08 décembre, 2010

Investissements indiens en Afrique : frénésie du secteur privé

Afrique investissementsafriqueexpansion.comLa présence de l’industrie indienne est certes plus discrète que celle des Chinois en Afrique, mais elle est tout aussi importante. En effet, comme le voisin chinois, l’Inde portée par le secteur privé, s’est également lancée ces dernières années à la conquête des marchés africains. Mais à la différence de la Chine dont les investissements sont toujours publics et négociés d’État à État, les industriels indiens vont négocier directement avec leurs homologues africains. Ainsi, en l’espace de cinq ans, selon une étude de l’agence Bloomberg, 85 acquisitions et prises de participations ont été réalisées par les entreprises indiennes en Afrique qui ont investi un montant de 16 milliards de dollars dans des secteurs très variés allant de l’énergie aux biens de consommation, en passant par l’industrie du ciment ou du textile.

Le rachat des activités africaines du géant koweïtien de la téléphonie mobile Zain par l’indien Baharti Airtel en juin dernier a souvent été cité comme l’exemple même de cette nouvelle présence indienne en Afrique. Avec cette transaction d’une valeur de 9 milliards de dollars, le groupe est devenu le numéro deux de la téléphonie mobile sur le continent africain. Au même moment, Godrej Consumer Products, un groupe spécialisé dans les produits cosmétiques à bas prix, rachetait le fabricant de savon nigérian Tura dont les produits sont essentiellement commercialisés en Afrique de l’Ouest. Tandis que Tata Hispano, filiale du géant Tata Motors, spécialisé dans la conception et la commercialisation de bus, a annoncé investir plus de 10 millions de dollars dans une chaîne d’assemblage pour augmenter sa production et ses exportations vers l’Afrique subsaharienne. Il a d’ailleurs commencé avec la modernisation de la ligne de train Dakar-Thiès.

De même, Arcelor Mittal a signé avec l’État sénégalais un contrat d’exploitation des mines de fer d’un montant d’environ 900 millions de dollars dans le sud-est du pays. Le groupe de Lakshmi Mittal a fait ainsi du Sénégal, sa porte d’entrée pour ses investissements en Afrique de l’Ouest. Preuve en est, la signature d’un protocole d’accords avec la Société nationale industrielle et minière en Mauritanie. On parle également de la société indienne WACEM qui a investi, en 2009, plus de 130 millions de dollars dans un projet de société d’économie mixte Diamond Cement Mali, chargée de gérer la construction d’une cimenterie dans la région de Gongontery au Mali.

Enfin, dans le but de valoriser et transformer la production cotonnière du Burkina Faso, l’un des groupes indiens spécialisés dans le textile, Alok Industrie, a ouvert le mois dernier, une usine de filature à Bobo-Dioulasso, seconde ville du pays. Considéré comme le leader de la production du coton en Afrique, le pays des hommes intègres va ainsi connaître, selon certains experts, une sorte de révolution avec l’implantation de cette usine qui promet de transformer 12 000 tonnes de fibres par an et de couvrir à long terme toute la chaîne de valeur, de la confection à la commercialisation d’articles en textile. Ce qui permettrait entre autres au Burkina Faso de faire face aux nombreux problèmes liés aux rituelles fluctuations du marché international du coton.

La troisième puissance économique de l’Asie qui a donc accéléré ses acquisitions sur le continent africain ces cinq dernières années, envisage de continuer à accroître ses financements et sa présence dans la réalisation de grands projets. Et depuis quelque temps, le gouvernement indien semble s’être décidé à soutenir son industrie dans ses projets de conquête africaine en tentant d’instaurer davantage des négociations d’État à État, notamment en ce qui concerne les grands projets comme la construction de routes ou de raffineries. Ainsi comme l’a affirmé récemment le ministère indien des Affaires étrangères, faire du continent africain un de leurs principaux partenaires économiques est un objectif politique officiel pour l’Inde.

1 commentaire:

  1. Cet projet ss'est réalisé sur le papier et non sur le terrain.On attend toujours

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