10 décembre, 2010

Discours du Président du Faso à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance du Burkina Faso

presidence.bfChers compatriotes ;

La célébration en cette année 2010 du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso constitue pour toutes les composantes de notre société, une occasion exceptionnelle de procéder à une analyse sereine et profonde de l’évolution sociopolitique et économique de la nation durant les cinq décennies de souveraineté.

Moment de commémoration du triomphe de l’esprit républicain de notre peuple, elle traduit également son désir d’ancrer les actions de transformation de notre pays dans le riche substrat historique afin d’en optimiser les impacts.

A travers ce jubilé d’or placé sous le thème « 50 ans de construction d’une nation : souvenir et espérance », le Burkina Faso entend rendre un hommage mérité à ses fils et filles dont l’engagement patriotique et les luttes politiques ont abouti à la reconstitution du territoire national, à l’émancipation de notre peuple et à l’affirmation de son identité.

En ces instants de souvenirs, je rends un hommage particulier au Moogo Naaba SAAGA II, à Philippe Zinda KABORE, Ouezzin COULIBALY et à tous les patriotes dont l’intelligence politique et la noble détermination continuent d’inspirer et d’éclairer les générations montantes.

Le peuple burkinabè gardera aussi en mémoire, l’immense travail abattu par les grands hommes d’Etat de notre pays, en particulier ceux qui ont eu la lourde charge d’assumer la magistrature suprême.

Je pense à Maurice YAMEOGO, au Général El Hadj Aboubacar LAMIZANA, au Colonel Saye ZERBO, au Commandant Jean-Baptiste OUEDRAOGO et au Capitaine Thomas SANKARA.

Les enseignements édifiants tirés de leurs actions au service de la nation ont constitué pour l’ensemble des burkinabè, de puissants facteurs de motivation pour l’aboutissement des nombreux chantiers de construction de notre patrie.

L’organisation au cours de cette année 2010 des grandes conférences dans les 13 régions s’inscrit dans la dynamique d’enracinement des valeurs républicaines et d’élévation de la conscience individuelle et collective.

Chers Compatriotes ;

Le peuple burkinabè est fier de commémorer dans l’union, la fraternité et la solidarité, ce cinquantenaire dans la cité de Sya, ville cosmopolite, pôle économique et touristique, riche d’un brassage culturel exemplaire et qui a vu naître de grandes figures, dont l’œuvre remarquable demeure gravée dans les mémoires collectives.

Peuple du Burkina Faso ;
Il y a quelques décennies, notre pays, défavorisé par son environnement physique, semblait condamné à scruter désespérément l’avenir.

Cette donnée qui avait justifié la dislocation et la partition du territoire de nos ancêtres, a pendant longtemps nourri les interrogations sur la viabilité de notre nation.
L’intensité des flux migratoires en direction des territoires voisins plus favorisés par la nature semblait en être l’indicateur.

Au fil des ans et au prix d’un labeur soutenu par le sens de l’effort, l’endurance, l’imagination, la créativité et une culture de la discipline, notre pays a accompli d’importants progrès dans sa marche vers le développement et l’élévation de la qualité de vie des populations.

Des années d’actions politiques volontaristes et ambitieuses ont permis également à notre peuple, dans sa diversité, de se révéler à lui-même et aux autres peuples, de conforter sa présence sur la scène internationale, d’affirmer son leadership au niveau régional et mondial, dans de nombreux domaines de la vie économique, politique, culturelle, sportive et artistique.
J’adresse mes sincères félicitations aux hommes, aux femmes, aux jeunes, aux anciens, aux autorités coutumières et religieuses, à nos compatriotes de l’extérieur, aux communautés étrangères vivant au Burkina Faso, tous acteurs méritant de ces avancées appréciables.
Je salue le rôle majeur joué par nos forces armées militaires et paramilitaires dans la préservation de la paix, de la stabilité à l’intérieur de notre territoire, en Afrique et dans le monde.



Mesdames, Messieurs ;
Chers Compatriotes ;

Les indicateurs socio-économiques de notre pays, notamment dans les secteurs stratégiques de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau potable, du désenclavement, de l’agriculture et de l’environnement connaissent une amélioration substantielle et une évolution ascendante qui laissent augurer qu’ils seront à très moyen terme, à la hauteur, sinon au delà des référents internationaux.

La période historique qui s’ouvre verra une amplification de ces performances qui s’inscriront dans une dynamique de croissance économique soutenue et d’un développement humain équilibré.

Peuple du Burkina Faso ;
Chers Compatriotes ;

Dans un monde marqué par de multiples crises sociales et politiques, le Burkina Faso s’illustre par sa stabilité, l’amélioration continue de la gouvernance et l’élargissement des libertés.
Nous devons travailler à la consolidation de ces acquis.

Le Burkina Faso désire profondément asseoir et pérenniser les conditions de sa quiétude et de sa sérénité dans un environnement international imprévisible.

C’est pourquoi il restera disponible pour accompagner toutes les initiatives de règlement pacifique des différends sur le continent.

Chers Compatriotes ;

Les multiples défis du 21ème siècle imposent à l’Afrique de s’engager activement avec les autres régions, au traitement équilibré des questions politiques et économiques qui se posent à la communauté internationale.

Je réaffirme l’engagement du Burkina Faso à toujours œuvrer au renforcement des instruments et des institutions de coopération au plan sous-régional, régional et international.

Je souhaite ardemment l’avènement d’une gouvernance économique et politique mondiale plus inclusive, plus juste et plus équitable.

Je saisis cette occasion pour renouveler ma reconnaissance à toutes les nations, à tous les partenaires techniques et financiers qui nous ont toujours soutenu dans la réalisation de notre ambition de bâtir une nation respectée, stable et prospère.

J’exprime ma gratitude aux Chefs d’Etat et de Gouvernement ainsi qu’à toutes les délégations étrangères dont la présence aux activités commémoratives de ce cinquantenaire est le symbole éloquent de l’amitié, de la solidarité forte entre notre peuple et les autres peuples.

Peuple du Burkina Faso ;

Le 21 novembre 2010, par un vote franc et massif, vous m’avez renouvelé votre confiance en me portant à la Magistrature suprême de notre pays, afin de poursuivre l’œuvre de développement engagée pour la prospérité du Burkina Faso.

En ce jour historique du 11 décembre, j’adresse à toutes et à tous, mes sincères remerciements.
Je mesure le poids de la responsabilité dont vous m’avez investi, du message fort qu’elle porte et qui invite à la sauvegarde de l’héritage de paix que nous ont légué nos illustres devanciers.

Je salue la détermination de l’ensemble des forces vives à m’accompagner dans la mise en œuvre du programme quinquennal auquel vous avez marqué votre adhésion.

J’attends votre contribution à la réussite des réformes politiques indispensables à l’approfondissement de la démocratie et à l’accélération du processus d’édification d’un Burkina de paix et de prospérité partagée.

Peuple du Burkina Faso ;
Chers Compatriotes ;

Chaque jour est un défi sur la longue quête du bonheur et de l’affirmation de notre nation.
C’est pourquoi je vous invite à une plus grande participation citoyenne à l’œuvre commune de transformation qualitative et durable de notre pays.

Bonne fête à toutes et à tous,
Tous ensemble pour un Burkina émergent ;
Je vous remercie.

Burkina – Cinquantenaire - Indépendance Plus de 7500 militaires vont défiler à la grande parade des 50 ans d’indépendance du Burkina Faso

APA - Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) Au total 7010 civils et militaires burkinabè et 546 éléments des troupes étrangères vont participer le 11 décembre à Bobo-Dioulasso devant plusieurs chefs d’Etat étrangers hôtes du président Blaise Compaoré, à la grande parade pour les 50 ans d’accession à l’indépendance du pays.

Des troupes à pied (3669 civils pour 2271 militaires), des troupes montées (30 civils pour 25 militaires), des troupes motorisées (250 civils pour 680 militaires) et un défilé aérien de 85 militaires formeront les effectifs de la grande parade de la date anniversaire du cinquantenaire du Burkina Faso.

Le défilé militaire qui sera sans doute le plus attractif totalise en son sein 3061 militaires et paramilitaires, composés d’éléments de la garde nationale, des écoles, de la gendarmerie nationale, de l’armée de terre, de l’armée de l’air, du groupement central des armées, de la brigade nationale des sapeurs pompiers, des anciens combattants, des para militaires et des unités spéciales.

