20 octobre, 2010

Canada: un colonel, accusé de meurtres, a filmé l'agonie d'une de ses victimes

Canada: un colonel, accusé de meurtres, a filmé l'agonie d'une de ses victimes

Un officier canadien accusé de deux meurtres a filmé le viol et la mort d'une femme soldat servant sous ses ordres, qu'il a regardée suffoquer après lui avoir scotché la bouche et les narines, selon des preuves présentées mardi à son procès.

Un officier canadien accusé de deux meurtres a filmé le viol et la mort d'une femme soldat servant sous ses ordres, qu'il a regardée suffoquer après lui avoir scotché la bouche et les narines, selon des preuves présentées mardi à son procès.

Le colonel Russell Williams, 47 ans, qui a plaidé coupable de plus de 80 chefs d'accusation dont deux meurtres et deux agressions sexuelles, a pris en photo et filmé le martyre du caporal Marie-France Comeau, long de quelque quatre heures et demie, a indiqué l'accusation lors de la deuxième journée de son procès à Belleville, en Ontario (centre).

Au dernier moment, couverte de bleus et de sang, vidée de toutes ses forces, la victime l'a supplié de l'épargner, selon un enregistrement entendu au tribunal: "Ayez du coeur. J'ai été bonne toute ma vie. Je ne veux pas mourir".

"La ferme", a répondu le haut gradé avant de mettre une bande collante sur sa bouche et son nez et de la regarder mourir par asphyxie.

L'accusé est resté assis tranquillement dans la salle d'audience, tandis que plusieurs personnes sont sorties en pleurs après avoir entendu ce récit.

Williams n'a rencontré Comeau qu'une seule fois avant son assassinat, alors qu'elle travaillait comme hôtesse de l'air sur un vol militaire. Mais en tant que son supérieur, il savait qu'elle vivait seule et quel était son horaire de travail.

Plusieurs jours avant le meurtre, il était entré par effraction dans sa maison et pris 18 clichés de lui-même, portant la lingerie de la jeune femme et se tenant à côté de son uniforme fraîchement repassé.

Le soir du 23 novembre 2009, il a quitté son bureau à la base militaire de Trenton dont il était commandant, a garé sa voiture à proximité de la maison de Comeau et l'a écoutée à distance parler au téléphone, grâce à un instrument d'écoute ultrasensible.

Il est entré ensuite par une fenêtre du sous-sol et a attaqué la jeune femme qui s'est défendue énergiquement. Il l'a frappée avec une torche, lui faisant presque perdre connaissance, l'a ligotée et a tiré les rideaux sur toutes les fenêtres.

Elle l'a prié de ne pas la tuer. "Je ne veux pas mourir. Laisse-moi. Je ne veux pas mourir".

Après le meurtre, il a lavé ses draps avant de partir directement pour une réunion avec de hauts responsables militaires à Ottawa.

Plus tard, il a signé une lettre de condoléances adressée au nom de l'armée canadienne au père de sa victime, un homme ayant servi 45 ans sous les drapeaux.

Ayant plaidé coupable, et sa culpabilité devant être selon toute vraisemblance confirmée par la cour, Williams encourt une peine de réclusion à vie sans possibilité de liberté conditionnelle pendant 25 ans.

Les télévisions canadiennes ont commencé à montrer mardi certaines des centaines de photos qu'il avait prises de lui-même, vêtu seulement de sous-vêtements féminins volés lors de ses nombreux cambriolages fétichistes.

La diffusion d'autres images, qui le montrent notamment en train de se masturber en présence de jeunes femmes endormies, a été interdite.

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