
Comme redouté, les législatives afghanes ont été émaillées samedi d'attaques qui ont fait quatorze morts. Mais selon de premières estimations, le taux de participation a atteint les 40%, ce qui est plus élevé qu'à la présidentielle de 2009.Les législatives en Afghanistan ont été émaillées samedi d'attaques qui ont fait quatorze morts, les talibans ayant juré de perturber un scrutin dont seuls le taux de participation et l'ampleur des fraudes permettront de dire s'il a été ou non un succès. Selon un premier décompte, réalisé à la clôture de l'élection, la participation est estimée à 40%, a annoncé le président de la commission électorale nommé par le président Hamid KarzaïSur le plan des violences, le bilan, annoncé par le ministre de l'Intérieur fait état de "trois policiers tués et treize autres blessés, onze civils tués et 45 blessés". Sept personnes, dont au moins cinq civils, ont été tuées dans des tirs de roquettes visant des bureaux de vote dans la province de Nangarhar (est), selon les autorités locales. Et trois autres personnes ont été tuées dans trois tirs de roquettes distincts dans la province de Kunar (est). Les talibans ont revendiqué 150 attaques de bureaux au total, mais ils ont pour habitude d'exagérer le bilan de leurs opérations.
Enjeu pour l'Occident
Sur le plan de la politique interne, ces secondes législatives au suffrage universel depuis la chute du régime des talibans fin 2001 ne présentaient pas un grand enjeu, le pouvoir réel étant concentré dans les mains du président Hamid Karzaï. Ce dernier a été installé à la tête du pays par la communauté internationale fin 2001 et y est maintenu depuis grâce à elle, Etats-Unis en tête, malgré la corruption dont est accusé son gouvernement et des fraudes massives qui ont permis sa réélection lors d'une présidentielle calamiteuse il y a plus d'un an.
Mais l'enjeu est plus important pour les puissances occidentales au moment où, face à des opinions publiques réticentes à l'envoi de leurs soldats dans ce qui apparaît de plus en plus comme un bourbier, elles envisagent un début de retrait de leurs quelque 150.000 militaires dès juillet 2011 pour les Etats-Unis. Les pertes parmi les soldats étrangers atteignent des niveaux record, avec 512 militaires tués depuis le début de l'année, alors que l'année 2009 était déjà de très loin la plus meurtrière depuis fin 2001, avec 521 morts.
Moins d'actes de violences
Plus de 10,5 millions d'Afghans devaient choisir leurs 249 députés à l'Assemblée nationale parmi plus de 2.500 candidats. 68 sièges sont réservés à des femmes. Outre la menace des talibans d'attaquer bureaux de vote, candidats, et tout électeur qui n'aura pas obéi à leur ordre de boycotter le scrutin, deux sujets inquiétaient la communauté internationale pour juger de la légitimité des résultats: le taux de participation -à comparer à un piteux 30% à la présidentielle d'août 2009- et les fraudes. Toutefois, l'estimation de 40% de votants pour ce scrutin est un point positif. Même si le chef de la mission de l'ONU en Afghanistan, Staffan de Mistura, a estimé pour sa part qu'il fallait tirer un "bilan mitigé" des élections et que la sécurité n'avait pas été "bonne".
De son côté, le commandement de l'Otan relevait qu'il y avait eu moins d'actes de violences durant les législatives que lors de la présidentielle d'août 2009, même s'ils ont été plus meurtriers. Les résultats définitifs officiels ne sont pas attendus avant le 31 octobre.
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