07 mars, 2011

Burkina: une vingtaine de détenus s'évadent lors de manifestations de jeunes

OUAGADOUGOU - Une vingtaine de détenus se sont échappés lundi au Burkina Faso après l'incendie de quatre commissariats par des jeunes lors de manifestations organisées pour dénoncer de récentes violences dans lesquelles quatre jeunes avaient été tués.

Le gouvernement du président Blaise Compaoré a condamné lundi soir des "dérives inacceptables" et promis de "prendre ses responsabilités pour que cessent ces agissements".

Alors que le gouvernement avait ordonné la reprise lundi des cours suspendus depuis une dizaine de jours après les violences, les jeunes sont descendus dans les rues pour réclamer justice.

A Yako, localité située à environ 100 km au nord de Ouagadougou, "les élèves ont mis le feu ce matin au commissariat et ont laissé échapper une dizaine de détenus que nous avions placés en garde à vue", a indiqué à l'AFP par téléphone un policier sous couvert de l'anonymat.

Le commissariat de Koupèla (140 km à l'est de la capitale) a également été incendié, et neuf détenus ont pu s'en évader, selon des habitants.

"Il n'y a plus rien, tout est parti, même les prisonniers", a témoigné un enseignant de Koupèla dans la journée. "Actuellement les enfants s'amusent sur les restes des murs du commissariat".

Les manifestants ont mis le feu au commissariat de Gourcy (nord), et à Dori (nord-est) la direction régionale de la police, qui abrite également le commissariat, a été aussi incendiée, a rapporté un habitant, Amadoun Maïga.

Dans ces deux localités, les détenus avaient été transférés des commissariats vers d'autres sites avant l'arrivée des manifestants, selon des sources concordantes.

Les manifestations ont été entraînées par la mort de six personnes, tuées lors de marches fin février dans la région du Centre-Ouest: quatre élèves tués par balles, un policier lynché par les manifestants et un garagiste également mort par balles.

Des manifestations pacifiques ont été signalées lundi à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays, Koudougou (ouest), Gaoua (sud-ouest), Fada N'Gourma (est), Tenkodogo (nord), Pô et Léo (sud).

Lundi soir, le gouvernement a dénoncé dans un communiqué l'incendie des commissariats de police et des "actes de vandalisme sur des édifices publics".

Il "condamne fermement ces dérives inacceptables et ces comportements dont il est difficile de faire le lien avec le désir de manifestation de la vérité" sur la mort des manifestants, selon ce texte.

(©AFP /

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