Plusieurs troupes militaires étrangères à pied du Bénin (38), de la Côte d’Ivoire (38), de la France (38), du Ghana (70), du Mali (38), du Maroc (170), du Niger (38), du Sénégal (38) et du Togo (1 section +1 fanfare soit 78) se joindront aux troupes locales pour le défilé.

Le cinquantenaire du Burkina Faso a pour thème « 50 ans de construction d’une nation : souvenir et espérance ».

Il traite de sujets diversifiés pour mieux comprendre l’évolution du pays des hommes intègres, de l’accession à la souveraineté nationale et internationale à nos jours.

A travers ce thème, il s’agira de passer au peigne fin l’évolution du Burkina Faso de 1960 à nos jours pour en tirer des enseignements utiles pour l’avenir.

Pour le président du comité d’organisation, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Clément Sawadogo, « le thème du cinquantenaire traduit la volonté de notre nation de célébrer l’enthousiasme de l’ensemble des burkinabè à affirmer leur unité et à projeter les actions futures nécessaires à l’émergence de notre pays.

Plusieurs sous-thèmes seront débattus par des professeurs d’Université et des personnes ressources qui maîtrisent l’histoire de la Haute-Volta à l’époque et du Burkina Faso aujourd’hui.

Des pirates prennent d'assaut un navire

Des pirates somaliens se sont emparé vendredi d'un porte-conteneurs battant pavillon libérien et de ses 23 membres d'équipage, a annoncé le commandement de la force navale de l'Union européenne. Le MV Panama, dont les membres d'équipage sont tous birmans, effectuait un trajet entre la Tanzanie et le port de Beira, au Mozambique. Il a été pris d'assaut alors qu'il se trouvait à 80 milles à l'est de la frontière terrestre entre la Tanzanie et le Mozambique, dans un secteur très au sud des zones où opèrent plutôt les pirates somaliens, signe que ces derniers continuent d'allonger leur rayon d'action.lejdd.fr

Irak: L'imam Sadr veut bannir les bars

L'imam chiite Moktada Sadr, figure du rejet de la présence américaine en Irak, a exigé vendredi la fermeture des bars et des magasins vendant de d'alcool. Dans un communiqué, l'imam Sadr avait enjoint ses fidèles à "manifester leur soutien". "Levez-vous contre ceux qui veulent répandre la corruption, l'intoxication et l'addiction (à l'alcool), qui veulent faire dériver l'Irak vers l'ignorance, la corruption et la lubricité, qui veulent que notre société pourrisse comme l'Occident", a poursuivi l'imam. Les autorités ont adopté l'an dernier un décret interdisant les boîtes de nuits et les magasins vendant de l'alcool à Bagdad. Le conseil provincial a récemment renouvelé ses efforts pour faire appliquer cette décision.lejdd.fr

Burkina Faso: Sarkozy félicite Compaoré

Le président de la République Nicolas Sarkozy a adressé mardi une lettre de félicitations au président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, pour sa réélection fin novembre . "J'ai le plaisir de vous adresser mes chaleureuses félicitations pour votre réélection, dès le premier tour du scrutin, à la présidence du Burkina Faoso", écrit Nicolas Sarkozy. Le président salue également "la qualité de notre relation bilatérale, exemplaire dans de nombreux domaines" et ajoute que "le Burkina Faso jour un rôle crucial dans la résolution de plusieurs crises régionales".

USA: déficit budgétaire record pour un mois de novembre

AFP

La maison blanche, le 13 novembre 2008 à Washington.
La maison blanche, le 13 novembre 2008 à Washington. Michael Gottschalk AFP/Archives

Le déficit budgétaire des Etats-Unis a augmenté bien plus que prévu en novembre, pour dépasser 150 milliards de dollars et atteindre ainsi un record pour ce mois de l'année, a annoncé le Trésor américain vendredi à Washington.

Le budget de l'Etat fédéral a affiché un déficit pour le 26e mois d'affilée et celui-ci s'est établi à 150,39 milliards de dollars, soit 25% de plus qu'en novembre 2009, selon les chiffres mensuels du Trésor sur les comptes publics.

Les analystes attendaient une hausse moins forte du déficit, à 134,0 milliards de dollars, selon leurs prévisions médianes.

Les recettes de l'Etat ont augmenté de 12%, pour atteindre 148,96 milliards de dollars, et les dépenses de 18%, pour se monter à 299,35 milliards.

Selon un responsable au Trésor, la hausse des dépenses a été gonflée par un effet de jour ouvré. Sans lui, la hausse des dépenses n'aurait été que de 7%, et celle du déficit de 2%, a-t-il indiqué.

Novembre est traditionnellement un mois de déficit.

En données cumulées sur les deux premiers mois de l'année budgétaire (entamée le 1er octobre), le déficit a reculé de 2% sur un an pour atteindre 290,83 milliards de dollars.

Sur l'exercice 2009-2010, il a atteint 1.294 milliards de dollars, soit environ 8,9% du PIB.

Pour l'exercice 2010-2011, le Bureau du budget de la Maison-Blanche (OMB) table sur une remontée du déficit à 1.416 milliards de dollars, ce qui égalerait le record de 2009, selon ses dernières prévisions publiées fin juillet. Le ratio du déficit au PIB remonterait alors à 9,2%.

Malgré le coût d'une telle mesure, la Maison Blanche a annoncé lundi avoir accepté un compromis avec les Républicains sur la question des impôts, incluant une prolongation des cadeaux fiscaux du gouvernement précédent pour tous les contribuables pendant deux ans. En échange, les Républicains ont accepté de financer une prolongation des allocations de chômage.

Dans un entretien radiodiffusé vendredi, le président Barack Obama a parlé de la nécessité de réaliser des "choix difficiles" dans les mois à venir pour tenter de résorber le déficit des Etats-Unis, n'excluant pas des coupes dans les budgets sociaux et militaires.

Les serveurs de WikiLeaks en sûreté dans un bunker antinucléaire à Stockholm

AFP

Jon Karlung, patron fondateur de Banhof, entreprise qui héberge des serveurs de WikiLeaks, à Stockholm le 9 décembre 2010
Jon Karlung, patron fondateur de Banhof, entreprise qui héberge des serveurs de WikiLeaks, à Stockholm le 9 décembre 2010 Jonathan Nackstrand AFP

Dans un quartier branché de Stockholm, une colline enneigée surmontée d'une église cache en son sein un bunker antinucléaire qui abrite un centre informatique futuriste où sont entreposés 8.000 serveurs, dont deux appartiennent à WikiLeaks.

"Tout ce ramdam planétaire est créé par ces deux petites boîtes", explique le patron fondateur de Banhof, Jon Karlung, en faisant visiter ces installations creusées dans la roche.

A hauteur de genoux, rangés dans une armoire aux portes transparentes, deux fins caissons de plastique noir entourés de câbles électriques émettent un clignotement bleu, signe de bon fonctionnement. Anonymes dans cette armoire blanche fermée à clé, elle-même identique aux dizaines d'autres qui s'alignent en longues rangées.

Banhof est l'une des sociétés accueillant depuis octobre les serveurs de WikiLeaks, ce site controversé qui publie des documents secrets et notamment, depuis fin novembre, des câbles diplomatiques américains.

Dans le ronronnement des serveurs et des ventilateurs chargés de maintenir la température fraîche, M. Karlund poursuit la visite de ce centre spectaculaire mais qui, de son aveu même, n'a rien de particulier dans son fonctionnement.

Le client WikiLeaks, malgré toute l'attention qu'il attire, est traité exactement comme les autres, assure-t-il.

Impossible cependant, en pénétrant dans ce sanctuaire, de ne pas se croire dans un décor de film de science-fiction ou d'espionnage dont le personnage principal serait l'énigmatique Julian Assange, l'homme qui défie à lui seul -ou presque- les grandes puissances internationales, via WikiLeaks.

M. Assange est actuellement détenu à Londres en vertu d'un mandat d'arrêt international émis par la Suède qui le recherche dans le cadre d'une affaire de viol.

Pour pénétrer chez Banhof, il faut d'abord passer une porte coulissante en verre qui s'ouvre -grâce à un code- dans un rideau de vapeur créé par l'évacuation dans l'atmosphère glaciale extérieure de l'air chaud intérieur.

Puis, alors qu'il descend une rampe vers le coeur même du dispositif encore protégé par un sas dont l'ouverture se commande également par un code, le visiteur est assailli par la chaleur et l'humidité étouffantes.

Cet abri surnommé "pionen" (la pivoine, ndlr) a été construit dans le quartier de Södermalm au milieu des années 1940 puis transformé en abri antinucléaire en pleine guerre froide.

