02 septembre, 2013

Syrie: les affirmations de l’Occident “ne convainquent absolument pas” la Russie


Les informations présentées par les Etats-Unis et leurs alliés concernant l’utilisation d’armes chimiques par le régime du président syrien Bachar al-Assad dans la banlieue de Damas “ne convainquent absolument pas” la Russie, a indiqué lundi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
“On nous a montré quelques images où il n’y a rien de concret: ni cartes géographiques ni noms, il y a là de nombreuses incohérences, beaucoup de doutes”, a déclaré M. Lavrov lors d’une allocution devant le prestigieux institut des relations internationales de Moscou (MGIMO).
“Ce que nous ont montré par le passé et plus récemment nos partenaires américains, ainsi que les Britanniques et les Français, ne nous convainc absolument pas”, a-t-il ajouté.
“Et quand on demande davantage de détails, ils disent que tout est secret et qu’ils ne peuvent pas le montrer”, a encore dit M. Lavrov.
L’administration américaine a rendu public la semaine dernière un rapport des services de renseignement énumérant un faisceau d‘éléments prouvant selon Washington l’implication de responsables syriens dans l’attaque à l’arme chimique perpétrée le 21 août dans la banlieue de Damas et qui a fait des centaines de morts.
Dimanche, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a assuré que les Etats-Unis avaient reçu et analysé des échantillons prouvant l’utilisation de gaz sarin dans cette attaque qu’il a une nouvelle fois attribuée au régime de Damas.
A la suite de cette attaque, le président américain Barack Obama a demandé au Congrès de voter en faveur de frappes contre la Syrie. La France s’est également prononcée pour des frappes mais la Grande-Bretagne n’y participera pas après le rejet du Parlement britannique.
L’ONU a indiqué de son côté que les experts chargés d’enquêter sur cette attaque — et rentrés de Syrie samedi — ne tireraient “aucune conclusion” avant le résultat d’analyses de laboratoire qui pourraient prendre jusqu‘à trois semaines.
La Russie, qui soutient le régime de Damas depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans et demi, a bloqué jusqu’ici avec la Chine toute décision au Conseil de sécurité de l’ONU qui viserait à prendre des sanctions ou à lancer une action punitive contre le président Assad.

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