeants russes, qui ont toujours par ailleurs affiché une parfaite entente personnelle, à s'efforcer d'incarner de nouveaux espoirs ou à explorer chacun de leur côté des électorats différents.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire