23 novembre, 2010

Tribulations à bord du vol (A)380 pour Singapour

Le Point.fr

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Par Claire Meynial

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Devinette : depuis Paris, où aller pour dépasser les 24 heures d'avion ? Papeete ? Île de Pâques ? Il y a mieux. Pour exploser les compteurs, direction la Nouvelle-Zélande, ses kiwis, ses Alpes, ses Hobbits. Singapore Airlines propose un vol de 12 h 40 (14 heures au retour), 13 heures d'escale à Singapour, puis un vol de 9 h 45 (10 h 35 au retour) pour Christchurch. Idéal pour rattraper un retard dans les sorties cinéma et tester l'A380 jusqu'à Singapour.

Mardi matin, je suis dans l'upper deck, qui abrite moins de sièges que le gigantesque étage du dessous. Comme souvent (sadisme des compagnies aériennes ?), la localisation des portes impose un passage par la business. Les sièges ressemblent à des banquettes pour deux personnes. Grande est la tentation de s'asseoir à côté d'un passager, pour voir. Car en éco, les sièges gris et turquoise comme les rayures de la moquette, disposés selon la configuration 3-4-3, sont absolument normaux. Les hôtesses sont aussi ravissantes que maquillées, dans leurs ensembles à fleurs bleu nuit ou verts qui inspirent les pires craintes pour leur santé : ils sont en coton léger et la clim distille un froid polaire. Le silence relatif permet de profiter des conversations. Par exemple, deux Français qui interpellent leur voisine : "You for work ou holidays ?" La fille rigole, elle est française aussi. Pas démontés, ils répondent dans un langage tout autant maîtrisé : "Ah bon. Parce que nous, holidays, nous, vacances, nous, détente." Équipement conseillé : casque antibruit, à défaut boules quies.

Quid du menu ?

Parmi les points forts, le système vidéo. La navigation sur l'écran très vaste est simple, sur fond bleu, et la sélection d'un film déclenche sa bande-annonce. Le son est de très bonne qualité et l'on peut choisir la langue des sous-titres. En haut sont affichées l'heure et la météo à destination (30 °C à Singapour, orageux), l'heure dans la ville de départ et le temps restant, histoire de déprimer un peu plus ceux qui comptent déjà sur leurs doigts. Outre les habituelles latest releases figurent les catégories Action, Comedy, Drama, Family, European (dans laquelle on trouve 2 films français, mais aussi le brésilien "Cidade de Deus", la géographie devenant une notion relative à 40.000 pieds), chinese, japanese, korean, indian et arabic. Ouf. À noter que Hollywood n'a pas droit à la sienne, de catégorie, le cinéma étant sûrement considéré, par défaut, comme américain. La présence éventuelle d'"adult situations" est signalée, notion floue, mais différente du "coarse language" et de la "violence" (auxquels les enfants doivent avoir droit). Enfin, pour les insomniaques, certains films, comme Inception, sont suivis du making of.

Côté hygiène, la trousse de toilette kaki est siglée d'un prometteur Givenchy, mais en éco, elle ne comprend qu'une brosse à dents et une paire de chaussettes (d'un blanc audacieux). Les autres produits comme le "mouthwash", la crème pour les mains ou la lotion après-rasage se trouvent dans les toilettes. Mais surtout, quid de ce qui occupe la majeure partie d'un vol, la pitance ? Même en éco, on a droit à son petit menu imprimé, traduit presque sans faute d'orthographe (car que pèse une "cacahuète" ?), et la viande est comestible. Il ne reste plus que 8 h 30 de vol, haut les coeurs.



Conseil d'ami : sur son site internet, à l'enregistrement, Singapore Airlines propose des "preferred seats". 50 USD, au diable l'avarice, pour pouvoir déplier ses jambes.

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