19 janvier, 2011

Obama déroule le tapis rouge pour Hu, et évoque d'emblée les droits de l'homme

WASHINGTON (AFP)

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Les présidents chinois Hu Jintao et américain Barack Obama sur la pelouse de la Maison Blanche, le 19 janvier 2011

Le président américain Barack Obama a évoqué d'emblée la question sensible des droits de l'homme face à son homologue chinois Hu Jintao, qui entamait une visite d'Etat riche en symboles et en enjeux mercredi à Washington.

"L'Histoire a montré que les sociétés sont plus harmonieuses, qu'elles prospèrent davantage et que le monde est plus juste quand les droits et les responsabilités de tous les pays et de tous les peuples sont respectés", a déclaré M. Obama au cours d'une cérémonie d'accueil en grande pompe en début de matinée.

Le dirigeant américain, qui rencontre M. Hu pour la huitième fois en deux ans, a aussi espéré que cette visite jetterait les bases de 30 années de coopération entre Washington et Pékin, et assuré que les Etats-Unis et la Chine, dont les relations se sont tendues l'année passée, en particulier sur les questions monétaires, avaient un "intérêt énorme" à réussir mutuellement.

De son côté, a affirmé M. Hu, depuis que le président Obama a pris ses fonctions il y a deux ans, "notre coopération dans de nombreux secteurs a produit des résultats fructueux et nos relations sont parvenues à réaliser de nouveaux progrès".

Les deux dirigeants se sont ensuite retrouvés dans le Bureau ovale pour une rencontre en tête-à-tête, par la suite élargie à leurs collaborateurs.

Peu après midi (17H00 GMT), MM. Obama et Hu doivent rencontrer ensemble de grands patrons américains, parmi lesquels ceux de fleurons comme Microsoft, Goldman Sachs, Motorola, General Electric, Coca-Cola ou encore Boeing et Dow.

Les deux dirigeants participeront vers 13H05 (18H05 GMT) à une conférence de presse et en soirée, les délégations se retrouveront pour un dîner d'Etat, dont la liste des invités et le menu étaient encore gardés jalousement secrets mercredi matin.

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Barack Obama et Hu Jintao écoutent une fanfare militaire sur la pelouse de la Maison Blanche, le 19 janvier 2011

En deux ans de présidence Obama, seules deux visites d'Etat avaient jusqu'ici été organisées, en l'honneur de l'Inde et du Mexique.

Mais la visite de M. Hu se révèle riche en enjeux et en symboles, Pékin étant devenu ces dernières années un concurrent, mais aussi un partenaire économique impossible à ignorer pour les Etats-Unis.

L'anémie de la reprise américaine contraste de façon frappante avec le dynamisme de la Chine, qui aurait enregistré une croissance de 10,3% de son produit intérieur brut (PIB) en 2010.

Interrogé mardi sur la contradiction apparente entre l'organisation d'un dîner d'Etat et la position critique des Etats-Unis vis-à-vis de Pékin sur la question des droits de l'homme, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, est resté fidèle à la ligne édictée depuis deux ans par l'administration Obama: souligner et célébrer les points d'accord, prendre acte des désaccords sans que cela ne constitue un motif de rupture.

D'autres sujets de discorde entre les Etats-Unis et la Chine pourraient être mentionnés mercredi: la question tibétaine, les revendications maritimes de Pékin face à des alliés américains, la restriction par la Chine des exportations de minerais stratégiques ou encore les ventes d'armes américaines à Taiwan.

M. Obama devait par ailleurs annoncer la conclusion d'un accord sur la construction d'un centre de formation conjoint en Chine dédié à la sécurité nucléaire et à la lutte contre la prolifération, selon un responsable.

La sécurité a été renforcée mercredi à l'entrée de la Maison Blanche. Mardi, des centaines de Chinois et de Tibétains ont manifesté devant la résidence.

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