Lundi 1er novembre, dans les cafés du centre du Caire, les Égyptiens coptes ne cachaient pas leur inquiétude après les menaces d’Al-Qaida demandant la libération de Camilia S. et Wafa C., deux Égyptiennes dont la conversion supposée à l’islam a provoqué des remous dans le pays.
« Il y aura des manifestations vendredi 5 novembre, à la sortie des mosquées, pour demander leur libération », craint Sherif Azer, 31 ans, militant des droits de l’homme. Selon lui, ces manifestations ne devraient pas rassembler plus d’une centaine de personnes, à l’instar des précédentes.
Mais le message d’Al-Qaida risque néanmoins de relancer les tensions entre les deux communautés. « Certaines personnes vont avoir peur de vivre la même chose qu’en Irak », estime de son côté George Iskandar, 22 ans, étudiant.

Minorité copte : 6 à 10 % des 80 millions d’Égyptiens

Cette attaque, la plus sanglante contre la minorité copte (6 à 10 % des 80 millions d’Égyptiens) depuis 2001, avait fait craindre la résurgence d’une violence islamiste anti-copte. Depuis, aucun incident grave n’a eu lieu, mais la tension reste vive.
En septembre, les déclarations de Mgr Bishoy, deuxième plus haut personnage de l’Église copte, contestant l’authenticité de certains versets du Coran, avaient provoqué des manifestations de centaines de musulmans indignés. Il avait fallu que le pape de l’Église copte, Chenouda III d’Alexandrie, présente des excuses pour que les choses s’apaisent.

Accusations de kidnappings de femmes pour les convertir

Des centaines de coptes étaient venus manifester au Caire pour demander à la police de retrouver la jeune femme. Celle-ci était ensuite apparue dans une vidéo sur Internet, affirmant qu’elle était toujours chrétienne.
Mais des Égyptiens musulmans ont manifesté à leur tour pour demander à l’Église de libérer Camelia, retenue de force selon eux dans un monastère… L’histoire de Wafa C., similaire, date de quelques années.
Ces accusations de kidnappings de femmes pour les convertir, récurrentes de la part des musulmans comme des coptes, fournissent aujourd’hui à Al-Qaida un parfait prétexte pour faire pression sur le gouvernement égyptien, accusé d’entretenir de bonnes relations avec l’Église.
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Nina HUBINET (Le Caire) |
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