Après avoir servi de salle d'exposition, il a été repris il y a quelques années par Banhof qui y a implanté son cinquième centre de stockage de données informatiques.

"Nous sommes très bien protégés contre des attaques physiques, mais ce n'est pas ce que nous risquons. La menace réelle peut être juridique et plus probablement encore des cyber-attaques", souligne M. Karlund.

Dans un bureau contigu à la salle des serveurs, le trafic WikiLeaks s'affiche en temps réel sur un écran.

"Jusqu'à maintenant, nous n'avons subi aucune attaque directe. Nous avons observé des effets liés à d'autres attaques, mais aucune visant notre installation ou les services qui y sont attachés", explique-t-il en rappelant que WikiLeaks n'avait "pas mis tous ses oeufs dans le même panier" et possédait d'autres serveurs dans le monde.

A condition de ne pas enfreindre la loi suédoise, les clients tels que WikiLeaks peuvent stocker leurs serveurs chez Banhof .

"Ils doivent payer leurs factures et leur contenu doit être légal en Suède", explique M. Karlund pour qui sa société fournit un service comparable à la poste.

Et lui demander ce que ses clients diffusent via les serveurs entreposés chez Banhof "revient à demander au facteur s'il ouvre le courrier".

Le président mauritanien assistera à l'ouverture du FESMAN à Dakar

Nouakchott(PANA via Mauritanie-web) - Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a quitté Nouakchott vendredi après-midi pour Daka, où il assistera au coup d'envoi du 3ème Festival mondial des arts nègres (FESMAN), le même jour en début de soirée, a appris la PANA, de sources officielles.

Après Dakar, le chef de l'Etat mauritanien se rendra à Bobo Dioulasso, deuxième grande ville du Burkina Faso, à l'invitation du président burkinabé, Blaise Compaoré.

Il prendra part ainsi aux festivités marquant le cinquantenaire de l'indépendance du Burkina Faso, qui sera officiellement célébré samedi dans la ville de Bobo Dioulasso.

Recevant les Tchaman au palais hier - Laurent Gbagbo rassure - ‘’Il n’y aura pas de guerre et il n’y aura pas de division de la Côte d’Ivoire’’

L'intelligent d'Abidjan


Nommé
© Reuters
Après son élection à la tête de la Côte d’Ivoire le 28 Novembre 2010, le Président de la République SEM. Laurent Gbagbo a reçu les félicitations du peuple Tchaman le jeudi 9 Décembre 2010 au Palais présidentiel. A ses hôtes, le Chef de l’Etat a assuré qu’il n’y aura pas de guerre et de division de la Côte d’Ivoire.

‘’La vie reprend, il faut que chacun retourne à son travail. On attend souvent des gens dire qu’il va avoir la guerre, qu’il va avoir une déflagration. Il n’y aura pas la guerre ici. Je voudrais vous dire ça et c’est comme ça depuis que la Côte d’Ivoire est Côte d’Ivoire. Il n’y aura pas la guerre. On finira toujours par discuter et par s’asseoir. Asseyons-nous et discutons. S’il y a un problème, on va s’asseoir pour discuter, donc on continuera par discuter’’, a dit d’entrée le Président de la République. Qui estime que cette crise se terminera par le dialogue quand les clameurs se seront tues. ‘’Les hommes ne discutent jamais quand ils voient que l’affaire est encore bien chaude. Ils attendent que ça soit froid avant de discuter. Quand ça sera froid on discutera. Donc il n’y aura pas la guerre. Nous allons régler les problèmes que vous voyez’’, a rassuré le Président de la République. Aux Tchaman, Laurent Gbagbo leur a demandé d’aller au travail tranquillement et de vaquer librement à leurs occupations. ‘’Que chacun aille travailler, que chacun aille gagner son pain, que chacun aille tranquillement là où il travaille. Ceux qui annoncent les guerres sont des oiseaux de mauvais augures. Il n’y aura pas la guerre en Côte d’Ivoire et il n’y aura pas de division de la côte d’Ivoire. C’est ça que je voulais vous dire’’, a expliqué Laurent Gbagbo. Poursuivant, il a à son tour félicité les Ebrié qui ont tout donné à la Côte d’Ivoire et qui en retour ont reçu peu de la Nation ivoirienne. ‘’On ne peut pas tout dire quand on est Chef d’Etat. On garde un peu dans son ventre. Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour la Côte d’Ivoire’’, a-t-il conclu. Au nom du peuple Tchaman, M. Mobio Gouédan Roger a également remercié le Président Gbagbo qui a consenti selon, lui de lourds sacrifices pour la recherche de la paix.
Dosso Villard

Réçu par Ado hier - Young-Jin Choi (Représentant spécial du Sg de l’Onu): « Je suis disposé à rencontrer Laurent Gbagbo »

Soir Info


Audiences
© Reuters par DR
Jeudi 9 décembre 2010. Abidjan. Hôtel du Golf
Après son grand oral, le mercredi 8 décembre, lors de la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire de l`Onuci, où il s`est évertué à expliquer, au siège de la mission à Sebroko, la méthodologie appliquée pour la certification des résultats du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi, a été reçu hier, par le Président Alassane Ouattara. C`était à l’hôtel Golf, à la Riviera. Au cours de leurs échanges, les deux hommes se sont entretenus sur cet énième avatar que vit la Côte d`Ivoire. Et ce, après que la Commission électorale indépendante (Cei) ait donné Alassane Ouattara vainqueur avec 54,1% contre 45,9% pour le Président sortant. Décision rejetée par le Conseil constitutionnel qui fait de Laurent Gbagbo le gagnant de ces joutes électorales avec 51,45%. Au terme de ce
tête-à-tête, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d`Ivoire s`est adressé à la presse. « Je suis venu rencontrer le Président Ouattara pour discuter de la situation politique actuelle de la Côte d`Ivoire. Nous avons notamment échangé sur les questions post-électorales. Je profiterai de la prochaine conférence que nous animons les lundi et jeudi à notre siège, pour répondre largement à vos préoccupations », a expliqué Young-Jin Choi. A la question de savoir s`il était disposé à rencontrer le Président Laurent Gbagbo, il n`y a pas trouvé d`inconvénient. « Evidemment, je suis disposé à le rencontrer s`il le souhaite», a-t-il déclaré. Alassane Ouattara a reçu dans l’après-midi, le nonce apostolique, Mgr Ambroise Madtha. Rappelons que dans ce chaudron ivoirien, de part et d`autre, les positions sont tranchées. Et nul ne semble disposé à lâcher du lest. Cependant, pour la
communauté internationale, le Président de la République de la Côte d`Ivoire est bien Alassane Ouattara. A preuvre, après l`intervention de l`Onu, des Etats-Unis, de l`Union européenne, de l`Union africaine (Ua), de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cedeao) qui ont exhorté Laurent Gbagbo à céder le pouvoir ``sans délai``, le Conseil de sécurité de l`Onu a finalement pondu le mercedi dernier une déclaration de son soutien à Alassane Ouattara comme président élu de Côte d`Ivoire, à l`issue d`âpres discussions en raison de réticences de la Russie. Il a découlé de la position des quinze pays du Conseil de sécurité, la menace de sanctions contre quiconque menacerait le processus de paix en Côte d`Ivoire. De son côté, le Président Laurent Gbagbo qui rencontrait, récemment, les populations du Sud-comoé s`est dit serein à conduire la ``pirogue`` ivoire à bon port. « N`ayez pas peur. Moi, je suis
tranquille. Le temps fera son oeuvre. Et les explications feront leur œuvre», a-t-il rassuré.

