07 mars, 2011

Paris et Londres veulent isoler Kadhafi

La France et le Royaume-Uni préparent un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies visant à créer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Combats à Ras Lanouf

Durant le week-end, les combats se sont intensifiés à Ras Lanouf. (Reuters)

L'objectif de Paris et Londres, auxquelles s'est ralliée Berlin, est clair: isoler le régime de Mouammar Kadhafi. Les diplomates français et britanniques travaillent ainsi sur un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, imposant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, ont appris lundi soir les agences de presse. Le texte devrait être fini et présenté avant la fin de la semaine. "Il y a un sentiment d'urgence. On ne peut pas laisser la population se faire massacrer sans rien faire", a affirmé à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat. Le chef de la diplomatie libyenne, Moussa Koussa, a accusé lundi la France et le Royaume-Uni de "conspirer" en vue de diviser son pays.

La Ligue arabe au soutien des Européens

L'adoption d'une nouvelle résolution sur une zone d'exclusion aérienne par les Etats membres du Conseil semble cependant délicate à mener. Les Etats-Unis sont toujours hésitants, tandis que la Chine et la Russie se disent réticents. "Nous ne considérons pas l'ingérence étrangère, surtout militaire, comme un moyen de résoudre la crise en Libye", a ainsi déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Des puissances émergentes, présentes au Conseil de sécurité même si elles ne sont pas des membres permanents, devraient également être difficiles à convaincre: l'Afrique du Sud, l'Inde et le Brésil craignent que la résolution n'ait aucun effet sur la situation libyenne intérieure. Seul soutien, de poids, à la proposition franco-anglaise: la Ligue arabe a appuyé le projet de résolution, espérant, selon le Quai d'Orsay, "l'arrêt des bombardements".

Le Conseil de sécurité a déjà adopté, à l'unanimité, une résolution sur la Libye le 26 février imposant des sanctions (interdiction de voyager, gel des avoirs) au colonel Mouammar Kadhafi, sa famille et son entourage. Les exactions perpétrées par le régime Kadhafi ont d'autre part été transmises à la Cour pénale internationale (CPI) pour enquête et peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité, selon cette résolution. Mais les combats continuent et plus de 110.000 réfugiés ont désormais franchi la frontière tunisienne.

A lire: L'interview exclusive de Mouammar Kadhafi sur leJDD.fr

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