16 novembre, 2010

Guinée : Alpha Condé au pouvoir

L’opposant historique Guinéen Alpha Condé, a remporté l’élection présidentielle en Guinée avec 52,5%, a annoncé lundi soir la Commission électorale à Conakry. Ce scrutin, le premier libre et démocratique depuis l’indépendance de la Guinée en 1958, a opposé l’ancien Premier ministre Cellou Dalein et l’opposant historique Alpha Condé, plus de quatre mois après le 1er tour du 27 juin. Alpha Condé a obtenu 1.474.666 voix dans 24 des 28 circonscriptions du pays, contre 1.333.666 à son adversaire Cellou Dallein Diallo sur un total de 67% de taux de participation, a précisé le président de la Céni, le général malien Siaka Sangaré lors de cette annonce officielle.

Des heurts ont aussitôt éclaté à Conakry peu après l’annonce des résultats faisant au moins deux morts et de nombreux blessés. Le feu de la colère a été alimenté dans la journée par les déclarations des deux candidats du second tour. Le candidat malheureux Cellou Dallein Diallo qui s’était déclaré vainqueur de l’élection présidentielle tout comme son adversaire Alpha Condé avait affirmé lundi dans la matinée qu’il n’accepterait pas les résultats provisoires de la Céni.

La crainte tant redoutée est que l’annonce des résultats ne déclenche pas un conflit ethnique entre les Peuls (40 % des habitants de la Guinée) qui soutiennent Cellou Dalein Diallo et les Malinkés ( environ35% de la population) plus favorables à Alpha Condé qui représente.

A bientôt 73 ans, le leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) qui avait obtenu un peu plus de 18% des voix lors du premier tour le 27 juin, puis 52,5% au second face à l’ancien Premier ministre Cellou Dalien Diallo, fait figure d’opposant historique. Adversaire déclaré du capitaine putschiste Moussa Dadis Camara, il avait aussi lutté contre les présidents Sékou Touré, puis Lansana Conté. Sous le régime dictatorial de Sékou Touré (1958-1984), il avait été condamné à mort par contumace et avait été emprisonné. Sous le régime de Lansana Conté, il a été emprisonné de 1998 à 2003 pour complot. A l’élection présidentielle de 1993, il semblait sur le point de battre Conté, mais le gouvernement a annulé une série de bulletins de vote. Alpha Condé appartient à l’ethnie Malinké. Ses électeurs le considèrent comme "un homme neuf" qui n’a jamais eu l’occasion de "participer au pillage du pays".

Antoine W Dabilgou

Lefaso.net

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