Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 29 janvier. | AFP/Lionel Bonaventure
L'opposition a rapidement réagi à ces déclarations. «Au lieu d'accuser ses prédécesseurs, il devrait assumer cet échec qui conduit à une baisse des expulsions et à une explosion des régularisations. Le président de la République avait pourtant promis de la fermeté sur l'immigration irrégulière. Une nouvelle fois nous voyons le résultat. Une nouvelle fois c'est une promesse non-tenue après l'emploi, la croissance, le déficit et la délinquance», écrit dans un communiqué la secrétaire générale de l'UMP, Michèle Tabarot.
Eric Ciotti (UMP) : «Le gouvernement organise un appel d'air»
De son côté, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et secrétaire national de l'UMP à la sécurité, a brocardé le «laxisme qui guide (la) politique migratoire» de Manuel Valls. «Contrairement à ce qu'il veut nous faire croire, le gouvernement socialiste a ouvert depuis dix-huit mois les portes à l'immigration à l'inverse de ce que font nos voisins européens, et en rupture avec la politique du gouvernement Fillon sous l'autorité de Nicolas Sarkozy».
«Comment croire à la détermination de Manuel Valls dans la lutte contre l'immigration irrégulière alors que dans le même temps, il régularise par circulaire des dizaines de milliers d'étrangers clandestins. Le gouvernement socialiste organise en réalité un véritable appel d'air à l'immigration clandestine», a estimé ce proche de François Fillon.
Le président du conseil général des Alpes-Maritimes «dénonce avec force la volonté assumée de Manuel Valls de vouloir doubler leur nombre pour atteindre le chiffre de 100 000 naturalisations par an (contre 46 000 en 2012) et ce, afin d'élargir l'électorat de la gauche comme le préconisait un rapport de Terra nova à l'aube de l'élection présidentielle.»
A moins de deux mois des élections municipales, Manuel Valls, ex-député-maire d'Evry (Essonne), qui a toujours dit vouloir rompre avec «la politique du chiffre», renoue avec un style de communication qu'il avait évité jusqu'alors. Ses prédécesseurs présentaient annuellement, lors de grandes conférences de presse, leurs «résultats» en matière migratoire et se fixaient des «objectifs» pour les années suivantes. Valls, lui, n'avait jusqu'à présent livré que des éléments parcellaires sur son bilan, alternant au fil du temps des signaux de «fermeté» et des messages «d'humanisme».
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