DIARRA Tiémoko

Hier, à sa prise de fonction - Le ministre Charles Blé Goudé : « Je conserve ma casquette de leader de la jeunesse »

Soir Info


Nommé
© Reuters
Photo: Ministre de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l`emploi: Charles Blé Goudé
Charles Blé Goudé se veut formel : « Je suis 100% ministre, 100% leader de la jeunesse ». Hier, à sa prise de fonction au cinquième étage du bâtiment de la fonction publique, le nouveau promu a ressenti comme un besoin impérieux de faire cette précision : « Au-delà du ministre que je suis, je conserve ma casquette de leader de la jeunesse ». Quelques acclamations dans la salle après le propos de Charles Blé Goudé dont certains partisans étaient venus vivre la passation de charge entre le ministre sortant, Guiriéoulou Emile reversé à l’Intérieur, et le leader des jeunes patriotes fraîchement nommé ministre de la jeunesse, de l’emploi et de la formation professionnelle. Blé Goudé- qui reste habitué aux tribunes politiques- a fait un glissement sur l’actualité après le traditionnel message de remerciement. Il a déclaré à une communauté internationale qu’il ne nommera jamais : « Ce n’est pas parce que la
Côte d’Ivoire est un petit pays qu’il faut la retarder inutilement. La Côte d’Ivoire a une population qui a besoin de travailler, qui a besoin d’emploi. S’il vous plaît, permettez que nous nous mettions au travail. Vos amis, vous avez beaucoup d’entreprises dans le monde, vous pouvez les embaucher ailleurs. Mais pour notre pays, permettez qu’on avance ». Charles Blé Goudé a expliqué qu’à l’instar des musulmans qui avaient le « coran », les chrétiens qui disposaient de la « bible », les Etats modernes avaient des « Constitutions » qu’il fallait considérer comme des boussoles. « Je souhaite qu’au-delà des déclarations de soutien et de condamnation, on revienne à cela. Cela me paraît important. Il faut qu’on suive nos boussoles que nous nous sommes donnés », a affirmé le ministre Charles Blé Goudé. Son prédécesseur qui s’était exprimé avant lui, l’a félicité pour son entrée au
gouvernement. « Votre nomination est méritée », a avancé Emile Guiriéoulou. Il a poursuivi : « la Côte d’Ivoire vous regarde. On sait que vous êtes un gagneur. Ce défi, vous saurez le relever ».
Tandis que Charles Blé Goudé héritait du volet « Emploi » de la part du ministre Guiriéoulou, Niamien Messou récupérait, quant à lui, le volet « Travail ». Il s’est agi d’une double passation de charges sous la présidence de la secrétaire générale adjointe du gouvernement, Mme Abadi Blondine.
Emile Guiriéoulou a qualifié de « très bon choix » l’arrivée de Messou à la tête du ministère du Travail. A lui, ainsi qu’à Charles Blé Goudé, il a présenté succinctement les différents départements et exposé sur les dossiers en attente. Le ministre Guiriéoulou a adressé un fraternel « au revoir » à ses anciens collaborateurs du ministère de la fonction publique et de l’emploi.

Kisselminan COULIBALY

Médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, 4e chef d’Etat

La médecine militaire, le pouvoir et la clinique « Notre Dame de la Paix" Ancien président de Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso, le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo est, sans conteste, une figure de l’histoire sociopolitique de notre pays. A la fois bénéficiaire et victime de coup d’Etat, cet homme consacre actuellement sa vie à ses premières amours, la médecine. Médecin-pédiatre de formation et militaire de carrière, le nom de Jean-Baptiste Ouédraogo reste maintenant intimement lié à la clinique « Notre Dame de la Paix » qu’il a ouverte dans la capitale au quartier Somgandé après avoir passé onze (11) mois seulement à la magistrature suprême. Un passage éclair très tumultueux dans son propre camp. Le successeur du colonel Saye Zerbo est arrivé à la tête du pays à l’issue du putsch du 7 novembre 1982 qui avait renversé son prédécesseur et collègue militaire. Il va ensuite perdre les rênes du pays dans les mêmes conditions.

Dans la nuit du 4 au 5 août 1983, il a été déposé par un autre militaire, et non des moindres, son Premier ministre le capitaine Thomas Sankara, instigateur de la Révolution porté au pouvoir par un commando venu de Pô. Ce renversement de situation apparait comme une revanche sur Jean-Baptiste Ouédraogo qui l’avait fait arrêter en mai 1983 et qui soupçonnaît son chef de gouvernement de comploter avec la Libye contre son régime. Un bref passage à la tête de l’Etat avec le Conseil de salut du peuple (CSP) qu’il présidait cumulativement avec celle de ministre de la Défense et des Anciens combattants. Né le 30 juin 1942 à Kaya, dans la région du Centre-Nord, Jean-Baptiste Ouédraogo est un officier de l’Armée burkinabè.

Il effectue ses études primaires à Kongoussi (province du Bam) et celles du secondaire, respectivement au Petit séminaire de Pabré et au Lycée Philippe-Zinda-Kaboré de Ouagadougou. Le baccalauréat en poche, Jean-Baptiste Ouédraogo va opter pour une carrière médicale, en fréquentant les facultés de médecine d’Abidjan (Côte d’Ivoire), de Bordeaux et de Strasbourg (France). A l’issue de ce cursus, il décroche un doctorat d’Etat en médecine, un diplôme de médecine sportive et un diplôme de pédiatrie et puériculture. Sur le plan professionnel, il fut d’abord médecin-chef du service de pédiatrie du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo de 1976 à 1977. A partir de 1982 et peu avant son accession au pouvoir, il exerça comme médecin-chef dans la clinique du camp militaire de Gounghin.

Il s’essayera alors à la fonction présidentielle avant de se consacrer à la gestion de sa clinique. En 2005, ses efforts dans le milieu des affaires ont même été reconnus. Jean-Baptiste Ouédraogo a reçu deux distinctions honorifiques, à savoir la médaille d’Or pour l’excellence dans la pratique des affaires, attribuée à l’occasion d’un forum à Genève et le Baobab du premier prix du concours du meilleur cadre de vie des formations sanitaires de la région du Centre.

Le coup d’Etat qui a contraint le médecin-militaire à quitter le pouvoir est intervenu après un long bras de fer dont le point culminant est intervenu le 17 mai 1983 avec le mouvement de la résistance. Arrêté après un coup d’Etat par son tombeur, Jean-Baptiste Ouédraogo sera emprisonné pendant deux ans dans les locaux du Centre national d’entrainement commando (CNEC) de Pô. Après sa libération, il renonce à sa carrière pour se consacrer entièrement à la médecine. Il crée quelques années plus tard la clinique "Notre Dame de la Paix" à Ouagadougou. Jean-Baptiste Ouédraogo n’aura donc pas fait un an au pouvoir.

Kader Patrick KARANTAOsidwaya.bf

Maurice président de la République : Le premier gouvernement de Haute-Volta

Cette nuit du 05 août 1960, il n’était pas encore Président de la République, Maurice Yaméogo, quand il proclamait l’indépendance de Haute-Volta mais, plutôt président du Conseil, ministre de l’Information, de la Justice et des Anciens combattants. Il aura fallu attendre le Décret N°369/PRES/S.GCM du 07 septembre 1960 modifiant le gouvernement formé le 1er mai 1959 pour voir “l’homme court” de Koudougou entrer pleinement dans ses droits. Mais qui sont ces hommes qui ont fait à ses côtés, le voyage de la tutelle française à la souveraineté nationale ? Zoom sur les deux gouvernements du 1er mai 1959 et du 07 septembre 1960.

1 - Président du Conseil, ministre de l’Information, de la Justice et des Anciens combattants, Maurice YAMEOGO

2 - Vice-président du Conseil, ministre de l’Intérieur, Moussa KARGOUGOU

3 - Ministre des Investissements, du Commerce, de l’Industrie et des Mines, Fernand SALLER

4 - Ministre des Finances, Réné BASSINGA

5 - Ministre de l’Elevage et des Eaux et Forêts, Bakary TRAORE

6 - Ministre de l’Agriculture et de la Coopération, Sibiri SALEMBERE

7 - Ministre de la Fonction publique, François BOUDA

8 - Ministre de l’Education nationale, Bamina Georges NEBIE

9 - Ministre de la Santé publique et de la Population, Dr Paul LAMBIN

10 - Ministre des Travaux Publics, de l’Urbanisme, des Transports et des Télécommunications, Mathias SORGHO

11 - Ministre du Travail, Maxime OUEDRAOGO

12 - Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, chargé de la Coordination interministérielle et de l’Information, Michel LAJUS

13 - Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, chargé de la Justice, Denis YAMEOGO

14 - Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, chargé des Anciens combattants, Tiémoko KABORE

15 - Secrétaire d’Etat aux ministères des Travaux publics, de l’Urbanisme, des Transports et des Télécommunication, chargé des Télécommunications, Daouda DIALLO

16 - Secrétaire d’Etat au Ministère de l’Education nationale, chargé de la Jeunesse et des Sports, Pimbalté PALENFO Modification du gouvernement formé le 1er mai 1959 (Décret n°62/PRES/SGCM du 1er mai 1959)

- Président de la République, Président du Conseil des Ministres, Ministre des Affaires étrangères : Maurice YAMEOGO

(Décret n°369/PRES/SGCM du 7 septembre 1960)

Décret n°1/PRES du 1er janvier 1961 portant composition du gouvernement de la Haute-Volta

