01 novembre, 2010

La bonne parole des chefs d'État pour la sauvegarde du lac Tchad

Idriss Deby Itno et Mouammar Kaddafi, le 31 octobre 2010 à N’Djamena. Idriss Deby Itno et Mouammar Kaddafi, le 31 octobre 2010 à N’Djamena. © AFP

Lors de la clôture du 8e Forum sur le développement durable à N'Djamena, le 31 octobre, plusieurs chefs d'État africains (Libye, Sénégal, Centrafrique, Tchad, Nigeria) se sont engagés à renforcer leurs efforts pour lutter contre l'assèchement du lac Tchad.

Tous ont répondu à l’appel du président tchadien Idriss Deby Itno. Abdoulaye Wade, Goodluck Jonathan, Mouammar Kaddafi et François Bozizé sont venus clôturer le 8e Forum sur le développement durable qui s'est tenu à N'Djamena du 29 au 31 octobre. Et tous s’accordent à dire qu’il faut agir vite pour sauver le lac Tchad. « Je suis venu ici en 1972 donc je connais le lac de ces trente dernières années », a assuré le président sénégalais. « Je n’accepte pas le lac tel qu’il est aujourd’hui. »

« Nous ne pouvons pas nous permettre que le lac meure », a ajouté le chef de l'État nigérian et président en exercice du sommet des chefs d'État de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), Goodluck Jonathan. Mouammar Kaddafi, très en retrait, a déploré que « la population souffre et [que] la communauté internationale regarde. (…) Il faut se mobiliser pour sauver le lac Tchad pour que les 30 millions de riverains se stabilisent autour. »

Soudain, un imprévu est venu interrompre la suite de déclarations plus ou moins convenues des chefs d'Etat : le sommet a été plongé dans le noir suite à une coupure d'électricité de plusieurs minutes, qui ont dû paraître très longues au président Déby. « On aurait dû utiliser l'énergie solaire ! » a-t-il plaisanté pour minimiser la portée de l'incident. À sa droite, Abdoulaye Wade s'est tourné pour lui lancer en souriant : « Chez moi, l'opposition appelle les gens dans la rue. Je vais leur dire que même les pays qui produisent du pétrole ont des problèmes de délestage... »

Prudence sur le projet « Transaqua »

Plus sérieusement, le président de la Banque de développement des États d'Afrique centrale (BDEAC), Michaël Adande, a prononcé une allocution remarquée. Il a assuré que la BDEAC mettra en œuvre un dispositif pour recueillir les fonds nécessaires à la poursuite du projet de transfert de l'eau de l’Oubangui et à la recherche de solutions alternatives.

Du côté du Congo Brazzaville et du Niger, on préfère rester prudent sur la question - controversée - du projet « Transaqua » de remplissage du lac Tchad par le détournement des eaux de l'Oubangui. Denis Sassou N'Guesso, représenté par son ministre de l'économie, a demandé une « étude de faisabilité et d'impact » afin de « permettre à tous les acteurs de s'engager en connaissance de cause. » Le général Salou Djibo, par la voix de son ministre de l'environnement, a fait dire quant à lui qu’il serait solidaire « de toutes les décisions que l’instance politique aura prise » avant d’annoncer qu’il est disposé à accueillir à Niamey la prochaine session Afrique du Forum. À noter que François Bozizé, absent lors du sommet, a finalement pris la parole lors de la conférence de presse de clôture, indiquant que la République Centrafricaine était disposée à soutenir le projet « Transaqua », à condition que « les études se poursuivent ».

Sarkozy, chef de file des bailleurs

Emile H. Malet, délégué général du Forum, a présenté quatre propositions à partir des conclusions des débats scientifiques et politiques : inscrire le lac Tchad comme un patrimoine de l’humanité ; mettre en place des opérations d’aménagement, de désensablement et de régulation des volumes d’eau du lac, mais aussi envisager le transfert des eaux de l’Oubangui ; impliquer tous les acteurs de la société civile et prendre davantage en compte les demandes des populations riveraines ; renforcer la recherche et le développement.

jeuneafrique.com

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