12 novembre, 2010

Meeting de Dori Blaise promet un “Sahel éternel”


Le 8e meeting du candidat de la majorité présidentielle a été consacré aux militants de la région du Sahel. Dans la capitale de cette région (Dori), Blaise Compaoré a invité, le 10 novembre dernier, ses ouailles à travailler dans la prospective pour l’avènement d’un “Sahel éternel”. C’est-à-dire où il fera bon vivre et qui s’améliorera pour toujours. Lui en tout cas, au cours du prochain quinquennat, promet de mettre l’accent sur la couverture sanitaire, le développement de l’agriculture et de l’élevage, l’électrification de toutes les communes du Sahel.

Dori : en cette matinée du 10 novembre 2010, l’étranger qui y met les pieds constate une effervescence inhabituelle dans cette ville où le soleil tape dur sur les crânes. En effet, le visiteur aura remarqué que des cars venus des provinces environnantes notamment du Soum, de l’Oudalan, du Yagha déversent des personnes habillées qui de tee-shirt, qui de pagne estampillés de la photo de Blaise Compaoré. C’est que ce jour-là il y a le grand jamboree politique du candidat-président Blaise Compaoré. Mais pour qui sait lire aussi derrière les apparences, il y verra que sur de nombreux murs sont placardées également des affiches du bourgmestre de Dori, Hama Arba Diallo, autre candidat à la présidentielle du 21 novembre 2010.

En effet, c’est connu, le maire de la ville dispute le fauteuil de Kosyam avec 6 autres candidats, dont le président-sortant. En ce 10 novembre donc, ceux qui se réclament de Blaise Compaoré ont fait le déplacement du stade régional, un terrain vide qui y tient lieu pour l’écouter. Auparavant, dans la matinée comme c’est de coutume, il a eu un face-à-face avec les forces vives de la région, c’est-à-dire les représentants de toutes les catégories socioprofessionnelles. En fait, il s’agit d’un meeting en miniature ou plutôt une répétition générale de ce qui va être dit dans l’après-midi.

Que retenir de cette rencontre ?
Blaise Compaoré s’est d’abord réjoui de constater que le Sahel a évolué, en bien : “Avant quand je venais au Sahel, les doléances se ramenaient à : envoyez-nous des vivres, intervenez au niveau des organisations d’aide pour qu’on nous envoie de la nourriture pour les hommes et pour les animaux... maintenant, les choses ont changé, ce sont des demandes d’un ordre : des routes, de l’électricité, le cellulaire, la télévision...”.

Pour le candidat du CDP, de l’ADF/RDA, de l’AMP et de la FEDAP/BC, ce changement de paradigme social est l’œuvre de certains devanciers, de certains dignes fils de la région : les émirs du Golgadji et de notabilités politiques et religieuses. Ainsi, un Bouba Hama, ancien président de l’Assemblée nationale du Niger est bien un Voltaïque, plus précisément un natif du Sahel qui a beaucoup œuvré pour faire avancer la contrée. Idem pour Pathé, ex-questeur de l’Assemblée nationale de Haute-Volta.

Selon Blaise Compaoré, toutes ces personnes ont laissé le Sahel à un certain niveau de développement. Maintenant il revient à l’actuelle génération de continuer l’œuvre. Et Blaise d’égrener ses promesses s’il est réélu le 21 novembre 2010 :
- renforcement des structures sanitaires du Sahel. Par la consolidation de l’existant et la construction de nouveaux CSPS et CMA. Pour Blaise, 1/5 des effectifs de la Fonction publique occupe le département de la santé, soit 20 000 agents.

C’est dire, a-t-il souligné, combien le volet sanitaire est primordial. Pour le quinquennat 2010-2015, le Sahel sera au centre des préoccupations sanitaires de Blaise ;
- l’éducation : “il faut amplifier le savoir, car il n’y a pas de progrès dans l’illetrisme”, a martelé le président-candidat. Il faut accorder une place de choix à l’éducation : “l’édification d’une société du savoir constitue l’une des principales finalités stratégiques pour atteindre des niveaux de croissance plus élevés et gagner le pari de la compétitivité. Le savoir constitue le principal intrant pour la création de richesses et la diffusion du progrès.

Pour y parvenir, trois principales stratégies seront mises en œuvre dans le secteur éducatif : la conception d’une école en phase avec son environnement, l’orientation de l’enseignement supérieur vers les filières professionnalisantes, la construction d’un système éducatif à la hauteur de nos ambitions, et la formation professionnelle”. Telle est l’ambition de Blaise sur ce volet contenu dans son programme “Bâtir ensemble un Burkina émergent” qu’il a répété mutatis, mutandis aux Sahéliens ;
- “La sécurité humaine” a été également un thème développé par Blaise devant les forces vives du Sahel.

Qu’entend-il par cette expression ? “Il y a la sécurité des personnes et des biens, car vous savez que le Sahel est une zone péri-saharienne, domaine où évolue le terrorisme, nous allons mettre l’accent sur les forces de sécurité, car il n’y a pas de développement sans sécurité”. Il promet de “mettre des forces de défense à la lisière de cette zone saharienne”. Mais Blaise s’est aussi attardé sur l’autre versant de la sécurité humaine : d’abord faire un bond à l’élevage en rendant meilleure la production animale, améliorer le rendement dans l’élevage, et travailler à avoir du bétail de qualité.

