Le
mauvais état de la voie est la cause du mouvement d’humeur qui a
conduit les habitants du quartier Kilwin, arrondissement N°3 de
Ouagadougou à barricader la voie qui mène vers Yagma. C’est très tôt le
matin que le mouvement a commencé ce vendredi 19 septembre 2014.
Des deux côtés, ce sont des pneus usés, des bancs et des tables de
commerce qui servent de barricades. Juste à l’intersection de la
station-service SOGEL-B de Kilwin, secteur 15, impossible de passer. Le
groupe qui s’est formé spontanément et conduit par des vieux du quartier
proteste contre le mauvais état de la voie.Lorsque nous arrivions sur les lieux vers 7h, c’est une discussion entre manifestants et forces de l’ordre qui était en cours. La police a demandé à ce que dix personnes soient désignées pour aller rencontrer le maire, Pascal Ouédraogo.
C’est un niet qui a été apposé à cette demande. « Nous voulons que le maire même vienne. Les policiers nous disent d’ouvrir la voie et de déléguer dix personnes pour aller voir le maire. Non non non ! Le maire à une voiture, il peut se déplacer pour venir. Nous ne partirons pas là-bas », lance un des jeunes, Ousseni Ilboudo.
Dans le tohu-bohu, chacun lançait ses paroles dans notre micro, mais quand vient l’heure de se présenter, c’est le silence. Les manifestants affirment avoir, à maintes reprises, adressé des correspondances au maire pour l’interpeller sur la qualité de la route.
Leurs différentes adresses seraient restées sans réponse. « Nous avons commencé à l’interpeller depuis des années. Lui-même est de ce quartier et comme la voie est mauvaise, il change de route pour passer. Il ne passe jamais par cette voie ».
Les manifestants disent ne pas être là pour exiger la démission du maire, « ce que nous voulons simplement, c’est qu’il répare notre route. Quand il pleut, personne ne peut passer. Dans les maisons, l’eau rentre même dans les chambres. Nous n’en pouvons plus. Nous sommes en ville et non en brousse », a expliqué Youssao Kanazoé.
Issouf Sawadogo, riverain, nous aposte pour s’exprimer : « une fois qu’il pleut, on ne peut plus pratiquer la voie. Ce sont les enfants qui aident les gens à passer contre de l’argent. Ceux qui habitent à côté doivent attendre plus de 3 h après chaque pluie avant de pouvoir entrer chez eux. Ce que vous voyez même actuellement là, la voie est bonne, elles très bonne même. Si la mairie ne peut pas faire des caniveaux, qu’elle vienne remplir le trou pour nous aider ».
Vers 8h, c’est le 2è adjoint au maire, W. Evariste Somé, qui arrive sur les lieux de la manifestation. Il est accueilli par un groupe constitué de jeunes et de personnes âgées conduit par Boureima Ouédraogo et Youssao Kanazoé entre autres.
Une discussion s’installe. Les manifestants s’expliquent sous le regard protecteur des forces de l’ordre. Très vite, une attente est trouvée. Quelques 15 minutes après, la voie est libérée au grand bonheur des usagers.
Evariste Somé reconnait le mauvais état de la voie et s’explique : « On nous interpellé ce matin pour nous dire que les gens ont barricadé la voie. Je suis arrivé, on s’est vu et on s’est compris. Effectivement, c’est la réalité. Quand vous regardez la voie, ce n’est vraiment pas praticable et quand il pleut, les riverains ont des problèmes. Je vais rendre compte à qui de droit afin que d’ici là, qu’on puisse prendre des décisions appropriées, même si c’est un simple remblai ».
Le 2è adjoint au maire a promis que dans la semaine qui suit, la mairie trouvera une solution pour soulager les riverains. « Ils (les manifestants, ndlr) demandent de mettre un goudron, mais ce n’est pas si simple que cela. Actuellement, nous ne sommes pas à mesure de supporter une telle dépense », a-t-il ajouté.
Ismaël NABOLE
226infos.net




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