19 janvier, 2011

Côte d'Ivoire : offensive diplomatique sur un axe Paris-Bamako

Poignée de main entre le président français  Nicolas Sarkozy (C) et le président burkinabé Blaise Compaoré (G) à L'Elysée, le 18 janvier 2011.
Poignée de main entre le président français Nicolas Sarkozy (C) et le président burkinabé Blaise Compaoré (G) à L'Elysée, le 18 janvier 2011.
Eric Feferberg / AFP
Par RFI

Le président Nicolas Sarkozy a reçu mardi 18 janvier 2011 dans l’après-midi au palais de l'Elysée à Paris son homologue burkinabé Blaise Compaoré, médiateur en Côte d’Ivoire, avant l'élection présidentielle. Accompagné d'une délégation de la Cédéao, le président burkinabé est venu discuter précisément de la situation en Côte d'Ivoire et plaider pour une solution pacifique à la crise. Au même moment à Bamako, les chefs d'état-major des pays de la Cédéao planchaient également sur le dossier ivoirien.

A l'issue d'un entretien qui n'aura duré que trois quarts d'heure, le président Compaoré assure que la Cédéao préfère une solution pacifique à la crise en Côte d'Ivoire plutôt qu'une intervention militaire : «Les chefs d’Etat de la Cédéao se sont accordés aussi sur la nécessité d’envisager des mesures afin de rétablir l’ordre constitutionnel. Mais pour l’instant nous ne souhaitons pas cela pour la Côte d’Ivoire».

Pourquoi donc ce déplacement à Paris alors que Blaise Compaoré n'est pas en ce moment président en exercice de la Cédéao, qu'il n'a pas fait partie de la troïka qui s'est rendu à deux reprises à Abidjan, et surtout qu'il est resté très silencieux depuis la proclamation contestée des résultats du second tour ?

Le président burkinabé est-il venu prendre ses ordres à Paris ? Blaise Compaoré balaie toutes ses supputations d'un revers de main : «Il faut savoir que tout ce que nous avons comme action et initiative... ne peut s’inscrire que dans le cadre des textes qui régissent la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Ce ne sont pas des initiatives qui s’appuient sur les choix d’autres Etats ou gouvernements».

Le président burkinabé s'est tout de même réjoui du «soutien de la France pour nous accompagner dans une résolution totale de cette crise».

A quelques encâblures de là, à l'Assemblée nationale, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Michèle Alliot-Marie et Alain Juppé, étaient auditionnés par la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée sur la situation en Côte d'Ivoire, les sanctions décidées par l'UE et l'ONU contre le clan Gbagbo d'une part et le rôle de la force Licorne en cas de détérioration de la situation sur un plan sécuritaire d'autre part.

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