27 août, 2010

Sékouba à Ouaga : Derniers réglages du second tour avec Blaise


Trois semaines après la visite du président burkinabè à Conakry, c’était au tour de son homologue intérimaire Sékouba Konaté de lui rendre la politesse, hier 26 août 2010. Mais au-delà de cet usage diplomatique, deux dossiers essentiels ont surtout dicté cet agenda burkinabè du « Tigre » : présenter ses condoléances à son ami d’enfance et ex-patron de la junte Dadis Camara pour la perte de son fils (1) et le second tour de la présidentielle, au sujet duquel Sékouba a maintenu qu’il aura bien lieu le 19 septembre prochain. Un séjour de derniers réglages de ce second round, avec le facilitateur.

« Bien sûr, la date du 19 septembre tient », telle est la réponse du président par intérim de la Guinée, à la question de la presse relative à un éventuel report du second tour. En effet, il y a quelques jours de cela, le Premier ministre de transition, Jean-Marie Doré, a proposé de modifier la Constitution pour que le ministère de l’Administration territoriale et des affaires politiques (MATAP) soit associé à ce second tour. Autrement dit, que les prérogatives dévolues à la CENI soient revues à la baisse.

L’ex-porte-parole des Forces vives guinéennes se base sur les recommandations d’une commission ad hoc qui a eu à plancher sur les dysfonctionnements et les irrégularités qui ont entaché le premier tour. Problème : la classe politique est divisée sur ce pavé premier ministériel, à commencer par les deux finalistes du second tour : Celloun Dallein Diallo s’oppose à ce qui s’apparente à un oukase de Doré (2) alors que son Challenger Alpha Condé épouse la position du Premier ministre.

Qu’en pense Sékouba Konaté ? Sans détours encore, il répond : « Vous savez, je ne m’y connais pas dans ces domaines-là. Notamment, la CENI, la Constitution… l’essentiel est que nous ayons eu à prendre des accords avec les deux candidats (NDLR : Dallein et Conté) pour fixer la date du 19 septembre 2010. C’est l’occasion pour moi de profiter remercier le président Blaise Compaoré qui a apporté son soutien, car il y a eu l’Accord de Ouaga.

Ce qui a permis de régler, comme il le faut, la crise guinéenne. Nous prions Dieu pour qu’il continue à nous apporter cette contribution et ses conseils ». Le « Tigre » (surnom de Sékouba Konaté) ne peut pas être plus clair. Le 19 septembre prochain aura lieu donc le second round de la présidentielle guinéenne.

A l’évidence, il vient à Ouaga pour échanger avec le facilitateur, afin de régler certains détails qui pourraient hypothéquer le bon déroulement de ce second tour. Et si le général Sékouba promet que ce scrutin se déroulera à bonne date, on peut le croire, car jusqu’à présent, il a toujours mis son poids d’officier respecté par la troupe, et d’intérimaire désintéressé par le pouvoir, pour faire évoluer le processus électoral dans le bon sens.

Dans tous les cas, l’ex-commandant du bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA), le corps d’élite le mieux équipé de Guinée, sait qu’il joue son va-tout dans cette dernière ligne droite vers la normalisation de la gouvernance en Guinée. Si tout se passe bien à ce second tour, il sera l’homme par qui la démocratie est arrivée, après 50 ans de tâtonnements politiques. Si ça casse, le général aurait raté sa sortie, qu’il veut pourtant par la grande porte.

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