22 novembre, 2010

Présidentielle Burkina Faso : bilan de la couverture médiatique

afriqueactu.netLa faible participation à l’élection présidentielle au Burkina Faso est-elle liée à la faible couverture médiatique de l’événement ? La présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Béatrice Damiba, le secrétaire général du CSC, Jean Paul Konseibo et le conseiller Joseph Kahoun, coordonnateur des équipes chargées du contrôle du contenu des messages des candidats, ont dressé un bilan satisfaisant de la couverture médiatique de la présidentielle.

Le Conseil supérieur de la communication affirme que les médias ont abattu un travail considérable dans la couverture des activités des 7 candidats à l’élection présidentielle au Burkina Faso. Les candidats ont aussi fait preuve de fair-play par rapport au pacte de bonne conduite qu’ils ont cosigné avec les médias a indiqué Béatrice Damiba.

Pascal Thiombiano, directeur de la Télévision nationale du Burkina (TNB) affirme que la chaîne a « respecté la loi ». A 17 h dimanche, alors que l’élection était en cours dans le pays, un calme plat régnait au siège de la chaîne nationale. En dehors des militaires qui montent habituellement la garde à l’entrée, on ne trouve pas une âme qui vive dans la cour. Un coup d’œil à la rédaction et nous voilà en face de trois journalistes : Ardjima David Thiombiano, Emmanuel Ouédraogo et Ernest Kambiré.

Bouteille de sucrerie et tasse de café sur la table, ils en sirotent de temps à autre le contenu tout en saisissant un texte sur un ordinateur. Ce trio s’activait en fait à préparer la Nuit électorale. “Nous sommes en train de voir comment mener l’animation plateau, comment agencer les reportages et la liaison avec les correspondants”, indique Ardjima David Thiombiano. Et Emmanuel Ouédraogo d’ajouter que l’agencement des éléments doit se faire de sorte à éviter les redites et à valoriser les reportages.

La Nuit électorale est une première pour le jeune confrère, mais Emmanuel n’a pas la peur au ventre : “Certes l’audience sera plus grande au regard de l’événement mais ce sont les mêmes exigences professionnelles que tout autre plateau que j’ai déjà animé”.

Tout semblait fin prêt à notre passage. La répétition avec l’équipe technique était déjà effectuée et il restait seulement à prier les dieux de la technique pour qu’ils soient au rendez-vous. Et Pierre Komdaogo, technicien, d’expliquer que les essais ont réussi et qu’il n’attendait plus que l’heure pour lancer le signal afin de recevoir les appels des correspondants et envoyés spéciaux dans les régions et provines.

Seulement quatre villes (Tenkodogo, Fada, Bobo et Koudougou), pourront envoyer des images en direct de problème de faisceau indépendant de la bonne volonté de la TNB, qui dépend de l’ONATEL pour ce genre d’exercice. Les autres journalistes devront communiquer par téléphone.

Pendant ce temps, le directeur de la TNB, Pascal Thiombiano, qui coordonne tous les maillons de la chaîne, faisait la ronde pour donner quelques directives avant de recevoir l’équipe de l’Observateur paalga comme prévu. Visiblement, les problèmes ne manquent pas. Mais M. Thiombiano rassure : “Les difficultés sont celles de tous les jours, à savoir le manque de caméra, de véhicules et de table de montage. Et, naturellement, lorsque la demande est forte, nous avons des soucis.

A titre d’exemple, la TNB n’a reçu que deux véhicules du parc automobile de l’Etat. Malgré tout, nous avons pu faire le travail en couvrant les reportages de tous les candidats. Malheureusement, certains d’entre eux ont fait parvenir leur programme en retard et ne nous informaient pas lorsqu’il y avait un changement, si bien que par moments les équipes allaient trouver qu’il n’y avait pratiquement rien sur le terrain”.

La tâche la plus fastidieuse pour la télé, à entendre son directeur, c’est lorsqu’un prétendant au fauteuil présidentiel fait du porte-à-porte. “Nous sommes obligés de mobiliser une équipe pour le suivre toute la journée”. “Dans l’ensemble, a-t-il poursuivi, nous avons respecté l’équilibre et l’égal accès à notre antenne.

Et ceux qui disent qu’on a fait la part belle au CDP sont allés vite en besogne dans la mesure où nous n’avons même pas atteint le nombre total de reportages à diffuser conformément aux prescriptions du Conseil supérieur de la communication. Nous n’avons pas couvert énormément de meetings provinciaux du parti au pouvoir. Par contre, la TNB a réalisé beaucoup d’interviews avec les opposants sur le terrain, alors que ça n’a pas été le cas pour Blaise Compaoré…

Dans tous les cas, les reportages dépendent aussi de l’organisation des partis. Quand un meeting est annulé et transformé en assemblée générale, ce n’est pas à nous de créer l’événement. Désormais, il faudrait que chacun travaille à nous faciliter la tâche”.

Tout en se demandant quand les efforts de neutralité des médias d’Etat seront enfin reconnus, Pascal Thiombiano a saisi l’opportunité pour s’excuser auprès de tous les candidats. “Les manquements sont dus surtout au manque de communication”, conclut-il.

Adama Ouédraogo Damiss et Sandrine Ebessa

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