25 novembre, 2010

Irlande: la défiance pèse sur l'euro et les obligations

Un écran d'information sur les obligations étrangères, le 10 mai 2010 à Paris
Un écran d'information sur les obligations étrangères, le 10 mai 2010 à Paris
Un écran d'information sur les obligations étrangères, le 10 mai 2010 à Paris Thomas Coex AFP/Archives

Les risques de contagion de la crise irlandaise ont continué à peser mercredi sur la monnaie unique européenne et le marché obligataire, illustrant la défiance des investisseurs à l'égard de la zone euro.

Après leur déroute de mardi, les places boursières ont toutefois été épargnées, profitant d'un redressement technique et de certains indicateurs. En Allemagne, l'Ifo, le principal indice de confiance des milieux d'affaires, est monté à 109,3 points en novembre, du jamais vu depuis les premières statistiques en 1991 de l'Allemagne réunifiée.

En revanche sur le marché des changes et celui des obligations, les turbulences, qui ont commencé après l'annonce d'un plan de sauvetage des banques irlandaises dimanche soir, continuaient avec sévérité.

Loin d'apaiser les marchés, cette annonce a ravivé les craintes d'un risque de contagion à d'autres pays fragiles de la zone euro, Espagne et Portugal en tête, qui souffrent comme la Grèce et l'Irlande d'importants déficits publics.

Signe de cette tension, la monnaie unique est tombé mercredi matin sous le seuil de 1,33 dollar avant de remonter. Vers 22H00 GMT, l'euro était en baisse par rapport à la veille au soir, à 1,3328 dollar.

Sur le marché de la dette, où se négocie les emprunts d'Etat et qui reflète la confiance des investisseurs dans la capacité de remboursement des pays, la situation était également très tendue.

L'Allemagne, considérée comme la référence de la zone euro, a subi un revers inattendu en n'arrivant pas à placer tous les titres à 10 ans qu'elle souhaitait vendre.

Du côté des pays fragiles au sein de la zone euro, l'Espagne a vu ses taux à 10 ans passer au-dessus des 5% pour la première fois depuis 2002.

"Les chiffres rassurants annoncés mardi sur la situation économique espagnole ne servent à rien, le marché étant pris dans un spirale de risques de contagion", a indiqué Nordine Naam, stratégiste obligataire de Natixis. Il a rappelé que le même phénomène de craintes de contagion s'était produit au printemps lors de la crise sur la dette grecque.

Le ministère espagnol de l'Economie a annoncé que le déficit budgétaire de l'Etat avait baissé à nouveau en octobre, revenant à 31,3 milliards d'euros, soit 2,9% du PIB et 47,3% de moins qu'il y a un an.

Autre pays sur la sellette, le Portugal. Les taux portugais sur dix ans sont nettement montés, à 6,799%, en contrecoup de la grève générale menée dans le pays pour protester contre la politique de rigueur.

En Irlande, les taux se sont établis en fin d'après-midi à 8,656%, non loin de leur plus haut historique proche de 9% atteint mi-novembre. L'Irlande doit du coup payer des taux d'intérêt supérieurs de 6 points à ceux de l'Allemagne.

La Grèce, dont les réformes ne semblent pas suffisantes pour redresser les comptes publics, enregistrait une tension sur ses taux à dix ans. Ils étaient à 11,730%, non loin de leur niveau record, au-dessus de 12%.

Malgré tout, les grandes Bourses européennes ont rebondi après un début de semaine exécrable: Francfort a regagné 1,77% et Londres 1,36%. La Bourse de Paris a avancé de 0,62% et l'Eurostoxx 50 de 0,68%.

De son côté, la Bourse de Dublin a regagné 0,83%.

A New York, le Dow Jones a gagné 1,37% et le Nasdaq 1,93%.

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