13 janvier, 2011

Gaza: le Hamas demande à ses forces de faire respecter la trêve avec Israël

GAZA (Territoires palestiniens) (AFP)

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Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, avec des responsables de la sécurité, le 13 janvier 2011 à Gaza

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a ordonné jeudi à ses forces de sécurité de faire respecter aux groupes radicaux une trêve avec Israël, en empêchant les tirs de roquettes sur l'Etat hébreu à partir du territoire palestinien.

L'objectif est d'éviter une escalade des tensions avec Israël et une nouvelle attaque de l'Etat hébreu, deux ans après l'offensive "Plomb Durci" qui avait fait 1.400 morts palestiniens durant l'hiver 2008-2009.

Le chef du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, a "donné des instructions au ministre de l'Intérieur et aux chefs de la sécurité afin de préserver le consensus national (sur la trêve) parmi les factions palestiniennes pour la protection de la bande de Gaza", selon un communiqué du mouvement, faisant allusion à la trêve décidée en janvier 2009.

"Le consensus national entre les factions signifie que nous n'allons donner à Israël aucune raison de faire la guerre à Gaza", a expliqué un ministre du Hamas sous couvert d'anonymat.

"Le gouvernement va défendre ce consensus parce que nous ne voulons pas qu'une nouvelle tragédie s'abatte sur le peuple palestinien", a-t-il dit, ajoutant: "Maintenant, Gaza est plus calme qu'il ne l'a jamais été depuis 2007 (et la prise du pouvoir du Hamas) et Israël le sait".

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Des hommes du Hamas inspectent le site d'une frappe aérienne israélienne dans un camp de réfugiés de la bande de Gaza, le 12 janvier 2011

Mercredi, lors d'une réunion d'urgence avec le Hamas à Gaza, les principales factions armées du territoire ont accepté d'observer une période d'"accalmie", après que le Hamas eut relancé la veille "son appel à tous les groupes palestiniens pour qu'ils respectent le consensus national".

Des groupuscules radicaux palestiniens ont intensifié ces dernières semaines les tirs de roquettes et d'obus de mortier sur le sud d'Israël qui, en représailles, a lancé des raids aériens sur Gaza.

A la suite du regain de tension, des responsables israéliens ont agité la menace d'une opération militaire de grande envergure dans la bande de Gaza, comme celle menée il y a deux ans dans le but déjà d'arrêter les tirs de roquettes contre son territoire.

Des pays arabes ont également alerté le Hamas des risques encourus si les groupes armés poursuivaient les tirs de roquettes en direction d'Israël.

"Le Hamas nous a informés avoir reçu un message de l'Egypte et d'autres parties, arabes ou non, selon lequel la situation à Gaza est très dangereuse car Israël pourrait lancer une nouvelle guerre si les tirs de roquettes continuent", avait déclaré mercredi à l'AFP le chef d'une des factions, s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

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Un membre de la sécurité du Hamas inspecte le site d'une frappe israélienne dans un camp de réfugiés de la bande de Gaza, le 12 janvier 2011

Jeudi, un correspondant de l'AFP et des témoins ont constaté que le Hamas avait augmenté ses effectifs le long de la frontière et contrôlait tous les véhicules circulant sur les routes y menant. Des sources de sécurité ont confirmé ces opérations, mais le Hamas s'est refusé à tout commentaire.

Depuis la fin de l'opération "Plomb durci", le Hamas observe une trêve de facto, sans empêcher totalement des organisations plus petites, comme le Jihad islamique, les Comités de la résistance populaire (CRP) ou des groupuscules salafistes, de continuer à tirer.

Selon un bilan de l'armée israélienne, plus de 230 roquettes et obus de mortier ont été tirés de Gaza vers Israël en 2010.

Si le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) ont participé à la réunion de mercredi, ce n'est pas le cas notamment du groupe salafiste de l'Armée de l'islam.

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