"Nous aurions pu gagner ces élections, sans une opération perfide et préméditée contre nous", a immédiatement commenté le perdant de cette consultation, Jaroslaw Kaczynski, jumeau du président Lech Kaczynski mort en avril dans un accident d'avion à Smolensk en Russie.
La Plateforme civique (PO, libérale) au pouvoir en Pologne est arrivée en tête des élections municipales et locales dimanche, distançant à un an des législatives le parti conservateur Droit et Justice (PiS, opposition), selon un sondage à la sortie des bureaux de vote.
La PO du Premier ministre Donald Tusk a obtenu 33,8% des voix aux conseils régionaux, contre 27% pour le PiS de Jaroslaw Kaczynski, son principal rival, et 15,8% pour l'opposition social-démocrate, selon ce sondage de l'institut TNS OBOP réalisé pour la télévision publique TVP.
Les libéraux ont gagné dans 10 des 16 voïvodies (régions) de ce pays de 38,2 millions d'habitants, mais même là où ils sont devancés par les conservateurs, en particulier dans l'est et le sud-est du pays, ils peuvent former des coalitions avec le parti paysan PSL, leur allié dans le gouvernement, qui a obtenu 13,1% des voix à l'échelle nationale.
La PO a remporté aussi les élections des maires dans les trois principales villes de Pologne: à Varsovie, Cracovie (sud) et Lodz (centre).
A Varsovie, la mairesse sortante Hanna Gronkiewicz-Waltz a gagné dès le premier tour, avec un soutien de 51,6% des électeurs. A Cracovie et à Lodz, un second tour opposera les candidats de la PO à ceux qui sont soutenus par les socio-démocrates, selon ce sondage qui a une marge d'erreur de 2% à 4%.
A Varsovie, le candidat conservateur au poste de maire, Czeslaw Bielecki, a aussitôt félicité Mme Gronkiewicz-Waltz. "Je félicite ma rivale, au conditionnel en attendant les résultats officiels. Je la féliciterai vraiment quand elle aura réalisé son programme électoral", a-t-il ajouté.
"Tous les partis politiques considèrent ces élections locales comme une occasion d'occuper les meilleures positions possibles avant les législatives" prévues à l'automne 2011, a déclaré à l'AFP le politologue Kazimierz Kik.
"Nous aurions pu gagner ces élections, sans une opération perfide et préméditée contre nous", a immédiatement commenté le perdant de cette consultation, Jaroslaw Kaczynski, jumeau du président Lech Kaczynski mort en avril dans un accident d'avion à Smolensk en Russie.
M. Kaczynski a fait ainsi allusion à un conflit au sein du PiS dont plusieurs militants, marginalisés par leur chef, ont récemment quitté ce parti pour créer une nouvelle organisation politique. Ils ont choisi pour mot d'ordre "L'important, c'est la Pologne", qui récupère le slogan électoral de Jaroslaw Kaczynski, battu à la présidentielle en juillet par le libéral Bronislaw Komorowski.
Depuis sa défaite à la présidentielle, Jaroslaw Kaczynski mène une campagne virulente contre les libéraux au pouvoir, n'hésitant pas à faire vibrer la corde nationaliste et à jouer sur les phobies antirusses, dans le contexte de l'enquête sur l'accident de Smolensk.
Son spot électoral pour les municipales a été entièrement consacré au défunt président. "Lech Kaczynski rêvait d'une Pologne forte. Aujourd'hui, nous pouvons en bâtir les fondements", y déclarait son jumeau, tout de noir vêtu. "Mon cher Leszek (diminutif de Lech, ndlr) ! Nous allons exécuter ton testament!", s'exclamait-t-il sur fond d'images de l'enfance des deux frères et des obsèques de Lech.
Les Polonais devaient élire dimanche au total près de 47.000 conseillers municipaux, régionaux et communaux dans 16 voïvodies (régions). Ils désignaient aussi près de 2.500 maires, avec un second tour éventuel le 5 décembre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire