Ouagadougou - Le président du Sénégal et du Togolais, Macky Sall et Faure Gnassingbé, ont atterri mardi à Ouagadougou, où ils viennent pour faciliter la transmission du pouvoir de l'armée vers les civils après 10 jours de crise au Burkina Faso.
M. Gnassingbé, arrivé peu après 12H00 (locales et GMT) à bord d'un jet privé, a été accueilli au pied de son avion par le lieutenant-colonel Isaac Zida, actuel homme fort du pays, a constaté un journaliste de l'AFP. Les deux hommes, qui se sont donné l'accolade, sont partis dans un salon de l'aéroport après les hymnes burkinabè et togolais.
Macky Sall a atterri environ 45 minutes plus tard, lui aussi dans un jet privé, et a eu droit à un accueil officiel. Après avoir fait la bise à M. Zida, les deux hommes ont passé en revue les troupes présentes, alors que l'hymne sénégalais était joué.
La visite de MM. Sall et Gnassingbé, qui n'était pas annoncée lundi soir, se fait au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
L'organisation a nommé vendredi Macky Sall président d'un groupe de contact pour faciliter le processus de transition au Burkina après la chute du président Blaise Compaoré, chassé après 27 ans au pouvoir par une insurrection populaire déclenchée par sa volonté de modifier la constitution pour pouvoir se représenter à la prochaine présidentielle.
Faure Gnassingbé effectue le déplacement à Ouagadougou dans ce même cadre, a annoncé la présidence togolaise.
Porté au pouvoir par l'armée à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait gouverné le pays d'une main de fer pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a remporté en 2005 et 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l'opposition.
A l'approche de la présidentielle de 2015, l'opposition veut l'empêcher de briguer un troisième quinquennat mais dispose de peu de moyens de pression et peine à s'exprimer d'une seule voix.
Ces visites officielles interviennent au lendemain de la venue à Ouagadougou du président en exercice de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dont l'organisation avait fixé le 3 novembre un ultimatum à l'armée burkinabè pour qu'elle cède sous quinzaine le pouvoir aux civils.
L'UA n'est pas venue pour vous imposer quoi que ce soit, pour vous menacer de quoi que ce soit, a déclaré M. Aziz lundi, qui a multiplié les messages rassurants à l'encontre des protagonistes burkinabè.
La Cédéao s'était opposée aux sanctions évoquées par l'UA, appelant la communauté internationale à la compréhension, compte tenu des efforts en cours au Burkina.
La société civile a transmis lundi sa Charte de la transition, une projet de constitution intérimaire adopté dimanche soir après de laborieuses discussions et définissant la structure des futures autorités de transition.
Une fois que l'armée - qui a fait ses propres propositions - en aura pris connaissance, des discussions commenceront pour élaborer un document de synthèse définitif, ouvrant la voie à la nomination d'un président de la transition et à la restitution par l'armée du pouvoir aux civils.
L'armée a assuré à plusieurs reprises vouloir céder rapidement le pouvoir.
(©AFP / 11 novembre 2014
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