22 février, 2011

Manifestation du RHDP : folle journée à Koumassi et Treichville, hier Les soldats de Gbagbo tuent pour empêcher l’accueil du Panel

Le Patriote


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© Abidjan.net par DR
Lundi 21 février 2011. Abidjan, Koumassi. Les forces de l`ordre utilisent des armes de guerre contre les populations civiles manifestant pour le départ de Gbagbo, à la demande du RHDP.
Des roquettes sur des populations civiles. La scène paraît tellement surréaliste, qu’on ne pouvait pas y penser, il y a quelques jours. Pourtant, c’est ce qu’il nous a été donné de voir, hier. A l’appel du RHDP, des milliers de personnes décident de rallier le grand carrefour de Koumassi pour réserver aux membres du panel des cinq Chefs d’Etat de l’UA, un accueil digne de leur rang. Dans chaque quartier de la commune, les uns et les autres s’organisent comme ils peuvent pour être au rendez-vous. Les forces de l’ordre, elles, n’entendent pas les choses de cette oreille. Il faut étouffer la mobilisation des militants du RHDP. Tôt le matin, les populations des différents quartiers du maire N’Dohi Yapi Raymond sont tirées de leur sommeil par des tirs en l’air et des jets de gaz lacrymogène. « Depuis ce matin, il y a des tirs derrière ma maison », témoigne un habitant du quartier Adioukrou dans la même commune. Du coup, tout s’est arrêté : transport, commerces, marchés… Pour crier leur ras-le-bol, les populations décident de se protéger et d’ériger des barrages sur les différentes artères de la commune. Leur rang va grandissant et leur détermination ne s’effrite point. Bien au contraire, gonflés à bloc, jeunes, femmes et même vieillards décident de braver les forces de l’ordre jusqu’au lieu du rassemblement. Il est un peu plus de midi et nous sommes à la Rue du Canal, à Koumassi Remblais. Puis, soudain tonnent une arme lourde. Trois jeunes manifestants, s’écroulent brusquement les corps déchiquetés, deux d’entre eux, Koné Ibrahim et Ouattara Ibrahim, meurent sur le champ. Le troisième, Ouattara Moustapha succombera quelques heures plus tard à ses blessures. Ils viennent d’être fauchés par une roquette, ou vous avez bien lu, une roquette. C’est l’émoi au sein de la population. « Ce n’est pas possible, lancer une roquette sur des populations civiles. Il faut être un sanguinaire pour le faire », s’indigne une vieille dame. Peu avant, les tirs s’étaient intensifiés, devenant par moment assourdissants. Ce sont des tirs à l’arme lourde, certainement des RPG. Dans leur folie meurtrière, les FDS, notamment de la Garde républicaine et du CeCos, feront d’autres victimes. Au carrefour de la grande mosquée de Koumassi, deux corps sans vie, selon des témoins, ont été enregistrés. Les FDS, après leur forfait, se sont repliés à Treichville. L’atmosphère, y était également tendue entre manifestants du RHDP et des éléments du CeCos. Ces derniers, à bord des véhicules numéro 001,002 et 004, ont semé la terreur dans la commune du maire Amichia. D’abord par des jets de gaz lacrymogène et puis des tirs à balles réelles, tuant au total cinq manifestants et faisant plusieurs blessés. Deux sont morts ont été notamment constatés à l’Avenue 8. Malgré cette répression sauvage, les manifestants n’ont pas abdiqué. Ils sont restés dans les rues toute la journée. Et ils comptent y rester jusqu’au départ de leur bourreau, Laurent Gbagbo. La télé LMP, ex-RTI, dans son journal de 20h hier, a totalement déformé les faits en présentant les victimes pour les bourreaux. Un vrai scandale, cette machine à désinformer.
Thiery Latt

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