20 septembre, 2010

Maxime Kaboré, candidat indépendant à la présidentielle « Non ! Je ne suis pas un plaisantin


Inconnu du landerneau politique il y a quelques mois, Maxime Kaboré est, en tout cas jusque-là, le seul indépendant parmi les candidats déclarés à la présidentielle burkinabè du 21 novembre prochain. Il est celui que certains ont vite fait de surnommer « le candide » voire un comparse venu amuser la galerie. Dans l’entretien ci-après, l’intéressé, attendu en principe aujourd’hui à Ouagadougou de la Belgique, tente de rassurer ceux qui ne le croient pas encore qu’il n’est pas un plaisantin.

Vous avez déclaré votre candidature à la présidentielle ; pouvez-vous nous rassurer que vous ne jetterez pas l’éponge à la dernière minute et donner raison à ceux qui voient en vous un plaisantin ?

• Etre candidat à l’élection présidentielle est un acte important qui ne peut en aucun cas être pris à la légère. J’ai beaucoup du respect pour la fonction présidentielle mais aussi pour mes compatriotes pour m’amuser à un jeu malsain. Il y a quelque temps votre journal titrait « Maxime Kaboré ira-t-il jusqu’au bout ? ».

Je voudrais faire comprendre clairement que je ne suis pas un plaisantin qui est venu amuser la galerie. Vous pensez qu’avec la situation de notre pays, je vais venir juste pour faire de la figuration ?

C’est mal me connaître que de penser que je suis un homme à renoncer à ce que je crois être un acte patriotique et d’amour pour mon peuple. Je suis candidat parce que j’estime avoir un projet crédible et salutaire pour le pays.

A quelque deux mois du scrutin, avez-vous pu résoudre la question du parrainage, l’une des conditions pour la validation de votre candidature ?

• Oui je n’ai pas de problème pour remplir ce critère de l’article 125 du code électoral. Un élu qui accepte de parrainer un candidat autre que son parti manifeste par là sa bonne compréhension de l’esprit de la loi et son ouverture d’esprit. Il fait preuve de maturité politique et renforce par là le processus démocratique.

Parrainer ne veut pas dire soutenir. Quand on estime que le candidat a des choses intéressantes à communiquer au peuple souverain, on lui donne la possibilité d’exposer son projet de société en le parrainant.C’est vraiment avoir du respect pour le peuple que de lui permettre de choisir librement en ayant connaissance de ce que chacun veut exprimer.

C’est un débat d’idées, une confrontation de projets. Il ne s’agit pas d’un affrontement de personnes. Les partis qui acceptent de parrainer d’autres candidats montrent leur ouverture d’esprit, prouvent qu’ils n’ont pas peur de confronter leurs projets au mien, enrichissent le débat et renforcent le processus démocratique.

C’est l’évidence même de la maturité politique ! Comment voulez-vous qu’un candidat indépendant puisse avoir les 50 parrainages de députés/et /ou conseillers municipaux répartis dans au moins 7 des 13 régions du Burkina si les partis qui ont des élus lui refusent les signatures nécessaires pour valider sa candidature ? Le peuple a droit d’entendre mon message.

La candidature indépendante est autorisée par la constitution. Me parrainer, c’est respecter le peuple en lui donnant la liberté de choisir parmi les postulants son président. Je suis en forme et je sens la fébrilité de certains concurrents qui ont peur de la confrontation. Laissons le peuple décider ! C’est le peuple qui me veut sur la ligne de départ et je serai au rendez-vous.

Si oui, combien de signatures avez-vous pu récolter et de quels partis sont issus de ces élus ?

• J’en ai eues largement au-dessus de ce qui est nécessaire dans plus de 7 régions du pays. Certains partis ont joué le jeu et ont respecté la parole donnée. Il est normal que les partis qui clament à longueur de journée leur attachement au processus démocratique et qui ont des élus acceptent de parrainer un candidat indépendant qui n’a pas de parti et par conséquent aucun élu.

Parrainer ne veut pas dire me soutenir. C’est accepter le jeu démocratique en me permettant d’être sur la ligne de départ. J’ai reçu aussi le parrainage d’autres partis. Lorsque toutes les candidatures seront déposées, vous aurez la précision à votre question.

En tant que candidat indépendant, n’avez-vous pas rencontré de difficultés dans la collecte des parrainages ?

• Non je n’ai pas eu de problème particulier. Certains responsables politiques m’avaient donné le sentiment de vouloir collaborer mais ils ne sont pas allés au bout de leur démarche en refusant de me parrainer. Je ne comprends pas cette attitude surtout envers un candidat sans parti. Je n’en veux à personne mais je sais maintenant qui est qui et qui est digne de confiance.

