19 septembre, 2010

CELLOU-ALPHA : « Ouaga ?... Non merci ! »


Depuis l'adresse à la nation du président de la République du mercredi 15 septembre dernier, les Guinéens attendent de connaître la nouvelle date retenue pour l'organisation du second tour de l'élection présidentielle. En effet, dans son allocution, le général Sékouba Konaté s'était juste contenté d'annoncer le report du scrutin, sur suggestion de la CENI, avait-il précisé. Et pour des raisons techniques...Mais le président n'avait rien dit au sujet de la nouvelle date, sinon que celle-ci serait fixée à la suite d'une rencontre des principaux acteurs autour du médiateur burkinabé. Retrouvaille qu'il souhaite intervenir « sans délai ». Comme pour dire qu'il la voulait le plus rapidement possible. Hélas ! On aura rien cela de cette façon.

Parce que jusque-là cette rencontre n'a pas eu lieu. Aussi, pour celle qui avait été annoncée pour le lendemain entre la CENI, les deux candidats finalistes et le premier ministre même est, elle-même, sans cesse reportée, pour des raisons que jusque-là la primature n'a pas voulu communiquer.

Conséquence, la date tarde à se manifester. Pendant que chez bon nombre de Guinéens, l'impatience grandit de plus en plus. L'angoisse et la crispation et les cristallisations ethniques sont de plus en plus vives. Les partenaires au développement se posent moult questions. Bref, l'incertitude croît au fil des jours.

Le fait que l'on traine les pas dans les démarches de fixation de la fameuse date du second tour n'est pas la seule entorse faite aux injonctions du président de la République par intérim, dans son adresse à la nation. De plus en plus, apparaît, en outre, une convergence de vues des deux candidats au sujet de l'implication du médiateur dans la résolution de ce dernier écueil.

Cellou et Alpha pensent tous les deux que ce dernier obstacle est d'ordre strictement « technique » et relèvent des difficultés que la Guinée peut et se doit de résoudre. Globalement, ils estiment que c'est à la CENI de proposer la nouvelle date, en tenant compte des obstacles qui restent à surmonter.

Pour Cellou, cette nouvelle date devrait toutefois être raisonnable et même ne devrait pas nullement dépasser « deux semaines », comme l'a laissé entendre la CENI. Chez Alpha, on est moins branché sur la date elle-même que sur la création de « conditions nécessaires à un scrutin équitable, transparent et crédible ».

On l'aura vu, au-delà de ces divergences secondaires, les deux sont d'accord sur l'essentiel : la récusation du médiateur dans la résolution de cette nième crise guinéenne.

Certes, ils y ont, chacun, mis de la politesse et la subtilité mais le message est sans aucune ambiguïté. On en demanderait comment ils ont enfin réussi à converger sur quelque chose ? Alors que c'est cela dont la majorité des Guinéens rêvent.

Que l'on se détrompe, ce n'est pas encore la lune de miel entre les deux. Les questions qui fâchent ne manquent et les jours avenir devraient le prouver.

Seulement, cette circonstancielle et très certainement éphémère identité de vues n'est ni le seul, ni le plus grand paradoxe de cette situation. En rejettent l'intervention de Blaise Compaoré, chacun d'eux sollicite, en lieu et place, plus de responsabilité et plus d'implication.de la part des autorités de la Transition.
Implicitement, ils donnent ainsi raison à Jean-Marie Doré qui bataillait, il y a encore quelques semaines, pour que l'administration intervienne davantage dans l'organisation du second tour. Par cet appel des pieds et des mains que font les deux challengers, c'est l'indépendance de la CENI, acquise de haute lutte, qui pourrait en prendre un coup.

Le comportement récent de la commission électorale n'est cependant pas étranger à cette remise en cause. Il reste toutefois à savoir quelles réponses les autorités de la Transition comptent-elles réserver à cette sollicitation ? De leurs côtés, les deux coalitions en lice vont-elles réserver le même accueil à ces réponses ?

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