Les mines d’accord, mais le Sahel d’abord

Les promesses de Blaise seraient incomplètes s’il n’abordait pas la problématique minière. Certes, dans la troisième partie de son programme, il y consacre un chapitre en incluant “l’augmentation de la part contributive du secteur minier” comme un des secteurs leaders des leviers de l’émergence. Une question minière qui est d’actualité d’autant plus que les mines de Taparko et surtout d’Essakane se trouvent au Sahel : et sur ce problème, Blaise a été limpide : “les mines, c’est bien, mais le Sahel doit survivre aux mines... Une mine d’or peut durer 10, 15, ou 20 ans, mais le Sahel sera toujours là”, a-t-il affirmé.

Conclusion de Blaise sur le développement du Sahel : nous devons construire le Sahel, et le Burkina Faso pour 2020, 2030, 2050, et c’est maintenant qu’il faut le faire pour que nos enfants, nos petits enfants soient plus épanouis. D’où cette phrase qu’il a lâchée : “Nous devons construire un Sahel éternel”. Après des doléances et des bénédictions des jeunes, des anciens, des femmes, du secteur informel et structuré, des opérateurs économiques, de la chefferie et des religieux, ce fut la pause-déjeuner aux environs de 13 heures.

Les présidents du CDP, de l’ADF/RDA, de l’AMP et de la FEDAP-BC, le Premier ministre et d’autres personnalités se retrouveront au pied-à-terre du candidat pour ce déjeuner. Les populations, elles, seront reparties sur plusieurs autres sites pour se ressourcer. Le directeur régional de campagne, Abdoulaye Kader Cissé, quant à lui, aura aussi à son domicile de Dori quelques invités en l’occurrence les ministres Justin Koutaba et Salif Sawadogo. Aux environs de 14h30, arriveront d’ailleurs François Compaoré (frère cadet du candidat) et son épouse, ainsi qu’Achille Tapsoba, autre gourou du CDP.

- 15h, ce fut le départ par petits groupes vers le lieu du meeting ;
- 15h50 : Arrivée de Blaise Compaoré, suivi d’un bain de foule ;
- 16h : Abdoulaye Kader Cissé remet un chameau bien harnaché comme cadeau à Blaise Compaoré. Ce qui sera suivi par des mélodies musicales du groupe nigérien Sodja, de Sonia Carré d’AS sans oublier David Tayllerot de Côte d’Ivoire ;
- 16h15 : Le directeur régional de la campagne du Sahel prend la parole.

Pour Kader Cissé, sur les mêmes lieux, il y a 5 ans, c’est-à-dire le 8 novembre 2005, Blaise Compaoré venait proposer sa “société d’espérance” aux Sahéliens. Voici que ce jour 10 novembre 2010, après avoir rempli ce contrat social passé, il revient avec un autre pour le quinquennat à venir.

Kader Cissé citera quelques promesses de campagne réalisées au cours des 5 dernières années, notamment le bitumage de la nouvelle route Ouaga-Dori, l’adduction en eau de la ville, le lancement le 19 mars 2009 de la grande mine d’or d’Essakane par Tertius Zongo et Roch Marc Kaboré. Pour Kader Cissé, “les filles et les fils du Sahel ne peuvent que voter Blaise Compaoré” ;
- 16h25 : Suivra ensuite le mot de bienvenue des sages de la région lu par Bassirou Dicko. Des sages qui ne peuvent que le remercier pour ce qu’il a déjà fait (prise en charge des soins, mensualité de la pension...). Blaise a-t-il convaincu ?

16h30 : Le candidat s’adresse à ses ouailles du Sahel. “Lorsqu’on parlait du Sahel, il était question de langage d’aliments pour hommes et bétail, et il était difficile d’imaginer des hommes indépendants ; si le Sahel est ce qu’il est, c’est grâce à des hommes déterminés. Je suis engagé avec humilité pour le rayonnement du Burkina Faso, pas avec des indicateurs de Ouaga ou de Bobo, mais avec ceux des régions fragiles tel le Sahel. Par exemple, lorsque je suis arrivé au pouvoir, il y avait 10 écoles au Yagha, maintenant il y en a 150”.

Puis répétant pratiquement ce qu’il avait dit dans la matinée, Blaise a invité les Sahéliens à redoubler d’efforts dans le capital humain, car “ni les machines, ni les avions et autres inventions ne remplaceront l’homme”. Pour lui, “les progrès de l’humanité ont été gagnés grâce aux paris optimistes”. En l’espace d’une journée, le candidat-président a fait son marketing politique à Dori, ville où a aussi ses assises, Hama Arba Diallo. Blaise fera-t-il le plein de voix au Sahel, au regard de la mobilisation du 10 novembre ? Réponse au soir du 21 novembre.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
Dori-Ouaga

lobservateur

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