04 octobre, 2010

Le holà de la BCEAO sur une “macro-pagaille”


Une réunion statutaire des ministres de l’Economie de l’UEMOA s’est tenue le 1er octobre 2010 à l’Agence principale de la BCEAO-Ouaga. C’est le ministre des Finances de Guinée-Bissau, Jose Mario Vaz, qui a donné le top de départ des travaux en tant que président actuel de ce Conseil des ministres de la zone Union.

C’est en présence d’Abdoulaye Bio-Tchané, président de la BOAD, Henri-Tabley Dacoury, gouverneur de la BCEAO, Soumaïla Cissé, président de l’UEMOA et Léné Sebgo, patron du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) que ladite session s’est ouverte. Il s’est agi comme l’a campé José Mario Vaz, dans son propos de “porter un regard rétrospectif et prospectif sur le fonctionnement des institutions communautaires et la situation économique de l’Union”.

C’est un conclave qui survient après ceux relatifs au Comité de politique monétaire (CPM) et du Conseil d’administration de la BCEAO, courant 14 septembre 2010. C’est connu, a-t-il dit en substance, la BCEAO est en pleine réforme, laquelle mue est en vigueur depuis le 1er avril 2010, et dans cette perspective, l’objectif est d’œuvrer à ce que le fonctionnement de la Banque centrale soit en osmose avec les normes internationales.

Le CPM doit être donc à labour afin que les missions à lui assignées soient atteintes. D’où l’interpellation du ministre Vaz aux membres de ces nouveaux organes afin qu’ils œuvrent à consolider l’existant et à appliquer cette réforme.

L’espace UEMOA est par excellence celui de l’agriculture. La présente session s’est déroulée à un moment où les paysans scrutent avec anxiété le ciel, afin que la saison pluvieuse se termine dans de bonnes conditions, avec à la clef des récoltes abondantes.

Le Conseil encourage cette masse silencieuse. Plusieurs dossiers ont été examinés par la présente session, certains requérant des décisions et d’autres des avis ou pour information. Au nombre des affaires appelant à une décision, on note le relèvement du capital social minimum de 1 à 5 milliards respectivement pour les établissements financiers (EF) et les banques dont l’échéance est fixée au 31 décembre 2010 (lire encadré). Et l’actualisation des statuts de la BOAD et l’adoption du plan stratégique 2011-2020 de la commission de l’UEMOA.

Notons que deux nouveaux membres font leur entrée dans ce conseil : Mme Dédé Ahoéfé Ekoué, ministre délégué auprès de la Présidence chargée de la Planification au titre du Togo, et Marie Kacou Gervais, nistres des Affaires étrangères pour la Côte d’Ivoire.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

A l’issue du Conseil des ministres de l’UEMOA, le gouverneur Henri-Tabley Dacoury a échangé avec la presse sur deux conclusions de cette réunion :

1) des dysfonctionnements constatés dans la gestion des institutions de microfinance de l’UEMOA : leçons tirées des missions. Sur ce premier volet, la BCEAO note après des vérifications circonstanciées, que les systèmes de financement décentralisés (SFD) sont caractérisés par “un déficit de bonne gouvernance, une gestion catastrophique, de nombreux détournements, des carences et incompétences des dirigeants”.

Eu égard à cet état de fait, le Conseil a pris des décisions : il autorise d’abord la BCEAO à mettre sur pied un comité de surveillance composé “de ministres, de personnalités de la BCEAO et de personnes-ressources afin de pérenniser ces SFD”, a affirmé le gouverneur Tabley-Dacoury. En outre, une loi relative à ces SFD sera adoptée, et le Conseil invite les autorités de chaque pays à appliquer les mesures prises.

2) En ce qui concerne le relèvement du capital minimum des banques et EF, le gouverneur a affirmé que c’est pour consolider ces institutions de financement. Ainsi pour les banques, le capital requis est désormais de 10 milliards de FCFA, et celui des EF de 3 milliards de FCFA.

Mais l’évolution vers ce capital se fera graduellement : 5 milliards sont exigibles pour les banques, à la date du 31 décembre 2010 échue, et 1 milliard pour les EF. Le gouverneur invite les établissements à s’y confirmer avant la date butoir, car la réglementation bancaire sera appliquée et la Commission bancaire ne transigera pas. Z.D.Z.

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