16 octobre, 2010

Élection présidentielle : la campagne officielle démarre en fanfare


La campagne électorale suscite un engouement sans précédent en Côte d'Ivoire. La campagne électorale suscite un engouement sans précédent en Côte d'Ivoire.

La campagne officielle pour l'élection présidentiele du 31 octobre a commencé sur les chapeaux de roues en Côte d'Ivoire. Dans une ambiance électrique, les quatorze candidats redoublent d'énergie pour s'attirer les faveurs des électeurs indécis.

Top départ. Depuis le vendredi 15 octobre à 0h, la campagne pour l'élection présidentielle du 31 octobre est officiellement ouverte. Et les quatorze candidats sont partis comme des fusées. Après s’être rôdés dans une longue pré-campagne, ils ont désormais jusqu’au 29 octobre à minuit pour convaincre les Ivoiriens de leur donner leur suffrage.

Du nord au sud de la Côte d'Ivoire et de l’est à l’ouest, l’engouement pour l'élection est considérable. Impatients d'en découdre dans les urnes, les militants n’ont d’ailleurs pas attendu les cérémonies officielles du 15 octobre pour manifester leur soutien à leurs champions.

Dans les différents quartiers d’Abidjan, les partisans de Laurent Gbagbo, le chef de l’État, et ceux d’Alassane Dramane Ouattara (ADO), le président du Rassemblement des républicains (RDR) ont ainsi bruyamment investi les rues dès la veille au soir.

Pour le lancement officiel de sa campagne, le président Gbagbo a choisi la ville de Man, à l’ouest, où il a tenu un grand meeting. Dans une lettre publiée dans les principaux quotidiens nationaux, il s’est également adressé aux femmes (53 % de l’électorat), en les appelant à lui apporter leur vote.

ADO lève le voile sur ses sondages

Quant à ADO, il s’est lancé dans une véritable campagne à l’américaine. Entouré d’Ivoiriens et d’Ivoiriennes représentant les différentes couches socioprofessionnelles et de militants brandissant des pancartes « ADO solutions », il a prononcé un discours de 45 mn à l’Hôtel du Golf à Abidjan, qui retraçait les grandes lignes de son programme. Puis l’ancien Premier ministre est revenu, devant les journalistes, sur les sondages de la société française Sofres qui donnent Laurent Gbagbo vainqueur dans tous les cas de figure. « Nous n’avons pas voulu publier les nôtres, a plaisanté ADO. Autrement, le chef de l’Etat n’aurait jamais voulu aller à l'élection ».

Selon lui, les enquêtes d’opinion confiées au prestataire ivoirien Voodoo, qui le conseille également en matière de communication, montrent qu’il sera en lice au deuxième tour contre Henri Konan Bédié, le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). De retour d’une tournée dans l’ouest, ce dernier croit aussi fermement en sa victoire. Il a prévu de lancer sa campagne, le 18 octobre, à Yamoussoukro. Un puissant symbole puisqu’il s’agit de la terre natale du père de l’indépendance, le président Félix Houphouët-Boigny, lui-même fondateur du PDCI.

Les petits contre les gros

À grands frais, les trois favoris investissent les panneaux d’affichage du pays et diffusent leurs gadgets (tee-shirts, chemises, pagnes...) aux couleurs de leur parti. Ils ont même chargé leurs militants de faire du porte à porte pour convaincre les électeurs indécis, estimés à plus de 30 % de l'électorat par un récent sondage.

A côté de ces mastodontes de la politique nationale qui disposent d’avions et de jet privés pour sillonner le territoire, les petits candidats se battent avec des moyens limités et jouent avant tout sur la proximité. Le président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), Gnamien Konan, était le 14 octobre dans un maquis de Bouaké avant d’aller visiter le marché de la ville. Jacqueline Lohoues-Oble, la seule candidate féminine et indépendante, sillonne le pays dans le même bus de campagne que ses fidèles soutiens. Et se fait arrêter aussi souvent que les transporteurs publics par les gendarmes et policiers qui ne manquent pas d’être surpris à la vue de l’ancienne garde des Sceaux.

Dans les deux prochaines semaines, les moindres faits et gestes des candidats vont être scrutés à la loupe par la presse nationale et étrangère, fortement mobilisée. Les médias africains et occidentaux ont commencé à dépêcher leurs envoyés spéciaux. Selon les autorités, plus de 2000 journalistes étrangers sont attendus pour couvrir l’évènement.

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