- Président de la République, Ministre de la Défense nationale, Maurice YAMEOGO

1 - Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Denis YAMEOGO

2- Ministre de la Justice, Moussa KARGOUGOU

3 - Ministre des Affaires étrangères, Lompolo KONE

4 - Ministre des Finances, Bagora René BASSINGA

5 - Ministre du Commerce, de l’Industrie, des Affaires Economiques et des Mines, François BOUDA

6- Ministre de l’Economie rurale, Sibiri SALEMBERE

7- Ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, Mathias SORGHO

8 - Ministre de la Santé publique et de la Population, Sogbé Paul LAMBIN

9 - Ministre de l’Information et du Tourisme, Bougouraoua OUEDRAOGO

10 - Ministre des Travaux publics et de la Construction, Bamina Georges NEBIE

11 - Ministre des Postes, Télécommunications et de l’Aviation civile, Maxime OUEDRAOGO

12 - Ministre du Travail et de la Fonction publique, Bakary TRAORE

13 - Ministre des Anciens Combattants, Tiémoko KABORE

L’Observateur Paalga

Déclaration d’indépendance de la Haute-Volta (Burkina Faso) lue à la radiodiffusion nationale au soir du 5 août 1960 par Maurice Yaméogo

Aujourd’hui, 5 août 1960, à zéro heure, au nom du droit naturel de l’homme à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, je proclame solennellement l’indépendance de la République de Haute-Volta. Neuf siècles d’histoire ont révélé au monde la valeur morale de l’homme voltaïque. Au nom de cette morale à partir de laquelle nous voulons bâtir notre nation, j’exprime ma profonde reconnaissance à tous les artisans de notre indépendance nationale.

A la France, au Général de Gaulle, dont le courage et la magnifique lucidité lui valent l’immortalité devant l’histoire, à toutes les nations qui nous assistent, au clergé qui fournit à ce pays sa première élite avec les moyens du bord, aux professeurs français, qui, patiemment, ont façonné les responsables de ce pays, à nos chefs traditionnels qui ont su sauvegarder l’intégrité de notre Etat contre les atteintes de l’extérieur, aux anciens combattants et anciens militaires, toujours fidèles à l’honneur, à tous nos parlementaires, aux militants politiques de tous les échelons, aux vaillants combattants qui sont morts pour le triomphe de notre liberté, j’adresse, au nom du gouvernement, l’hommage de ma profonde gratitude. “Vive la Haute-Volta indépendante, vive la France, vive la fraternité des peuples de la terre”.

L’Obserbateur Paalga

50 ANS DU BURKINA : Les défis restent entiers

Les Burkinabè peuvent-ils fêter dans l’allégresse les cinquante ans d’indépendance de leur pays ? Les avis restent très partagés. Le bilan paraît maigre, et le chemin à parcourir parsemé d’embûches. Au début, il y eut la naissance d’un pays, avec peu de ressources, mais avec pour ambition la volonté de construire une nation, en rassemblant une multitude de peuples aux cultures imbriquées les unes dans les autres par le fait colonial. Un territoire rétabli après avoir été démantelé et partagé entre ses voisins. De sorte qu’une certaine logique perdure encore dans les déplacements des populations, lesquelles avaient été conditionnées pour aller, notamment en Côte d’Ivoire, servir de main- d’œuvre taillable et corvéable à merci dans les plantations et industries de la puissance coloniale.

Tout avait été mis en œuvre pour répondre à l’appel d’une bureaucratie coloniale sans pitié pour les nationaux. Elle avait besoin d’auxiliaires pour interpréter, transmettre les instructions et faire obéir les sujets. Parallèlement, devaient émerger une armée, une police et une justice aux ordres, une école, et une Administration qui n’avaient d’ambitions que celles du colon.

Comme ailleurs dans d’autres possessions françaises, dans ce pays, la répression était devenue la norme presque partout : politique, santé, éducation, entre autres. Tant et si bien que l’avènement de l’indépendance fut un réel soulagement. Enfin, on allait pouvoir se prendre en charge dans la dignité et dans la solidarité. L’espoir était donc né, avec les premiers acquis dont le gouvernement et les premières institutions de la République, les armoiries, le drapeau, l’hymne national, etc. Vinrent ensuite les infrastructures. Le dynamisme des individus et l’esprit d’initiative des communautés ont fait de ce pays une référence dans la résolution de questions comme la faim et la soif dans le Sahel. En cinquante ans d’indépendance, notre peuple doit encore sa survie, à l’utilisation d’outils rudimentaires comme la daba et la houe. Une véritable prouesse !

Le Burkina Faso se trouve cependant aujourd’hui à la croisée des chemins. Né dans les années 60, l’Etat cherche encore sa voie à travers de multiples réformes qui se heurtent à l’emprise des intérêts néo-coloniaux. Ceux-ci pèsent de manière insidieuse dans les prises de décision tant en politique qu’en affaires. Cela se ressent nettement sur les marchés internationaux (prix du coton) et les négociations avec l’Union européenne (Accords ACP/UE). Au fil du temps, le Burkina a enregistré de nombreuses expériences, mais elles n’ont presque jamais été capitalisées et mises à profit. Des Etats d’exception aux républiques expérimentales, c’est l’éternel recommencement. L’Etat burkinabè n’a presque pas de continuité, du fait de l’ampleur des règlements de comptes, du clientélisme, de la corruption, de la gabégie et de la petitesse d’esprit de certains.

Tant et si bien qu’au plan politique, l’électorat, aujourd’hui désabusé, se désintéresse de plus en plus de la chose politique. Les dernières consultations électorales l’ont prouvé : la fracture est réelle entre électeurs et classe politique. Pour en mesurer l’importance, il suffit de se rappeler que ce pays fut parmi les premiers en Afrique à avoir connu un soulèvement populaire (1966) et une mise en ballottage d’un chef d’Etat en exercice (1978). On était donc en droit d’attendre de ce cheminement politique un certain raffinement et non ce score de 80% acquis par Blaise Compaoré, candidat à sa propre succession. Surtout qu’à lui seul, il totalise 23 années de pouvoir sur les 50 ans d’indépendance du Burkina Faso !

Ce pays n’aura finalement connu qu’un seul président civil sur les six qui l’ont dirigé. De quoi engendrer une certaine apathie, un engourdissement dans la vie des institutions, et par voie de conséquence une fuite de responsabilité dans la gestion des affaires publiques. Comparativement au passé, le Burkina Faso a connu un recul dans la gestion de ses institutions, qui subissent le diktat de la majorité présidentielle.

Cela s’explique aussi par le déficit de communication existant entre les élites au pouvoir, les opposants et les membres de la société civile. De sorte que peu à peu, l’apathie, le manque d’initiative et la fuite de responsabilité ont fini par gangrener une expérience politique originale, mais dont les fruits servent plutôt à nourrir d’autres pays africains. Il s’en suit un dépérissement de l’Etat, un appauvrissement des valeurs morales, une perte de repères au niveau de la relève, et donc un rendement de moins en moins certain des ressources humaines. Le système de santé et le système éducatif sont ainsi à l’image de l’Etat que le colonisateur a laissé entre nos mains : toujours cher, loin de nos réalité et inaccessible.

Certes, le Burkina Faso a fait quelques progrès. Mais le fait de n’avoir jamais su ou voulu capitaliser les acquis, contribue chaque jour à handicaper ce pays sur tous les plans. En refusant de s’ouvrir aux autres, d’accepter de se parler franchement, et de trouver des voies consensuelles aux problèmes qui s’amoncellent, les Burkinabè peinent à se réconcilier avec eux-mêmes. Après cinquante ans d’indépendance, le Burkina Faso demeure pauvre et arriéré, en dépit de certaines avancées. Aux élites politiques de faire un sérieux examen de conscience, pour rebondir afin de soustraire la grande majorité d’une misère qui ne fait que croître. Car, plus que jamais : "Viima yaa kanga" ! (1)

"Le Pays"

Capitaine Isidore Thomas Sankara, père de la Révolution Espoir de tout un peuple et tragédie d’un président à 34 ans

Militaire hors pair et grand tribun, celui qui va se révéler à ses compatriotes en tant que leur chef de l’Etat, le 4 août 1983, s’illustre aussi bien dans le métier des armes que dans l’art de la politique. Homme singulier, le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara a incarné la Révolution burkinabè par ses quatre ans de pouvoir très mouvementés. Son tragique destin, le jeudi 15 octobre 1987, l’ancien commandant du Centre national d’entraînement commando (CNEC) de Pô, le secrétaire d’Etat à l’Information, le Premier ministre, le président du Conseil national de la Révolution (CNR) refuse d’être oublié.

