18 octobre, 2010

A mi-mandat, Obama lance la version "2.0" de sa présidence

Le président a admis qu'il y avait "un prix à payer" pour ses réformes, et que ce prix était "essentiellement politique".
AFP/SAUL LOEB
Le président a admis qu'il y avait "un prix à payer" pour ses réformes, et que ce prix était "essentiellement politique".

Tout en admettant des erreurs tactiques, le président américain Barack Obama ne regrette aucune de ses réalisations depuis 2008, a-t-il déclaré dans un entretien "bilan" publié ce week-end dans le New York Times Magazine, à quinze jours des élections de mi-mandat qui s'annoncent comme un test pour sa popularité auprès des Américains.

M. Obama a reconnu qu'il n'avait probablement pas suffisamment insisté sur l'aspect relations publiques, une composante essentielle de la politique aux Etats-Unis. "Etant donné le nombre de choses qui nous arrivait, nous nous sommes davantage attelés à gouverner correctement", a indiqué le président, qui a par ailleurs rappelé avoir donné la priorité à des actions rapides et radicales pour éviter "un effondrement financier" et la survenue d'une "grande dépression".

MARKETING ET RELATIONS PUBLIQUES

En plus de cet entretien, le magazine a interrogé plusieurs conseillers du président sur leurs idées pour faire rebondir la présidence de M. Obama alors que l'opposition républicaine semble prête à empocher d'importants gains en sièges lors des élections du 2 novembre. L'administration post-élections, baptisée "Obama 2.0" par les conseillers, fait le vœu de se plier aux règles de Washington de façon à ce que ses efforts pour défendre son image ne soient pas éclipsés par l'opposition républicaine.

"Je pense que tous ceux qui ont occupé ce poste [la présidence des Etats-Unis] doivent se souvenir […] qu'il ne faut pas négliger le marketing, les relations publiques et l'opinion publique", a dit M. Obama. Le président a également assuré au magazine qu'il avait pris une "leçon tactique" en se laissant trop percevoir comme un démocrate de gauche de la vieille école, alors qu'il s'était présenté lors de la campagne présidentielle comme un agent du changement.

"PRIX À PAYER"

Barack Obama, qui a pris ses fonctions au milieu de deux guerres et d'une crise financière, a toutefois jugé le bilan de son administration louable. "J'ai une liste de ce que nous avons promis de faire, et nous avons probablement accompli 70 % des choses dont nous avons parlé pendant la campagne", a-t-il dit. Après avoir mis sur les rails un gigantesque plan de relance de l'économie, l'administration Obama a mis en œuvre une vaste réforme de la couverture santé et une réorganisation du système financier. Le président a admis qu'il y avait "un prix à payer" pour ces réformes, et que ce prix était "essentiellement politique".

Certaines parties de son programme ont effectivement été mises de côté en raison de l'opposition républicaine. Le président s'est toutefois défendu de tout idéalisme : "Je n'ai pas d'excuses à présenter pour avoir placé la barre très haut pour moi-même comme pour le pays, car je crois que nous pouvons atteindre nos buts, a-t-il assuré. Mais […] dans une grande et tumultueuse démocratie comme la nôtre, tout prend du temps. Et notre culture n'est pas fondée sur la patience."

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