06 octobre, 2015

Burkina Faso Retour sur le coup d'État manqué: analyse des raisons de la brusque et irréversible descente en enfer du Général Gilbert Dienderé!

1-Le Général Gilbert Dienderé s'est trompé d'époque

 
Conscient du soutien de certains chefs d'État de la CEDEAO à l'ancien régime et qui appelaient à des "élections inclusives", le Général n'a pas eu conscience que l'alibi d'élections inclusives ne suffisait pas à convaincre la communauté internationale du bien fondé du putsch dont il est le cerceau.
Conséquence, il a été littéralement mis à mal par l'annonce immédiate des sanctions de l'Union Africaine, de l' Union Européenne et de l'ONU qui l'isolaient diplomatiquement en le traitant ouvertement de terroriste et de preneur d'otages.
2-Le Général s'est trompé de peuple
Les violences inouïes contre les populations civiles au lendemain du putsch par les membres de l'ex-RSP ne sont pas insensées, loin de là.
Tirant les leçons de l'insurrection populaire des 30 et 31 Octobre, le Général était convaincu que les tirs à balles réelles, les attaques contre la presse, les assassinats et autres coups et blessures volontaires allaient contraindre les populations à la terreur, donc à la reddition, ignorant qu'il a en face une génération dont le credo est la patrie ou la mort nous vaincrons!





 
3-Le Général s'est trompé d'armée
Au lendemain de l'assassinat de Thomas Sankara le 17 Octobre 1987 s'en est suivie une série d'assassinats d'officiers supérieurs des autres corps de l'armée défavorables au putsch.
Conscient du fait que les différents chefs d'État Major des corps de l'armée qui sont tous de sa génération ont en mémoire ces événements, leur ralliement à sa cause serait de fait.
Le Général a ignoré royalement cette génération de jeunes officiers en phase avec les nouvelles aspirations démocratiques des populations, cette génération dont la devise est vaincre ou périr.
C'est cette même génération qui a poussé les officiers supérieurs à l'action faisant tomber le mythe RSP qui n'en était pas un en réalité.



4-Le Général s'est laissé tromper par les hommes politiques
"Le plus grand mal a été de faire ce putsch. C'est du temps perdu, je le reconnais, c'est du matériel perdu, je le reconnais, ce sont des vies humaines perdues, je le reconnais aussi. C'est du passé, n'en parlons plus. Lorsque nous avons compris que les populations n'étaient pas favorables à ce putsch, nous avons abandonné."
Ces phrases prononcées par le Général au lendemain de sa défaite ne sont pas dénuées de sincérité. Elles sont l'expression de la profonde déception d'un homme seul, abandonné de tous.
Un homme abasourdi par les politiques pro-putsch qui n'ont pas tenu leurs promesses de drainer des foules autour de sa personne pour prouver aux yeux du monde entier que les raisons évoquées pour perpétrer ce putsch étaient partagées par une proportion non négligeable des populations.
Le Général n'a pas compris comment 15 partis politiques, dont les responsables ont mis des milliards sur le terrain n'ont pas été à mesure d'assurer une forte mobilisation pour donner du crédit à son putsch.
5-Ce sur quoi le Général et certains politiques se sont trompés
L'argent ne garantit pas une mobilisation, l'argent n'achète pas la conviction.
Si les populations sont massivement sorties les 30 et 31 Octobre et lors des récents événements, ce n'est pas pour des individus mais par conviction et par amour pour la patrie.
Si c'est pour des individus, il existe des poitrines bien plus larges que celles de nos martyrs et de nos blessés pour recevoir les balles.
Si c'est pour des individus, il existe des pieds bien plus indiqués que ceux des insurgés et des résistants pour marcher.
Tous ceux qui se mobilisent pour les causes justes au péril de leurs vies ne le font pour personne, encore moins pour l'argent mais pour la patrie.
Les hommes peuvent trahir, les hommes peuvent décevoir, mais la Patrie, elle ne trahit pas, la patrie ne déçoit pas.
C'est pour cela que lorsque vous tombez sur le champ d'honneur, ce n'est pas le drapeau d'un parti ou d'une quelconque organisation qui couvre votre cercueil, mais le drapeau national, symbole de la Patrie qui vous a tout donné et à laquelle vous devez tout en retour.
Tegawende Armand Noel Ouedraogo
Vive le Burkina Faso!
La patrie ou la mort nous vaincrons toujours!

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