23 novembre, 2010

Sénat: Raffarin crée son propre mouvement au sein du groupe UMP

AFP

Sénat: Raffarin crée son propre mouvement au sein du groupe UMP

L'ex Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé mardi la création, avec une trentaine de sénateurs, de son propre mouvement, "République et territoires" au sein du groupe UMP du Sénat, première expression de la colère des ex-UDF, parents pauvres du remaniement gouvernemental.

Click here to find out more!

L'ex Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé mardi la création, avec une trentaine de sénateurs, de son propre mouvement, "République et territoires" au sein du groupe UMP du Sénat, première expression de la colère des ex-UDF, parents pauvres du remaniement gouvernemental.

"Cette initiative s'inscrit dans le prolongement du cercle de sénateurs qui se réunit chaque semaine depuis deux ans et a exprimé à diverses reprises sa différence tant en ce qui concerne la réforme de la taxe professionnelle que les politiques relatives à l'emploi, la santé ou les territoires", a affirmé le sénateur de la Vienne dans un communiqué.

Il a ajouté avoir été reçu avec les sénateurs de son nouveau mouvement --ils seront une trentaine dans le nouveau mouvement -- mardi matin par le président Nicolas Sarkozy.

"Les sénateurs de +République et Territoires+ ont réaffirmé leur appartenance à la majorité présidentielle et leur loyauté à Nicolas Sarkozy mais ils ont également exprimé leur attachement à leur liberté de vote tout particulièrement en ce qui concerne la défense des libertés et la poursuite de la décentralisation", a-t-il déclaré.

"Ce que nous voulons, a-t-il dit à l'AFP, c'est travailler dans une UMP qui respecte la diversité et nous sommes nombreux au Parlement à souhaiter qu'il y ait une diversité qui puisse s'exprimer".

Il a publié la liste des 24 sénateurs présents à ses côtés lors de la rencontre avec M. Sarkozy, parmi lesquels Michel Becot (Deux-Sèvres), René Beaumont (Saône-et-Loire), Pierre Bernard-Reymond (Hautes-Alpes), Jacques Blanc (Lozère), Paul Blanc (Pyrénées-Orientales), Alain Chatillon (Haute-Garonne), Christian Cambon (Val de Marne), Jean-Claude Carle (Haute-Savoie), Philippe Dallier (Seine-Saint-Denis) et Beatrice Descamps (Nord).

Les dissensions dans la majorité sénatoriale ont été ravivées par le remaniement. Beaucoup de sénateurs UMP ont regretté la part trop belle faite aux RPR-UMP dans le gouvernement au détriment des centristes et libéraux. Et ce d'autant plus qu'au Sénat, l'UMP n'ayant pas la majorité absolue, le vote des textes du gouvernement dépend des alliés centristes.

Le patron des sénateurs UMP Gérard Longuet, un temps pressenti comme ministre, a pour sa part clamé haut et fort combien il avait été "maltraité" par l'exécutif.

Dès le lendemain du remaniement, certains évoquaient en coulisses la possibilité de constitution par M. Raffarin d'un groupe indépendant.

Pour contrer l'initiative, le président Sarkozy a convoqué, selon plusieurs sources à l'UMP, mardi à 09H30 M. Raffarin et ses amis pour leur demander de renoncer.

"Nous avons décidé de pas constituer de groupe mais d'affirmer en interne ce groupe de réflexion, le débat sur la constitution d'un groupe était sur la table, nous avons trouvé un juste milieu", a dit M. Dallier à l'AFP.

"Cela ne vise nullement Gérard Longuet ou Gérard Larcher mais il y a un problème de fonctionnement entre le gouvernement et le Parlement, le sentiment de ne pas être entendus", a-t-il ajouté.

Au groupe UMP du Sénat, on souligne qu'un tel mouvement "n'a pas d'existence juridique et n'est qu'une +amicale+, comme l'amicale gaulliste qui existe au sein du groupe".

"La création de ce mouvement confirme qu'il existe un équilibre entre les différentes sensibilités qui existent à l'intérieur de cette grande famille qu'est le groupe UMP", a fait valoir M. Longuet à l'AFP.

M. Raffarin n'a cessé de faire entendre sa petite musique depuis son échec face à Gérard Larcher (UMP) pour la présidence du Sénat en septembre 2008. Il a notamment mené une fronde sur la réforme de la taxe professionnelle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire