20 septembre, 2013

Syrie: Hollande "irrité" par le soutien de Fillon à Poutine

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L'ancien Premier ministre a critiqué la diplomatie française dans le dossier syrien, lors d'une conférence à laquelle assistait Vladimir Poutine. S'il se démarque de ses camarades de l'UMP, François Fillon écorne un peu plus son image d'homme d'Etat.

Syrie: Hollande "irrité" par le soutien de Fillon à Poutine
Le soutien apporté le 19 septembre par François Fillon à Vladimir Poutine dans le dossier syrien n'est pas du goût de l'Elysée.
REUTERS/Mikhail Klimentyev/RIA Novosti/Kremlin
François Hollande n'est pas content. Selon Europe 1, le président français, en visite au Mali, est même très "irrité" par les déclarations de François Fillon sur le dossier syrien, faites en présence de Vladimir Poutine. Le comportement de l'ancien Premier ministre, critiquant vivement sur un sol étranger -a fortiori en Russie- la position de la France, est même jugé "irresponsable".
Invité du Club Valdaï, en Russie, François Fillon a longuement loué le "rôle positif" de son "cher Vladimir" dans le dénouement de la crise des armes chimiques en Syrie. Il a surtout dénoncé un supposé alignement de la France sur les Etats-Unis, souhaitant que "la France retrouve cette indépendance et cette liberté de jugement et d'action qui, seules, lui confèrent une autorité dans cette crise".
La proche garde de l'exécutif n'a pas laissé passer l'affront. "Fillon joue avec la République en France et critique la France en Russie. Ce n'est plus simplement des fautes, c'est une dérive", a déploré sur Twitter le président du groupe socialiste à l'Assemblée. "Fillon à Moscou pour critiquer la France, Hollande à Bamako pour la faire rayonne", a réagi, toujours sur Twitter, le député Olivier Faure, proche de Jean-Marc Ayrault.

"Critiquer la France devant Poutine, impardonnable"

Les commentateurs n'ont pas été plus tendres. "Que Fillon critique la France depuis l'étranger, c'est une faute. Qu'il le fasse devant Poutine c'est impardonnable. À quoi joue-t-il?", s'est étonnée Apolline de Malherbe, de BFMTV. Même Le Figaro le reconnait: "Les usages veulent qu'un dirigeant français, a fortiori quand il a été premier ministre, ne critique pas son pays à l'extérieur", écrit Judith Waintraub, qui souligne que François Fillon n'a nullement voulu dissimuler ses propos qu'il a twittés un peu plus tard. Une façon sans doute de se démarquer d'autres poids lourds de l'UMP, comme Alain Juppé et Jean-François Copé, plus enclins à soutenir la position française.
Ce n'est pas la première fois que l'un des membres de l'ancien couple exécutif prend ainsi à revers la diplomatie française. En juillet 2012, le Parisien avait rapporté des propos de Nicolas Sarkozy très sévères à l'égard de la politique étrangère conduite par François Hollande. "On m'a critiqué sur la Libye mais moi au moins, j'ai agi", aurait-il alors déclaré, selon le quotidien.
Quelques jours plus tard, l'ancien président s'était entretenu avec le chef de l'opposition syrienne, appelant la communauté internationale à agir. Des initiatives que le gouvernement socialiste n'avait guère goûtées. Il est vrai qu'en plene campagne présidentielle, François Hollande s'était vu vertement reprocher l'envoi de Michel Vauzelle comme émissaire au Mexique pour plaider le cas de Florence Cassez. Nicolas Sarkozy avait dénoncé une "polémique de si bas niveau". Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avait lui déploré "une instrumentalisation politique et électorale" de la situation de la jeune femme.

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