La seule évocation de son nom pendant les grandes conférences du cinquantenaire à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou ne laisse pas indifférent. « Après la déclaration de Jean-Baptiste Ouédraogo, il eût un court temps de silence. Puis apparaît un jeune capitaine à l’écran qui annonce : une page vient de se tourner, une autre s’ouvre. Thomas Sankara accède au pouvoir et proclame la Révolution du 4-Août ». Voilà comment le conférencier, Basile Laetare Guissou, Délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) rappelle l’arrivée à présidence du Faso à 34 ans de cet officier de l’armée qui va bouleverser l’histoire socioéconomique et politique de son pays.

Haute-Volta devient Burkina Faso le 4 août 1984 et l’hymne national « Fière Volta » change pour devenir « Ditanyè » (le chant de la victoire en langue nationale lobiri). Rien que ces deux faits majeurs donnent une idée de la transformation profonde à venir. « Il a donné à ce pays, la Révolution », retient de lui son successeur Blaise Compaoré dans un numéro d’octobre 2007 de « Jeune Afrique ». En quatre ans, son nom et celui de son pays ont fait le tour du monde. Son souvenir reste toujours vivace.

Co-auteur de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara est né à Yako le 21 décembre 1949, d’un père ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde guerre mondiale dans l’armée coloniale, gendarme dans l’armée voltaïque. Il entame ses études primaires dans sa ville natale puis à Gaoua, entre en sixième au Lycée Ouezzin-Coulibaly de Bobo-Dioulasso, obtient le BEPC au Lycée Philippe-Zinda-Kaboré de Ouagadougou et le baccalauréat au Prytanée militaire du Kadiogo (PKM) de Ouagadougou. En 1976, il est commandant du Centre national d’entraînement commando (CNEC) de Pô. La même année, il se lie d’amitié avec Blaise Compaoré, Henri Zongo, Boukary Kaboré et Jean-Baptiste Lingani.

Ensemble, ils fondent le Regroupement des officiers communistes (ROC), un groupe de cadres de l’armée qui se réclame du marxisme. Lors d’une formation d’officiers à l’Académie militaire d’Antsirabé, à Madagascar, il assiste là-bas à la révolution qui renverse le régime de l’époque. D’aucuns estiment que c’est cette révolution qui est à l’origine de ses idées relatives à la "Révolution démocratique et populaire". De retour en Haute-Volta en 1981, il est d’abord secrétaire d’Etat à l’Information sous le régime de Saye Zerbo, d’où il démissionnera le 21 avril 1982, déclarant notamment : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! ».

Le 7 novembre 1982, un nouveau coup d’Etat portait au pouvoir le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo sous lequel il devient Premier ministre en janvier 1983. En mission en New-Dehli, il rencontre Fidel Castro et Samora Machel, respectivement président de Cuba et de Mozambique, tous deux dirigeants de régimes révolutionnaires. Cette même année, il est limogé et mis aux arrêts le 17 mai. Son ami Blaise Compaoré le libère et il devient président, le 4 août 1983. Commencent ici ses œuvres pour redonner au Burkina Faso une dignité, une autonomie et une indépendance économique avec le slogan "Consommons burkinabè".

Dans ses interventions, il dénonce le colonialisme et le néo-colonialisme, notamment de la France. A l’ONU, il défend le droit des peuples à pouvoir manger à leur faim, boire à leur soif et à être éduqués. A la tribune de l’OUA, il denonce le poids de la dette sur le développement des pays africains et demande son annulation. Des combats d’avant-garde devenus si actuels. Il s’érige donc contre la domination historique des grandes puissances sur son pays. Après quatre ans de pouvoir intenses, de profondes dissensions éclatent au sein du Conseil national de la Révolution (CNR), l’organe dirigeant et amènent le quatuor (Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Henri Zongo, Jean Baptiste Lingani) à ne plus parler le même langage.

Depuis le 28 décembre 2005, une avenue de Ouagadougou porte son nom, dans le cadre plus général d’un processus de réhabilitation décrété en 2000. En politique, plusieurs partis politiques « sankaristes » ont vu le jour dans l’optique de consolider l’idéologie de leur « idole ». A l’orée du vingtième anniversaire de son décès, en 2007, diverses initiatives ont été créées aux fins de rassembler les « sankaristes » et leurs sympathisants, notamment par le biais d’un comité national d’organisation. Des manifestations culturelles, tant au Burkina Faso que dans divers pays, ont été organisées.

sidwaya.bf

1960-2010 : 50 ans, 50 événements

Le Burkina Faso célèbre demain, samedi 11 décembre 2010, le cinquantenaire de son accession à l’indépendance. Cinq décennies durant lesquelles nombre d’événements ont jalonné l’histoire du pays. Les uns ont contribué au renforcement du sentiment d’appartenance nationale, les autres à l’érosion de la concorde sociale. Mais tous font partie intégrante de l’héritage national. Alors, lesquels retenir dans le Top 50 des événements que nous vous proposons à l’occasion des noces d’or de l’accession de la Haute-Volta à la souveraineté internationale ? Exercice ô combien difficile, mais auquel nous nous sommes essayé. La sélection est peut-être subjective, voire arbitraire, et des événements ont pu être occultés. De même, vus d’aujourd’hui, certains grands faits d’hier paraissent de moindre portée. Mais rapportés aux contextes qui furent jadis les leurs, ils retrouvent la plénitude de leur importance. Qu’on ne nous en tienne pas rigueur si le nombre d’événements ne coïncide pas tout à fait avec la titraille. Voyage dans la mémoire collective de 1960 à nos jours.

1960 - 1970

- Les premières arrestations politiques : le 2 juillet 1960, au petit matin, des leaders de l’opposition regroupés dans le Parti républicain de la liberté (PRL) sont cueillis au saut du lit et internés administrativement à Dori et à Koudougou. Parmi eux, Joseph Ouédraogo, dit Jo Wéder, ancien maire de Ouagadougou. Prévenue par une indiscrétion, une autre figure de l’opposition, Nazi Boni, gagne Bamako et plus tard Dakar. Un des motifs invoqués de leur arrestation fut qu’on les suspectait de vouloir troubler les fêtes de l’indépendance.

- La proclamation de l’indépendance : le 5 août 1960, à minuit, en présence de tous les chefs d’Etat du Conseil de l’Entente et du représentant du général Charles de Gaulle, Louis Jacquinot, Maurice Yaméogo proclame l’indépendance de la Haute-Volta. En plus du discours du président de la nouvelle République, l’événement a été marqué par deux autres allocutions : celle du président de l’Assemblée nationale, Bégnon Damien Koné, et celle de l’émissaire de l’Elysée.

- Adhésion à l’ONU : la Haute-Volta est admise comme membre à part entière de l’Organisation des Nations unies le 20 septembre 1960.
- La Première République : promulguée le 30 novembre 1960, la Constitution de la première République qui institue un régime. présidentiel fut adoptée par référendum le 27 novembre 1960.

- Création de l’armée nationale : après la décision de Maurice Yaméogo de demander le départ des troupes françaises, l’armée nationale voltaïque est créée le 1er novembre 1961 avec à sa tête le capitaine Sangoulé Lamizana.

- Consécration du 11-Décembre : le 11-Décembre 1961 marque la date de l’institutionnalisation de la fête nationale. C’est aussi l’année de l’ouverture de notre pays au reste du monde avec l’arrivée à Ouagadougou de plusieurs délégations venues de différentes nations. D’où la réquisition d’élèves pour servir de guides aux étrangers. L’autre fait saillant de ce 11-décembre : le baptême de rues, de monuments et d’édifices, comme l’hôtel « Indépendance » ; l’hôpital « Yalgado-Ouédraogo » ; le lycée « Philippe-Zinda-Kaboré » ; le camp militaire « Guillaume-Ouédraogo ». - Ouagadougou, capitale de l’UAM-Défense : du 10 au 14 mars 1963 s’est tenue dans notre capitale la quatrième Conférence de l’Union africaine et malgache (UAM). Ouagadougou devint la capitale de l’UAM-Défense, avec pour secrétaire général Salfo Albert Balima. Son quartier général était basé dans les locaux de l’actuelle Grande Chancellerie. Un certain Jean-Bédel Bokassa y a officié.

- Arrestation de Maxime Ouédraogo : le 23 juin 1963, Maxime Ouédraogo, alors ministre du Travail et de la Fonction publique, de retour d’une rencontre du Bureau international du Travail (BIT) à Genève est arrêté. Jugé en août 1965 puis incarcéré à Koudougou, l’ex-chargé de la Jeunesse du RDA sera libéré un an plus tard à la faveur des événements du 3 janvier 1966.

