17 octobre, 2010

Iran: des députés allemands vont plaider pour leurs deux compatriotes incarcérés

Iran: des députés allemands vont plaider pour leurs deux compatriotes incarcérés

Les deux Allemands arrêtés en Iran alors qu'ils interviewaient le fils d'une Iranienne condamnée à mort par lapidation pour adultère, "ont reconnu avoir commis une infraction", a indiqué le procureur général iranien dans une déclaration publiée vendredi.

Une délégation de députés allemands partie samedi soir en Iran pour six jours à l'invitation du Parlement iranien va plaider la cause de deux Allemands arrêtés dans ce pays, a indiqué l'une de ses membres.

"Le cas de deux Allemands incarcérés va évidemment figurer au programme", a dit avant son départ la co-présidente des Verts Claudia Roth, au journal Bild am Sonntag paru dimanche. Un porte-parole des Verts a confirmé à l'AFP que Mme Roth se trouvait en Iran dimanche.

La délégation, qui répond jusqu'à vendredi à une invitation de longue date du Parlement iranien, est dirigée par un responsable conservateur des rangs de la chancelière Angela Merkel, Peter Gauweiler (CSU).

"M. Gauweiler est bien à Téhéran, pour divers entretiens", a dit une porte-parole de la CSU à l'AFP.

Les députés allemands ont des rencontres prévues avec des parlementaires et des représentants du gouvernement iranien mais aussi avec des membres de l'opposition, des défenseurs des droits de l'Homme et des artistes.

Le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué dimanche qu'il s'efforçait toujours d'instaurer "un contact consulaire" avec ses deux ressortissants incarcérés.

Ces derniers ont été arrêtés le 10 octobre à Tabriz alors qu'ils interviewaient le fils d'une Iranienne condamnée à mort par lapidation pour adultère, Sakineh Mohammadi-Ashtiani, en faveur de laquelle la communauté internationale s'est fortement mobilisée.

La militante Mina Ahadi, porte-parole du Comité international contre la lapidation basé en Allemagne, qui avait organisé la rencontre à Tabriz, avait donné l'alerte il y a une semaine, en disant craindre que le fils de Mme Mohammadi-Ashtiani, Sajjad, 22 ans, et son avocat Houtan Kian aient eux aussi été arrêtés.

Une semaine plus tard, "nous n'avons toujours aucune nouvelle" ni du fils ni de l'avocat, "il n'y a aucune information nouvelle", a-t-elle dit à l'AFP dimanche. Téhéran n'a pas confirmé leur arrestation.

Vendredi, le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle avait demandé à son homologue iranien la libération des deux Allemands, dont l'identité n'a pas été révélée.

Il s'agit de deux journalistes mandatés par un journal allemand, avait dit Mme Ahadi, refusant de les nommer "pour des raisons de sécurité".

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel dimanche, les deux hommes travaillent pour le groupe Springer, qui édite les journaux conservateurs Bild, Bild am Sonntag et Die Welt, et "passent pour inexpérimentés dans cette région".

Ils "ont reconnu avoir commis une infraction", a affirmé le procureur général iranien dans une déclaration publiée vendredi. Ils "sont venus à Tabriz avec un visa touristique, se sont présentés comme journalistes sans avoir de document pour le prouver, sont entrés en contact avec la famille de Sakineh Mohammadi-Ashtiani", et ont "reconnu qu'user faussement du titre de journaliste était une infraction", selon le procureur iranien.

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