04 décembre, 2013

Burkina Faso, le pays où les crocodiles ne sont pas dangereux


Un gardien de zoo en Afrique du Sud, REUTERS/Mike Hutchings
Un gardien de zoo en Afrique du Sud, REUTERS/Mike Hutchings


Dans un village burkinabè, les crocodiles vivent en parfaite harmonie avec les habitants, depuis la nuit des temps.

Au Burkina Faso, chaque ethnie possède un totem qu’elle vénère et protège. Pour les Mossis, par exemple, situés dans le village de Bazoulé au nord de Ouagadougou, c’est le Crocodylus Suchus. Une espèce dangereuse et qui s’attaque souvent à l’homme, explique le site Vice. Et pourtant, là-bas, ces bêtes féroces sont les meilleures amies des populations, rapporte encore le magazine.
Bazoulé compte pas moins de 150 reptiles qui rôdent dans le village, côtoyant adultes et enfants, jouant avec eux et parfois même les chevauchant pour impressionner les touristes. Selon «la légende burkinabé, Bazoulé a été découvert grâce à des crocodiles bienveillants, lesquels auraient permis à un chasseur perdu et assoiffé de trouver une source d’eau. Aujourd’hui, hommes et crocodiles sont toujours là»
Cela fait 700 ans que les habitants les considèrent comme leurs égaux et bien plus encore. «Ce sont nos frères», explique René un habitant du village, au reporter de Vice. À Bazoulé on prête à ces animaux une multitude de pouvoirs. Ainsi les locaux pensent que les crocodiles sont capables d’exaucer des vœux «notamment lors d’une cérémonie qui leur est dédiée tous les derniers dimanches d’octobre: la fête de Koomlakré». Ils pensent également qu’ils peuvent prédire la mort d’un membre du village.
«La veille de la mort de mon père, les crocodiles ont passé la nuit à pousser des cris déchirants. Ils ont empêché les villageois de dormir jusqu’au lendemain», raconte Angèle, dont toute la famille réside à Bazoulé. 
Si l’un des villageois vient à se faire mordre, cela est perçu comme «une punition des anciens», ajoute le site Vice, qui indique aussi que depuis plus de 70 ans, aucun homme n’a été tué par ces reptiles.
Les crocodiles sont si bien intégrés à la communauté, que lorsque l’un d’eux meurt, comme il y a 6 ans, il a droit à des obsèques en bonne et due forme et les villageois le pleurent comme l’un des leurs.
«Tout le village a été très triste le jour où il est décédé. On lui a offert de vraies, longues funérailles —c’était comme notre chef», explique Raphael, un habitant du village.

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