01 novembre, 2010

Référendum constitutionnel : le résultat attendu d'ici à jeudi

Par AFP

Le chef de la junte militaire, le général Salou Djibo, vote à Niamey le 31 octobre 2010. Le chef de la junte militaire, le général Salou Djibo, vote à Niamey le 31 octobre 2010. © AFP

Le résultat du référendum qui s'est tenu dimanche devrait être positif. La totalité des partis approuvent la réforme constitutionnelle limitant à deux le nombre de mandats présidentiels qui est le principal enjeu du vote.

Les Nigériens se sont rendus aux urnes dimanche pour se prononcer sur une nouvelle Constitution, par un référendum censé amorcer le retour à la démocratie après le coup d'Etat de février. Le général Salou Djibo, chef de la junte au pouvoir depuis le renversement du président Mamadou Tandja (1999-2010), dont la chute avait été précipitée par une crise constitutionnelle en 2009, avait inauguré à Niamey le vote peu après 08H00 locales (07H00 GMT).

En ce "jour exceptionnel", il a appelé les Nigériens à un oui "massif" à la nouvelle Constitution, approuvée par tous les partis politiques. Il a formé le voeu que "la VIIe République (instaurée par le nouveau texte, ndlr) sera pour le Niger un nouveau départ vers la création d'un système démocratique porteur de stabilité politique, de cohésion nationale, de progrès social et de développement économique".

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) doit annoncer les résultats provisoires "au plus tard jeudi", avant transmission au Conseil constitutionnel pour validation et proclamation, a déclaré à l'AFP son président Abdourahamane Gousmane. Quelque 6,7 millions de Nigériens étaient appelés à participer au référendum, coup d'envoi du processus de retour à un régime civil, prévu en avril 2011. Une présidentielle couplée à des législatives doit se tenir le 31 janvier 2011.

Contexte de crise

Ce scrutin survient deux semaines après l'arrestation de l'ex-numéro deux de la junte, le colonel Abdoulaye Badié, et de trois autres hauts gradés, accusés de "complot" contre la transition devant aller jusqu'à "attenter à la vie" du général Djibo. A Niamey, comme lors de précédents référendums, les électeurs ne se sont pas déplacés en masse. De nombreux problèmes d'organisation ont retardé dans certains quartiers l'ouverture des bureaux, qui ont fermé vers 19H00 locales (18H00 GMT).

Policiers et gendarmes ont été déployés devant les lieux de vote, et des patrouilles ont sillonné la ville à bord de 4x4. "J'ai voté pour faire marcher la démocratie et restaurer la paix dans mon pays", a déclaré Aboubacar Ousmane, "marabout" d'une quarantaine d'années. Bébé au dos, "Mme Aïcha" a confié en avoir "marre des crises politiques". "S'il y a un autre coup d'Etat, il ne faut plus que l'armée quitte le pouvoir", a affirmé la jeune femme, la tête recouverte d'un voile bleu.

Mesure irrévocable

Pour Marou Amadou, président du Conseil consultatif national, instance créée par la junte, l'"important" était le taux de participation, qui restait inconnu en début de soirée. Dans la cité minière d'Arlit (nord), où ont été enlevés mi-septembre cinq Français, un Togolais et un Malgache par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), un fonctionnaire a fait état d'une faible affluence. "Des patrouilles impressionnantes des forces de l'ordre sont visibles partout", a-t-il ajouté.

Le projet de Constitution fixe notamment la durée du mandat présidentiel à "cinq ans, renouvelable une seule fois". Cette disposition ne pourra être révisée. En 2009, le président Tandja avait créé une grave crise en modifiant la Loi fondamentale pour se maintenir au terme de son second mandat. Le texte prévoit aussi une "amnistie aux auteurs et co-auteurs du coup d'Etat du 18 février", qui ne peut faire non plus l'objet d'une révision. Pays parmi les plus pauvres du monde, cette ex-colonie française du Sahel est en proie à l'instabilité et aux coups d'Etat depuis l'indépendance de 1960.

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