01 mai, 2010

Des policiers poursuivis pour acharnement sur le corps d'un kamikaze

Des policiers irakiens accusés de s'être acharnés sur la dépouille d'un kamikaze en 2007 seront traduits en justice, ont annoncé samedi les autorités, après la diffusion sur une chaîne de télévision d'images particulièrement atroces de la scène. "La commission d'enquête interne a présenté samedi les résultats de ses investigations au ministre de l'Intérieur, qui a approuvé ses recommandations, et a décidé de traduire en justice, pour qu'ils soient punis, tous ceux qui ont participé à ces violations des droits de l'homme", indique le ministère dans un communiqué.

Sur la vidéo, diffusée depuis jeudi soir à chaque bulletin d'information sur la chaîne irakienne d'opposition Sharqiya, on voit des policiers donner des coups de pied et marcher sur le corps inanimé d'un homme à terre et au visage sanguinolent. Dans son communiqué, le ministère de l'Intérieur assure que la scène remonte au 28 février 2007, lorsqu'un kamikaze à bord d'un camion transportant 24 bonbonnes de gaz piégées et du chlorite recouverts de plâtre avait tenté de pénétrer dans l'enceinte du poste de police de Bab al-Cheikh, dans le centre de Bagdad, pour se faire exploser. "Une voiture de police l'en a empêché. Le kamikaze est sorti de son camion et a tenté de s'enfuir, mais une patrouille de police l'a pourchassé et l'a tué par balle. Un autre suspect a été blessé, mais a réussi à s'enfuir", ajoute le ministère de l'Intérieur.

Lynchage ?

Cependant, un officier de police a indiqué à l'AFP que le kamikaze n'avait été que blessé par balle, avant de mourir sous les coups des policiers, laissant entendre qu'il pourrait s'agir d'un lynchage. "Le terroriste était Algérien et nous ne comprenions pas sa manière de parler l'arabe. C'était la pire des périodes pour nous avec des attaques quotidiennes contre les policiers. Ceci explique ce qui s'est passé", a-t-il dit. Depuis l'invasion conduite par les États-Unis en 2003, 9.500 policiers et militaires ont été tués par des rebelles. La diffusion de cette vidéo intervient juste après la publication d'un rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, affirmant que des détenus avaient été violés, torturés à l'électricité et frappés dans une "prison secrète" à Bagdad.

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