09 novembre, 2010

Emile Paré sur le Campus de Zogona « Il faut supprimer les prêts accordés aux Etudiants »


Emile Pargui Paré, le candidat du Collectif pour une alternative progressiste (CAP, 4 partis) a déployé sa stratégie de « corps à corps » sur le campus de l’Université de Ouagadougou où il a animé une conférence sur le thème « quel type d’université pour le Burkina du 21e siècle », le jeudi 04 novembre à Ouagadougou.

Emile Paré, le Chat noir du Nayala est reparti du Campus de Zogona avec un sourire aux lèvres. Il a su toucher les cœurs des étudiants invités à l’amphithéâtre Aimé Nikiema de l’Université de Ouagadougou. Tout au moins, il a reçu à la fin de la conférence des applaudissements nourris qui tardaient à venir, lorsqu’il a abordé le sujet sensible du Fonds national pour l’enseignement et la recherche (FONER).

Ce fonds, les étudiants l’appellent « notre patrimoine ». Et quand le candidat indique qu’il faut le supprimer, personne parmi les étudiants ne semble le comprendre. « Moi je n’aime pas le Foner » , a-t-il dit dans un climat devenu tout d’un coup glacial. « Il faut supprimer le Foner ça n’a pas de sens », a-t-il ajouté. En dépit de ses tentatives d’expliquer qu’on ne doit pas accorder des prêts à des gens qui n’ont pas d’argent, quand on sait que la fin de leurs études n’est pas synonyme d’accès à l’emploi, la salle est restée perplexe. Jusqu’à ce que Emile Paré lâche cette phrase : « si nous sommes au pouvoir, nous allons remplacer le Foner par des bourses ».

Dès lors, une certaine complicité s’est installée entre le candidat et son public. Ses promesses de réduire de 50% le train de vie de l’Etat, à commencer par ses propres avantages présidentiels (au cas où il est élu) sont reçues par des applaudissements. Au début, les étudiants se sont montrés difficiles à manœuvrer. En 45 minutes, le candidat Paré a fait le tour de la question de l’avenir de l’enseignement supérieur au Burkina. Il a promis aux Etudiants une « université nationale, démocratique et populaire » s’il est élu au soir du 21 novembre 2010.

Les questions qui lui sont alors posées sont précises. Quels fonds disposez-vous pour décréter la gratuité de l’école pour tous ? Quels gages donnez-vous au public quand on connaît les forces des institutions financières internationales à remettre en cause les politiques nationales ? N’est-ce pas un virage dangereux que de revenir au socialisme tel que prôné par le candidat quant on sait que le monde est au libéralisme et que le Burkina est dans la même vaine ?...

L’Université nationale, démocratique et populaire du CAP

La main gauche sur son Programme politique, le candidat du CAP rassure qu’il va financer les secteurs sociaux (santé, éducation) à partir des contributions citoyennes. Pour lui, à l’heure actuelle, les plus riches ne paient pas leurs impôts et c’est là qu’il faut récupérer les fonds. A l’entendre, il n’y aurait aucune difficulté à donner des bourses à tous les étudiants. Il rappelle l’idée du Pr. Laurent Bado qui devrait servir aux étudiants mais qui en fin de compte serait devenue la "Taxe de développement communale".

Mais de son avis, il existe encore bien d’autres idées pour financer l’Université nationale, démocratique et populaire, c’est à dire une université qui enseigne des valeurs nationales, accessibles à tous ceux qui veulent étudier et dispensant des formations en fonction des aspirations du peuple. Il veut faire en sorte que sur le plan infrastructurel, sur le plan des ressources humaines, sur le plan du programme, chaque burkinabè jeune soit libre de choisir la formation qu’il veut. A ce propos, il promet de doter chaque région d’une université spécialisée.

Revenant à la solution pour une université efficace, Dr Pargui Paré propose de fondre les ministères de Enseignement de base, des Enseignements secondaire et supérieur en un seul ministère, celui de l’Education nationale. Puis d’organiser scientifiquement l’Education de manière à ce que les étudiants formés soient absorbés par les besoins d’emplois.

Emile Paré veut donner une place de choix à l’Université parce que convaincu qu’à ce 21è siècle, « il n’y aura pas de place pour les médiocres, il n’y aura pas de place pour les pays qui ne seront pas orientés par un monde intellectuel dans les différents domaines ». Pour le Chat noir du Nayala, il est certain que « la concurrence sera sauvage » et il faut que le Burkina s’insèrre dans cette mondialisation de la connaissance scientifique.

Pour finir, il a critiqué le système éducatif actuel et la politique éducative, bien loin à son goût des préoccupations nationales. Il cite en exemple le cas des médecins vétérinaires qui ne sont ni formés ni embauchés par l’Etat depuis 1990 alors que le Burkina tire d’importantes ressources à partir de l’élevage.

A l’entendre, les problèmes de l’université au Burkina sont dus à des choix politiques et non à une question d’argent. « Nous disons qu’il y a de l’argent au plan intérieur », a-t-il insisté, évoquant des fuites fiscales opérées par des entrepreneurs et des exonérations exagérées sous prétexte des mesures incitatives à l’investissement. Il promet alors d’élargir les bases de la fiscalité et de faire payer l’impôt à ceux qui ont l’argent et pas simplement aux petits boutiquiers. « En France, 45% des bénéfices des entreprises reviennent à l’Etat », a-t-il comparé.

Encouragé par le public estudiantin, Emile Paré compte rester sur sa stratégie de corps à corps par laquelle il dévoile ses plans selon la spécificité du public. Ce vendredi, il se rend à Kaya pour rencontrer en premier lieu le monde paysan.

sidwaya

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