01 mai, 2010

Crise grecque : Sarkozy pour l'action, Merkel pour la sanction



Économie 01/05/2010 à 14h27 (mise à jour à 15h35)
Crise grecque : Sarkozy pour l'action, Merkel pour la sanction

Sarkozy assure que Paris et Berlin sont déterminés à «agir vite». La chancelière allemande réclame un renforcement des sanctions pour les mauvais élèves de l'euro.

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Christine Lagarde, à la sortie de la réunion de travail samedi matin à l'Elysée, annonce un plan

Christine Lagarde, à la sortie de la réunion de travail samedi matin à l'Elysée, annonce un plan d'aide de 100 à 120 milliards d'euros, étalé sur trois ans. (Reuters)

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Elysée affiche son déterminisme. Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont eu un entretien téléphonique samedi matin. Et, selon la présidence, ils sont déterminés à «agir vite» pour mettre en oeuvre le plan de soutien financier à la Grèce.

Parallèlement à ce communiqué, la ministre de l'Economie a indiqué à la presse que le montant total de ce plan de soutien, étalé sur trois ans, devrait être compris entre 100 et 120 milliards d’euros. Une déclaration faite à l’issue d’une réunion de travail avec Sarkozy, François Fillon, et plusieurs de ses collègues. «Le FMI et la Commission européenne ont parlé d’une fourchette entre 100 et 120 milliards d’euros. C’est dans cette fourchette-là probablement que le plan se situera», a déclaré la ministre, tout en précisant que les négociations étaient toujours en cours pour déterminer le montant exact du plan.
«Mécanisme de surveillance»

Lors de leur conversation, le président français et la chancelière allemande sont également convenus de «continuer à travailler activement pour renforcer la stabilité de la zone euro et les régulation des marchés financiers», a ajouté l’Elysée dans un communiqué. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel devraient par ailleurs prendre «dans les prochains jours» des «initiatives» pour renforcer les «mécanismes de surveillance au sein de la zone euro», accélérer «la lutte contre la spéculation», «l’amélioration de la transparence des produits dérivés».

Ils ont également souhaité que l’Union européenne «formule de nouvelles propositions sur la régulation des agences de notation». Devant la presse, Lagarde a indiqué avoir «bon espoir que, d’ici à la fin de la semaine, un accord puisse intervenir, et en particulier avant le début de l’Eurogroupe, qui commencera (dimanche) à 16 heures à Bruxelles».

Selon une source gouvernementale grecque, l’accord entre la Grèce, l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) devrait être annoncé dimanche lors d’un conseil des ministres grecs à Athènes. Sur le plan de 100 à 120 milliards d’euros, la France devrait financer «à peu près 21%» du montant de l’aide versée par l’Eurogroupe, c’est-à-dire après déduction de l’enveloppe du FMI, a également confirmé Lagarde. La France s’est engagée à débloquer la première année un montant maximum de 6,3 milliards d’euros sur les 30 milliards de l’Union européenne (en plus des 15 du FMI) pour soulager la dette grecque.

L’Elysée a confirmé que cette participation française, incluse dans le projet de loi de finances rectificative adopté le 21 avril en Conseil des ministres, devrait être votée par le Parlement «dans le courant de la semaine prochaine».
«Une révision des sanctions»

Si l’Elysée délivre un message qui veut s’inscrire dans l’action, la chancelière allemande est moins consensuel. Angela Merkel préconise en effet des sanctions plus sévères contre les pays qui, à l’instar de la Grèce, ne respecteraient pas à l’avenir les règles du pacte de stabilité de l’euro. «Au final, il devra être possible à l’avenir de retirer, au moins temporairement, les droits de vote à un pays qui ne tient pas ses engagements» en matière de politique monétaire, selon Merkel, citée par le journal Bild am Sonntag. «Pour l’Allemagne, il s’agit là d’un point essentiel», a-t-elle ajouté.

Un groupe de travail doit être mis en place, dès ce mois, au niveau des ministres des finances de l’eurogroupe, pour s’occuper des changements de traité nécessaires, selon la chancelière. «Ceux-ci comprendront très certainement une révision des sanctions contre ceux qui dérogent aux règles du pacte de stabilité», a-t-elle déclaré. «Il nous faut vraiment tirer les leçons de la crise actuelle afin que l’euro reste une monnaie forte et stable», a ajouté la chancelière.

Le pacte de stabilité impose un déficit public dans les limites de 3% du PIB. En France, il se situe à 7,9% pour 2009. En Grèce, il dépasse les 12%.

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