09 octobre, 2010

Retraites : le report à 62 ans définitivement voté, la gauche n'y croit pas

Le report de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite a été définitivement adopté vendredi par le vote au Sénat de cette mesure phare de la réforme des retraites. La gauche veut croire que ce n'est pas définitif.
C'est fait. Vendredi soir, le Sénat a approuvé le report de l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans, mesure phare de la réforme voulue par Nicolas Sarkozy et mesure vivement contestée par les syndicats et l'opposition. A l'issue d'un long débat, par 186 voix contre 153, le Sénat a voté l'article 5 du projet de réforme des retraites, sans le modifier par rapport à la version adoptée par l'Assemblée nationale en septembre, rendant ce vote définitif. Les sénateurs doivent encore se pencher sur le report de l'âge de la retraite à taux plein de 65 à 67 ans, sur lequel le gouvernement a fait cette semaine des concessions en faveur des mères de familles nombreuses et d'enfants handicapés.Dénonçant la fin de la retraite à 60 ans instituée en 1982 par François Mitterrand, les sénateurs de gauche ont appelé à une forte mobilisation mardi lors de la journée d'action syndicale. "Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons tout de suite proposé la retraite à 60 ans. Cela a été un immense espoir. De toutes les revendications ouvrières, cela a été la plus importante. Cela restera dans l'histoire sociale de la France", avait plaidé pendant le débat le sénateur PS Pierre Mauroy, Premier ministre de François Mitterrand en 1982.

La gauche mise sur la rue

"Monsieur le Premier ministre, vous défendez le texte de l'époque. Vous dites vous-même que les choses ont évolué. Le devoir, c'est bien de faire évoluer le système de retraite. Nous voulons qu'il soit pérenne", a répondu le ministre du Travail, Eric Woerth. "Je porte ce texte pour le gouvernement, ce texte est une avancée pour la France parce qu'il consolide notre système de retraite et donc les articles qui sont au coeur de ce texte, quand ils sont votés, je m'en réjouis", a-t-il dit plus tard dans les couloirs du Palais Luxembourg. "C'est une étape importante pour le texte, c'est un article qui est définitif, c'est le coeur de la réforme qui était proposée par le président de la République", a-t-il ajouté.

Tandis que Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, estimait que les retraites étaient "maintenant sauvées", le groupe communiste et du parti de gauche (CRC-SPG) déclarait que le vote de l'article "ne règlait rien" car "la loi est loin d'être votée". "La loi, dans son ensemble, n'est toujours pas votée." A son tour, le sénateur PS David Assouline a jugé "exagéré" de dire que le report de l'âge légal avait été "définitivement adopté" vendredi, voulant laisser une marge aux discussions et aux mobilisations syndicales. "Est-ce que vous pouvez me confirmer, Monsieur le président, qu'à tout moment d'ici la fin du vote des 33 articles, le gouvernement peut demander une deuxième lecture de cet article parce qu'il jugerait que la situation l'exige", a-t-il demandé au président de séance, Bernard Frimat (PS), en évoquant un scénario envisageable dans l'absolu mais guère dans les faits. Ségolène Royal considère de son côté que les différentes modifications annoncées par Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites constituent "une réponse" qui "n'est pas à la hauteur de la tension sociale", dans une interview au Figaro de samedi. Le report de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite a été définitivement adopté vendredi par le vote au Sénat de cette mesure phare de la réforme des retraites. La gauche veut croire que ce n'est pas définitif.

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