Vous savez si on ne respecte pas la parole donnée, on perd de sa crédibilité. Quand on parle de la volonté d’approfondir le processus démocratique, les actes posés doivent le démontrer ! Si on aspire à diriger ce pays, il est important d’être crédible. Je ne viens pas en sauveur mais en homme libre pour apporter ma contribution à l’édification d’un Burkina prospère et équitable. Beaucoup de politiciens ont encore du chemin pour comprendre la nécessité d’avoir des comportements qui honorent la démocratie.

Le débat doit prendre de la hauteur. Le peuple a assez des mesquineries et des affrontements d’ego. Faire de la politique, c’est respecter le peuple souverain, c’est respecter ses adversaires, c’est respecter ses engagements. Je suis pour la confrontation des idées et je resterai sur cette ligne de conduite. Ce qui importe pour le peuple c’est de créer toutes les conditions pour améliorer son quotidien.

Avez-vous vos dix millions en poche pour la caution ?

• C’est une exigence de l’article 127 du code électoral. Je remplirai toutes les exigences pour valider ma candidature auprès du Conseil constitutionnel. Par la grâce de Dieu, je peux vous assurer que je serai sur la ligne de départ le 21 novembre 2010.

Quelle stratégie de campagne mettrez-vous en place pour conquérir l’électorat sur toute l’étendue du territoire burkinabè ?

• Nous serons présents dans toutes les régions et déjà certaines d’entre elles ont manifesté concrètement leur soutien en mettent en place des bureaux pour mieux diffuser notre projet de société. Je reste convaincu de l’adhésion des gens qui ont compris le pourquoi de ma candidature qui est une avancée majeure dans le processus démocratique de notre pays.

Plus que des structures, ce sont les citoyens qui partagent notre vision qui vont transmettre, partout où ils se trouvent, notre message solennel du changement pour un Burkina solidaire, moderne et profondément tourné vers l’avenir.

Les responsables dans les 13 régions auront une autonomie et prendront des initiatives pour convaincre l’électorat de la nécessité du changement. Ces responsables auront la mission de faire passer le message dans le Burkina profond. Le message ne sera dirigé contre personne, ce sera un message positif et optimiste.

Nous irons partout dans les contrées reculées pour dire aux gens qu’ils ne seront pas oubliés et qu’ils ont droit aussi à la même considération que ceux des grandes villes. Pour moi, il n’y a pas de Burkinabè de seconde zone. Nous tiendrons compte des préoccupations et des spécificités de chaque région dans la prise des décisions dans un souci d’équité et d’efficacité.

De quel trésor de guerre disposez-vous ?

• Nous comptons sur les dons des particuliers, de sympathisants, de mes fonds propres et de toutes les bonnes volontés qui pensent que le pays mérite d’avoir des gens compétents et déterminés à le sortir de la pauvreté

Etant en Belgique, comment comptez-vous coordonner votre campagne ?

• Je suis un candidat indépendant mais pas solitaire. J’ai des gens engagés qui font le travail de coordination. Je sais faire confiance à mes collaborateurs qui agissent en mon nom avec détermination, rigueur et loyauté. Je serai au pays dès le 20 septembre et nous allons passer à la vitesse supérieure.

J’ai un timing précis et nous agissons avec méthode et lucidité. Je ferai connaître dans les jours qui viennent mon staff national et en début du mois d’octobre je vais installer les représentants régionaux. Je travaille avec des gens motivés, disponibles et désintéressés qui ont à cœur de défendre nos idées et de convaincre l’électeur burkinabè que le meilleur choix pour l’avenir c’est incontestablement le choix du changement.

J’incarne ce choix qui allie en même temps le respect de ce qui a été déjà accompli mais aussi la volonté d’aller plus loin pour qu’enfin la misère ne soit plus le mot le plus cité dans la bouche de millions de Burkinabè. En d’autres termes, nous nous sommes engagés à redonner l’espoir au peuple.

Votre projet de société est-il enfin prêt ?

• Mon projet de société est prêt. J’ai déjà eu l’occasion de livrer à la presse et au peuple les grandes lignes. Nous l’exposerons de façon plus détaillée et chacun se fera une idée de ce que nous voulons pour ce pays.

Nous sommes convaincus qu’avec une réelle volonté de combattre la misère qui frappe nos concitoyens, en associant toutes les forces vives de la nation dans un esprit de réelle collaboration pour le bien commun, nous réussirons à faire de notre cher pays un endroit où il fait bon vivre.

Nous devons être la tête et non la queue ! Oui nous pouvons si nous le voulons. Avec l’aide de Dieu et l’engagement citoyen, nous ferons des exploits pour le bonheur de tous les Burkinabè sans discrimination aucune !

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