L’affaire arrondissement 4 de
Ouagadougou ne semble décidément pas prête de se dénouer. Après la
sortie du maire Anatole Bonkoungou qui défend que la mairie marche « normalement », des militants CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) disent le contraire. Ils parlent d’une « quasi paralysie du fonctionnement » de la mairie lors d’une rencontre qu’ils ont tenue à Ouagadougou, ce 20 septembre 2013.
Plusieurs militants de base du CDP se
sont réunis dans la matinée du 20 septembre 2013 au siège de campagne de
leur parti à l’arrondissement 4. Une assemblée qui avait pour but de
discuter de la situation de leur mairie, ont confié certains militants.
Une déclaration en est sortie qui apporte
un démenti aux propos du maire Anatole Bonkoungou qui estime que la
mairie fonctionne normalement et qu’il n’y a aucun blocage. « Depuis pratiquement le mois de mars 2013, il s’est installé une quasi paralysie du fonctionnement de notre mairie », peut-on lire dans la déclaration.
« Rien ne se passe à la mairie »
« Rien ne se passe à la mairie, la commune ne tourne pas », confirme en effet Mahamadi Younga, militant de base au secteur 23. Ils en veulent pour preuve les « trois sessions budgétaires avortées ». « L’argent
est le nerf de la guerre. Or, aucun budget n’a été voté. Il y a eu
d’abord un budget de 28 millions de F CFA. Il n’a pas pu voter. Les
autres arrondissements ont ensuite voté 22 millions de F CFA, et nous
pas », énumère Hamado Ilboudo, un autre militant.
A écouter les militants, ils sont
convaincus que le maire Anatole Bonkoungou, qu’ils considèrent toujours
comme le « traître » du CDP, veut manipuler l’opinion publique. La
déclaration est revenue sur l’affaire des 200 millions de F CFA. Elle a été qualifiée de « pirouette pour détourner l’attention de l’opinion ».
Les militants font également de nombreux
reproches au maire entrant de l’arrondissement 4. Lazare Nikiéma,
militant CDP au secteur 19, lui attribue la cause de son premier
emprisonnement, après près de 60 ans de vie.
« Je lui dois mon premier emprisonnement »
En rappel, en effet, l’installation du maire Anatole Bonkoungou
a été placée sous haute surveillance policière. Des individus suspects
ont alors été arraisonnés, suspectés de porter des armes. Lazare Nikiéma
affirme avoir fait partie des personnes arrêtées. « Ils nous ont attrapés, nous ont fouillés, mais ils n’ont rien trouvé »,
explique-t-il. Il précise qu’ils ont été indexés et dénoncés à la
police à la mairie et qu’il ne s’agissait pas de découvertes fortuites
des policiers.
Mais Lazare Nikiéma dit ne pas garder
rancune. Il s’est juste joint à ses camarades pour demander que les
autorités trouvent une solution définitive à l’affaire de
l’arrondissement.
Appel à l’autorité de tutelle
Dans tous les cas, ils disent ne pas être
disposés à travailler avec le nouveau maire. Alassane Kaboré, un autre
militant, déclare en effet que la direction du CDP avait décidé que,
compte tenu de divergences qui ont opposé le maire sortant (Zakaria
Sawadogo) et Anatole Bonkoungou lors du mandat précédent, aucun des deux
ne dirigera la mairie. « Nous ne pouvons pas nous entendre avec quelqu’un qui a trahi notre parti », assène Hamado Ilboudo.
Ils en appellent alors à l’autorité de
tutelle de régler la situation. Certains d’entre eux, comme Hamado
Ilboudo, demandent que les textes soient appliqués et qu’une délégation
spéciale prenne la direction de la mairie avant l’organisation de
nouvelles élections. Le cas échéant, indique Mahamadi Younga, «si on ne trouve pas de solution, nous-mêmes on ira fermer cette mairie ».
Abdou ZOURE
Pour Burkina 24
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