16 mai, 2010

Barack Obama pousse le Sénat à approuver la réforme financière


Barack Obama engage le Sénat à adopter sans tarder le projet de réforme de la régulation financière pour "assurer l'avenir économique de l'Amérique". Dans la perspective des élections de mi-mandat prévues en novembre, le président américain a insisté sur sa volonté de venir en aide aux "gens de la rue" en recommandant l'approbation d'un renforcement des règles applicables à Wall Street pour éviter que la crise financière de 2008-2009 ne se reproduise. (Reuters/Joshua Roberts)

Dans la perspective des élections de mi-mandat prévues en novembre, Obama a insisté sur sa volonté de venir en aide aux "gens de la rue" en recommandant l'approbation d'un renforcement des règles applicables à Wall Street pour éviter que la crise financière de 2008-2009 ne se reproduise.

Les démocrates et l'opposition républicaine continuent de s'affronter autour d'une série d'amendements, mais le projet de loi pourrait faire l'objet d'un vote du Sénat d'ici à la fin de la semaine prochaine et beaucoup s'attendent à son adoption.

"Le projet de réforme en débat au Sénat ne réglera pas tous les problèmes de notre système financier - aucun projet de loi ne le pourrait", a dit le chef de la Maison blanche dans son allocution hebdomadaire à la radio et sur internet.

"Mais ce que permettra de réaliser ce projet solide est important et j'exhorte le Sénat à l'adopter au plus tôt, pour que nous puissions assurer l'avenir économique de l'Amérique au XXIe siècle."

A Washington, le climat politique a tourné à l'avantage du projet de législation - qui constituerait le plus important remaniement du système financier américain depuis les années 1930 - et au détriment des groupes de pression qui cherchent à en limiter la portée.

Tout en reconnaissant la nécessité d'une réforme, les républicains s'efforcent d'atténuer certaines propositions démocrates qu'ils tiennent pour des ingérences gouvernementales dans le secteur privé.

PRUDENCE CHEZ LES RÉPUBLICAINS

Mais le camp républicain semble de moins en moins enclin à prendre le risque politique de bloquer le processus d'adoption et d'être ensuite accusé de connivence directe avec Wall Street en période préélectorale.

L'enjeu n'est pas moins élevé pour Obama. Le taux de chômage frisant les 10% aux Etats-Unis, ses compatriotes s'inquiètent des finances du pays, faisant glisser sa cote de popularité aux alentours de 50% et exposant les démocrates à subir des pertes aux élections de novembre.

Prenant appui sur le mécontentement de l'opinion face aux excès de Wall Street et à leur rôle dans la récente crise financière, Obama a affirmé que la réforme de la régulation contribuerait à "faire cesser les pratiques prédatrices".

Il a dit qu'elle favoriserait les banques locales qui ont respecté les règles et protégerait les petites entreprises contre les risques inconsidérés pris par Wall Street.

"Nous rendrons notre système financier plus transparent en faisant apparaître au grand jour des transactions complexes (...) du type de celles qui ont contribué à déclencher cette crise. Nous empêcherons les banques de prendre des risques de nature à entraîner leur effondrement et à menacer toute notre économie", a-t-il déclaré.

"Autrement dit, la réforme de Wall Street apportera une sécurité plus grande aux gens de la rue", a ajouté Obama.

La Chambre des représentants a approuvé un projet de réforme financière en décembre. Quel que soit le document issu du Sénat, il faudra le fusionner avec celui de la Chambre pour qu'un projet de loi définitif soit envoyé au président américain et signé par ce dernier, ce qui pourrait intervenir en milieu d'année.

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