19 août, 2010

La vente de Mistral à la Russie remise en cause ?

Les chantiers navals OSK ont obtenu l'ouverture d'un appel d'offres qui pourrait remettre en selle un partenariat russe avec la Corée du Sud.
Moscou met la pression sur la France dans le dossier de l'achat des Mistral: la holding russe des chantiers navals OSK, dont le conseil d'administration est présidé par le vice-Premier ministre Igor Setchine, chargé par Vladimir Poutine de négocier l'achat des porte-hélicoptères, a en effet obtenu du ministère de la Défense l'ouverture d'un appel d'offres. Révélée par le quotidien Kommersant, jeudi 19 août, l'information a ensuite été confirmée à l'AFP par Igor Riabov, un porte-parole de OSK.
Pas d'"achat sans alternative"

Cette décision signifie, selon le journal, "que le ministère de la Défense a renoncé à l'idée d'un achat sans alternative du navire français et va examiner des propositions concurrentes". La principale émanerait, donc, de OSK associé à Daewoo: le porte-hélicoptère de classe Dokdo, conçu par le sud-coréen, pourrait être construit sous licence dans les chantiers russes en trois ans, pour un coût par navire (650 millions de dollars) comparable à celui du Mistral.
Mi-juillet, l'agence Interfax citait des propos du président d'OSK, Roman Trotsenko, détaillant dans une lettre au ministère de la Défense les avantages de la solution sud-coréenne: "Dans ce cas, la construction du navire sera contrôlée par la Russie. Dans le cas du Mistral, ce sera la France".
Interrogé par l'AFP sur ces révélations, l'Elysée a joué la sérénité, affirmant que "la France ne voit aucune raison de s'inquiéter" et que "les conversations se poursuivent normalement dans un excellent contexte".
L'optimisme de Sarkozy

Les deux pays avaient annoncé en mars des "négociations exclusives" pour l'achat des Mistral, au cours d'une visite en France du président russe Dmitri Medvedev. En juillet, Nicolas Sarkozy avait annoncé que la décision de construire en France deux Mistral pour la Russie était "certaine", mais le patron des chantier navals de Saint-Nazaire, Jacques Hardelay, avait fait état d'un simple "planning de négociation".
Parmi les points d'achoppement possible figurerait notamment le fait que Moscou souhaite construire non pas deux mais trois Mistral dans ses propres chantiers. Lors d'une visite à Paris début juin, Vladimir Poutine avait également clairement conditionné l'achat des Mistral à la fourniture par Paris de technologies de pointe.
L'annonce par la Russie de son intention de commander ces navires, capables d'emporter hélicoptères, troupes et blindés pour des interventions rapides, avait suscité l'inquiétude des pays baltes et de la Géorgie, ainsi que des critiques aux Etats-Unis. Cette transaction constituerait une première pour un pays de l'Otan.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire