20 septembre, 2013

Electricité au Faso : Silence, on coupe !

Au Burkina Faso, les populations sont habituées à subir les délestages intempestifs d’électricité pendant la période de grande chaleur (mars et avril). Actuellement, la donne a beaucoup évolué mais négativement. Que se passe-t-il alors au niveau de la nationale de l’électricité (SONABEL) pour que les consommateurs subissent les rigueurs des coupures de courant de manière aussi précoce, et en l’absence de toute communication sérieuse sur la question ?

             Electricité au Faso : Silence, on coupe ! L’électricité est une denrée précieuse et plus spécifiquement au Burkina Faso. Surtout aux mois de mars et avril de chaque année. Pourtant et déjà en septembre, Apollinaire Ki et son équipe ont repris leurs ciseaux ! Alors même que la promesse avait été faite depuis bien longtemps que la situation était en voie de normalisation, l’on constate au contraire que l’amélioration tant promise n’est pas au rendez-vous.
A titre d’exemple, hier 19 septembre 2013, des zones entières de la capitale sont par restées dans l’obscurité. Idem pour la journée de ce 20 septembre. Toujours avec la même rigueur et sans que l’on sache véritablement ce qu’il en est exactement. Et comme on peut aisément le deviner en pareille occasion, les désagréments sont nombreux. A commencer par les difficultés que rencontrent les ménages à pouvoir s’adapter à pareille situation. La conservation des produits alimentaires est de moins en moins évidente.
En un mot, les impairs sont nombreux. En outre, internet étant lié à l’électricité, les populations restent également privées de cet outil de travail indispensable dans certains secteurs d’activités. Ce qui a pour effet de baisser le rendement des entreprises.
Ce sont donc les mêmes incertitudes qui prévalent un peu partout. Certes certaines d’entre elles (les entreprises) se sont dotées de groupes électrogènes, mais cela engendre bien évidemment des coûts de fonctionnement supplémentaires.

Promesses non tenues

Salif Kaboré, actuel ministre en charge de l’énergie et ancien directeur général de la SONABEL, avait en son temps justifié l’achat d’un groupe électrogène à coût de milliards par le fait qu’il résoudrait entièrement le manque d’énergie à certaines périodes de l’année. Ce faisant, l’achat de ce groupe était indispensable par l’apport énergétique dont notre pays allait bénéficier.
Le groupe électrogène a été acheté. Il a mis environ deux ans pour arriver à Komsilga (Burkina Faso). Annoncé en grande pompe, ce groupe est fonctionnel depuis mars 2013 et apporte seize (16) mégawatts de contribution énergétique au Burkina Faso. Cependant, pourquoi la situation a-t-elle empiré ? Pourquoi n’avoir pas injecté ces milliards dans d’autres secteurs de recherche tels que celui de l’énergie solaire ? Et si c’est le cas où en sont les résultats pour que l’opinion soit située…

Des consommateurs mal traités…

Quand un consommateur accuse un retard dans le règlement de sa facture d’électricité, la SONABEL est sans pitié : Elle laisse tomber le couperet des pénalités dont il doit obligatoirement s’acquitter. Aussi, notons-nous le fait que les clients en prépayés (cash- power) pour une même somme d’argent ne reçoivent pas la même quantité d’énergie.
Par contre la SONABEL elle qui, à l’évidence, est très loin de respecter ses engagements contractuels vis-à-vis des clients en dispose à sa guise. Nullement inquiétée. Une vraie injustice maintes fois dénoncée mais qui ne semble pas émouvoir outre mesure les responsables de l’entreprise. Ces derniers ont du reste de la peine à convaincre, tant les arguments manquent de plus en plus. Au point ce soit le Premier ministre en personne qui se voit obligé de lire le mémoire en défense des électriciens.

Des perspectives peu reluisantes…

La SONABEL serait en train de consommer son capital à en croire Luc Adolphe Tiao, lors de l’émission télévisuelle « Dialogue avec le gouvernement » du mardi 17 septembre 2013 sur la RTB (radiodiffusion et télévision du Burkina). Dans la même lancée, il ajoute qu’il ne croit pas que le problème de délestage au Burkina se résolve un jour.
Est-ce à dire que les consommateurs doivent redouter une augmentation du prix du kilowatt (kw) dans les prochains mois ? Ce qui est certain, c’est que le pessimisme du Chef du gouvernement n’est pas pour rassurer. Un aveu d’impuissance qui inquiète. Et pour cause les gouvernants n’ont-ils pas vocation à trouver des solutions aux problèmes des populations, qu’à leur tenir ce genre de discours ?
Rappelons enfin que la SONABEL a été déclarée déficitaire lors d’une récente assemblée générale des sociétés d’Etat. Un audit a-t-il été fait pour situer les responsabilités et des sanctions ont-elles été prises comme cela devrait se faire pareille occasion ? Difficile d’y répondre par l’affirmative. Car pour l’heure c’est bien le service public de l’électricité qui continue de disjoncter !
Patindé Amandine Konditamdé
Lefaso.net

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