- Paul Zoungrana, premier cardinal noir d’Afrique occidentale : installé le 3 juillet 1960 comme premier archevêque autochtone de Ouagadougou en remplacement de monseigneur Emile Socquet, Mgr Paul Zoungrana est nommé cardinal le 22 février 1965 par Paul VI.

- Et de deux pour M. Maurice : investi premier président de la République de Haute-Volta le 9 février 1959, Maurice Yaméogo rempile pour un deuxième mandat le 3 octobre 1965 avec 99% des voix. Le 18 du même mois a eu lieu l’inauguration de la maison du Peuple, appelée à l’époque maison du Parti.

- Le 3 janvier : une insurrection populaire conduite par les syndicats et des hommes politiques contre les mesures d’abattement des salaires et des allocations familiales (20%) aboutit, le 3 janvier 1966, à la prise du pouvoir par l’armée, commandée par le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana. Il s’ensuit l’installation d’un régime provisoire. Le 12 décembre de la même année, le Conseil supérieur des forces armées proclame le maintien des militaires au pouvoir pour 4 ans.

- Sortie de clandestinité du MLN : à la faveur du 3 janvier 1966, c’est la sortie de clandestinité du Mouvement de libération nationale (MLN) du professeur Joseph Ki-Zerbo, la création du Groupe d’action populaire (GAP) du docteur Nouhoun Sigué et la résurrection du Parti du regroupement africain (PRA) de Nazi Boni.

- La mort de Nazi Boni : élu le 27 juin 1948 député à l’Assemblée nationale française, puis président de l’Assemblée nationale territoriale le 5 décembre 1957, Nazi Boni meurt par suite d’accident le 16 mai 1969 à Sakouinssé ( sur la nationale n°1 dans le sens Bobo-Ouaga).

- La deuxième République : la nouvelle Constitution créant le régime le premier régime parlementaire est adoptée par référendum le 14 juin 1970. Promulguée le 29 juin, cette loi fondamentale consacre la deuxième République.

1971 - 1980

- Premier gouvernement de la deuxième République : investi Premier ministre par l’Assemblée nationale, Gérard Kango Ouédraogo, président du Rassemblement démocratique africain (RDA), parti majoritaire, forme son premier gouvernement le 22 février 1971.

- La création du CILSS : par suite de la grande sécheresse qui a touché les pays sahéliens, il a été créé le 12 septembre 1973 à Ouagadougou, avec comme siège notre capitale.

- Ouaga se rapproche de Pékin : le 15 septembre 1973, le Burkina rompt ses relations diplomatiques avec Taïwan avant de tourner, le 10 octobre, le dos à Israël. La même année, notre pays établit une coopération avec la Chine de Pékin. 1973 est aussi la date de l’adhésion du Burkina Faso à l’Organisation de la conférence islamique (OCI).

- Le régime du Renouveau : du 21 janvier au 7 février 1974, une grave crise de confiance mine le parti au pouvoir, RDA, à travers son président, Gérard Kango Ouédraogo, Premier ministre, et son secrétaire général, Joseph Ouédraogo, président de l’Assemblée nationale. Devant le risque de blocage institutionnel qui plane, l’armée reprend le pouvoir le 8 février 1974. C’est le régime du Renouveau.

- La guerre des pauvres : le litige frontalier entre la Haute-Volta et le Mali évolue à partir du 14 décembre 1974 en escarmouches. Refaisant surface le 25 décembre 1985, sous l’appellation de « guerre de Noël », ce contentieux frontalier sera définitivement réglé par la Cour internationale de justice de la Haye le 22 décembre 1986.

- Bloc contre le MNR : par suite du coup d’Etat de 1974, l’armée annonce le 29 novembre 1975 la création du Mouvement national pour le renouveau (MNR). En réaction, partis politiques et syndicats se coalisent pour faire barrage à ces velléités de caporalisation de la vie politique. Les 17 et 18 décembre 1975, le pays est paralysé par une grève générale qui n’eut pas de précédent à ce jour. Mais derrière les doléances corporatistes s’exprimait une revendication majeure : le retour à une vie constitutionnelle normale.

- Le gouvernement de transition : face au mouvement de contestation, le gouvernement militaire organise une consultation nationale du 20 au 29 janvier 1976. Celle-ci aboutit à la mise sur pied d’un gouvernement de transition qui a travaillé à la préparation d’un projet de Constitution.
- Annus horriblis : dans l’histoire des catastrophes du Burkina Faso, 1976 fut l’année la plus horrible : le 7 mars, sur l’axe Kongoussi-Ouaga, 23 femmes du projet Haute-Volta-UNESCO pour l’accès des femmes et des jeunes filles à l’éducation trouvent la mort dans un accident de la route. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, est survenu un incendie dans les magasins de la Chambre de commerce Brasilia 1. Coût du sinistre : près de 1,3 milliard de francs CFA. Le 14 septembre, un hélicoptère se crashe à la verticale à Poa. Cinq victimes : Jean-Louis Koulidiaty, ministre de l’Information et ses collaborateurs André Kambiré Mignet, conseiller technique, Bernard Konkobo, directeur du service de l’information et Apollinaire Ouoba, directeur de cabinet ; Bagnamou Bondé, ex-commandant de la gendarmerie. Deux rescapés : Mamadou Simporé, DG de l’Office des Postes et Télécommunication (OPT), et le pilote, Patrice Koné.

- La troisième République : le 27 novembre 1977, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum. Promulguée le 13 décembre, elle consacre l’avènement de la troisième République, caractérisée par l’équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif.

- Premières législatives de la troisième République : organisées le 30 avril 1978, ces élections consacrent la suprématie de l’Union démocratique voltaïque/ Rassemblement démocratique africain (UDV-RDA) avec 28 sièges ; suivie de l’UNDD, 13 sièges ; de l’UPV, 9 sièges ; du PRA, 6 sièges ; et de l’UNI, 1 siège.

- Lamizana en ballottage : candidat du RDA, le président sortant, Sangoulé Lamizana, est mis en ballottage par Macaire Ouédraogo de l’Union nationale pour le défense de la démocratie (UNDD) lors du scrutin du 14 mai 1978 avant d’être réélu au second tour. Un cas d’école en Afrique noire.

- Le Saint Père à Ouaga : le 10 mai 1980, le pape Jean-Paul II foule, pour la première fois, le sol de la Haute-Volta par Ouagadougou. Dix ans plus tard, du 29 au 30 janvier 1990, le souverain pontife revient pour une deuxième visite qui le conduira de Ouagadougou à Bobo-Dioulasso.

1981 - 1990

- Le temps du CMRPN : par suite de la grève de 56 jours lancée par le Syndicat national des enseignants africains voltaïques (SNEAHV), un coup d’Etat sans effusion de sang porte au pouvoir le Comité militaire pour le redressement et le progrès national (CMRPN) le 25 novembre 1980. Le colonel Saye Zerbo en prend la tête.

- Les oukases du CMRPN : Le 1er mai 1981, le colonel Saye Zerbo lance, sous la pluie à la maison du Peuple, son programme marqué du sceau du volontarisme. Mais La détention prolongée des anciens dignitaires, la suppression du droit de grève par l’ordonnance numéro 0041/PRES/CMRPN du 1er novembre 1981, la restauration de l’autorisation préalable pour la presse (ordonnance 81/24/Press/ CMRPN du 12 août) et le mandat d’arrêt international contre le syndicaliste Soumane Touré ont fini par détériorer l’adhésion populaire dont a bénéficié le CMRPN à ses premiers moments.

- Démission de Sankara du gouvernement : nommé secrétaire d’Etat à l’Information le 8 septembre 1981, le capitaine Thomas Sankara démissionne avec fracas de son poste le 21 avril 1982. « Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple », avait-il lancé.

- L’avènement du CSP : de jeunes officiers, dont le commandant Boukari Jean-Baptiste Lingani et les capitaines Thomas Sankara, Blaise Compaoré et Henri Zongo, renversent, le 7 novembre 1982, le CMRPN. C’est l’avènement du Conseil du salut du peuple (CSP), dirigé par le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. C’est le premier coup d’Etat sanglant, marqué surtout par l’assassinat de l’ancien commandant de la Gendarmerie, Nézien Badimbié. Il y eut également des victimes collatérales, précisément l’ancien ministre de la Santé, le docteur Rasmané Sawadogo et le commissaire de police Pierre Ouédraogo.

