ENQUETE SUR L’ASSASSINAT DE RAFIC HARIRI LE CHOIX CORNELIEN DE SAAD HARIRI ENTRE L’EXIGENCE DE VERITE ET LA PAIX

Le Tribunal Spécial pour le Liban, institué en 2007 par l’ONU pour identifier et juger les éventuels assassins de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, s’apprêterait à livrer les conclusions de ses enquêtes, probablement d’ici décembre 2010, risquant par ce fait de déclencher une crise politique majeure au pays du Cèdre. Les conclusions de l’enquête pourraient en effet désigner comme accusés principaux le parti chiite Hezbollah et son alliée la Syrie et mettre ainsi à mal le fragile échafaudage politique et institutionnel du pays. L’actuel Premier ministre, Saad Hariri, fils de l’ex Premier ministre assassiné, se retrouve confronté au choix d’une exigence légitime de vérité et de justice, et d’un devoir de maintien de la stabilité et de la paix pour le pays qu’il dirige.

Pour rappel, le 14 février 2005, un kamikaze, à bord d’une camionnette transportant 1800 kg d’explosif, s’élançait contre le véhicule de Rafic Hariri, faisant 22 morts et plus de 100 blessés. Aussitôt, les regards se tournent vers la Syrie et le mouvement chiite Hezbollah. Mais en dépit de leurs dénégations, plusieurs indices sont relevés, faisant encore plus peser sur eux les suspicions. Une des conséquences majeures qui en a découlé a été le départ des troupes syriennes après 16 années d’occupation du Liban, et ce à la suite de fortes manifestations de la population libanaise et sous la pression de la communauté internationale.

L'attentat contre l'ancien premier ministre libanais a été reproduit en France par la justice internationale (Photo ANWAR AMRO/AFP)

En 2007, l’ONU parvient à instituer le Tribunal Spécial pour le Liban, chargé d’enquêter, puis de juger les responsables présumés de l’attentat. En juin 2009, prenant la tête d’une coalition anti syrienne dénommée 14 mars, Saad Hariri remporte les élections législatives et devient, après quelques rebondissements, Premier ministre du Liban.

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