- Le PM Thomas Sankara aux arrêts : nommé Premier ministre du CSP le 10 janvier 1983, le capitaine Thomas Sankara fut arrêté le 17 mai de la même année. Résultat des luttes internes entre modérés et progressistes, pour ne pas dire marxistes du CSP, cette mise à l’écart du charismatique PM provoqua des manifestations de jeunes dans les rues.

- La Révolution : un commando venu de Pô et dirigé par le capitaine Blaise Compaoré s’empare du pouvoir dans la nuit du 4 août 1983. C’est le déclenchement de la Révolution sous la conduite du Conseil national de la révolution (CNR) présidé par Thomas Sankara. Cinq jours plus tard, l’ancien chef d’état-major, le colonel Somé Yorian Gabriel, et le commandant Fidèle Guébré, alors commandant du Régiment paracommando (RPC) de Dédougou, sont exécutés.

- Incendie de L’Observateur et premières exécutions politiques : Premier quotidien illustré du Burkina Faso, le journal privé L’Observateur est incendié dans la nuit du 10 juin 1984. Le lendemain, 11 juin, ont eu lieu les premières exécutions politiques. Sept personnes accusées de complot contre le régime furent passées par les armes. Ce sont : le colonel Didier Tiendrébéogo ; les lieutenants Moumouni Ouédraogo et Maurice Ouédraogo ; l’adjudant-chef major Barnabé Kaboré ; le sergent Moussa Kaboré ; l’homme d’affaires Adama Ouédraogo ; le pilote d’Air Burkina Anatole Tiendrébéogo.

- Les TPR : le 3 janvier 1984 s’ouvre à la maison du Peuple la première session des Tribunaux populaires de la révolution (TPR). A la barre, l’ancien président Sangoulé Lamizana. Accusé de mauvaise gestion des « fonds spéciaux », il sera finalement acquitté. Mais par la suite, les autres prévenus auront moins de chance : outre la confiscation de leurs biens, nombre d’entre eux connaîtront la prison.

- Et la Haute-Volta devint le Burkina Faso : à l’occasion du premier anniversaire de la Révolution le 4 août 1984, la Haute-Volta prend le nom de Burkina Faso, qui signifie le « Pays des hommes intègres ». Ses habitants sont désormais appelés Burkinabè. Changement également d’hymne national, de drapeau et d’armoiries.

- La chute du CNR et l’avènement du FP : miné de l’intérieur par la guerre des groupuscules, le CNR finit par imploser par suite d’un sanglant coup d’Etat militaire le 15 octobre 1987. Le président Thomas Sankara et 12 autres de ses compagnons sont massacrés au Conseil de l’Entente. Le CNR est dissous et remplacé par le Front populaire (FP), dirigé par le capitaine Blaise Compaoré. Le nouvel homme fort annonce l’avènement de la Rectification. Les Comités de défense de la révolution (CDR) deviennent des Comités révolutionnaires (CR).

- Deuxième série d’exécutions politiques : accusés de complot contre le président Blaise Compaoré, le commandant Boukari Jean-Baptiste Lingani et le capitaine Henri Zongo, chefs historiques survivants de la révolution, sont exécutés le 18 septembre 1989. Avec eux, le commandant Sabamba Koudamba et l’adjudant Gnignin Anessé.

- Reparution manquée de L’Observateur : après sept ans de traversée du désert par suite de l’incendie criminel de son imprimerie le 10 juin 1984, L’Observateur lance son numéro 2856 le 27 janvier 1989. L’événement est salué par une liesse populaire sans égale comme le symbole de la liberté retrouvée. Mais cette allégresse sera de courte durée, car dès le 30 janvier ses locaux sont arbitrairement scellés et la fourniture d’électricité coupée au poteau. Le journal ne reparaîtra pour de bon que le 15 février 1991 sous l’appellation de « L’Observateur Paalga ».

- L’ouverture démocratique : 1990 marque l’ouverture démocratique par suite du discours de la Baule conditionnant désormais l’aide au développement à la démocratisation. Après des hésitations les deux premières années, le Front populaire autorise les regroupements politiques. Ainsi naîtront les premières formations comme le Groupe des démocrates et patriotes (GDP) d’Issa Tiendrebéogo ; le Mouvement pour la démocratie et le progrès (MDP) d’Hermann Yaméogo et l’Organisation pour la démocratie populaire/ Mouvement du travail (ODP/MT) du pouvoir. Ouverture somme toute partielle, car tous ces partis devaient évoluer sous la houlette du Front populaire.

1991 - 2000

- La quatrième République : adoptée par référendum le 2 juin 1991 avec 93% de OUI, puis promulguée le 11 juin, la nouvelle Constitution institue la quatrième République et établit le multipartisme intégral.

- Premiers scrutins de la quatrième République : seul candidat en lice à la présidentielle en raison du boycott de l’opposition, Blaise Compaoré est élu avec 86,4% des voix (72,7% d’abstention) le 1er décembre 1991. S’ensuivront les législatives le 24 mai 1992 et les municipales en février 1995.

- Vague d’attentats à Ouaga : le secrétaire général du Parti du travail du Burkina (PTB), ex-numéro 2 du Front populaire, Clément Oumarou Ouédraogo, est tué le 9 décembre 1991 dans un attentat en plein Ouagadougou. La même nuit, Moctar Tall du Groupe des démocrates révolutionnaires (GDR) et Marlène Zébango du Parti de la convergence, des libertés et de l’intégration (PCLI), sortent miraculés de tentatives d’assassinat.

- Répressions à l’UO : par suite des manifestations à l’université de Ouagadougou en mai 1993, des forces de Police font une descente sur le campus. Le mouvement est réprimé dans la violence : arrestations et tortures de nombreux étudiants. Dabo Boukari, alors en 7e année de médecine, est porté disparu jusqu’à nos jours.

- Mort du père de l’indépendance : de retour d’une évacuation sanitaire à Paris, l’ancien président Maurice Yaméogo meurt le 15 septembre 1993 dans l’avion qui le ramenait à Ouaga.

- Organisation de la CAN : pour la première fois de son histoire, le Burkina a abrité la phase finale de la coupe d’Afrique des nations (CAN) du 7 au 28 février 1998. Trophée remporté par les Pharaons d’Egypte. Les Etalons du Burkina se classent, quant à eux, à la 4e place, battus par la RDC au terme d’un match à retournements spectaculaires.

- Drame à Sapouy : le directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant et président de la Société des éditeurs privés (SEP), Norbert Zongo, est assassiné avec trois autres compagnons de route le 13 décembre 1998 à Sapouy. Il s’ensuivra la crise politique la plus grave de l’histoire politique de la quatrième République.

- La difficile concorde nationale : par suite de la crise Norbert Zongo, un Collège de sages est mis en place, qui est présidé par l’archevêque de Bobo, Mgr Titiama Anselme Sanon. Comme solutions de sortie de crise, ledit collège préconise, entre autres, une Journée nationale de pardon (JNP) qui sera organisée le 30 mars 2001 au stade du 4-Août. Cérémonie boycottée par plusieurs organisations de la société civile et certaines familles de victimes de crimes politiques.

- Rood-Woko en flammes : le marché central de Ouagadougou, Rood-woko est partiellement consumé par un incendie le 27 mai 2003. Six ans après, le poumon économique de la capitale renaîtra de ses cendres. La réouverture officielle du marché a eu lieu le 16 avril 2009.

- Mort du père de l’armée burkinabè : l’ancien président le général Sangoulé Lamizana est décédé le 26 mai 2005.

- Ouaga sous les eaux : une pluie centennale s’est abattue sur la capitale le 1er septembre 2009 de 4 h à 16 h. Hauteur d’eau : 279,3 mm. Bilan humain : au moins sept morts et plus de 150 000 sans-abri. Les dégâts matériels s’élevaient à plusieurs milliards de francs CFA.

- De la réélection au cinquantenaire : 21 novembre 2010 : 4e scrutin présidentiel de la quatrième République. Sept candidats sont dans les starting-blocks. Au soir de l’élection, Blaise Compaoré l’emporte avec 80,15% des voix. 11-décembre 2010 : célébration du cinquantenaire à Bobo-Dioulasso en présence d’un parterre de chefs d’Etat étrangers. Au programme des festivités, débutées une semaine avant : inauguration et baptême d’infrastructures, de monuments et de rues ; cérémonie de décoration ; activité sportives et culturelles, grande parade civile et militaire ; feu d’artifice.

Rassemblé par Alain Saint Robespierre

L’Obserbateur Paalga