20 septembre, 2013

Arrondissement 4 : « Rien ne marche ! », selon des militants CDP

L’affaire arrondissement 4 de Ouagadougou ne semble décidément pas prête de se dénouer. Après la sortie du maire Anatole Bonkoungou qui défend que la mairie marche  « normalement », des militants CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) disent le contraire. Ils parlent d’une « quasi paralysie du fonctionnement » de la mairie lors d’une rencontre qu’ils ont tenue à Ouagadougou, ce 20 septembre 2013.
Des militants se sont rencontrés ce vendredi pour parler de la situation de leur mairie (Ph : B24)
Des militants se sont rencontrés ce vendredi pour parler de la situation de leur mairie (Ph : B24)
Plusieurs militants de  base du CDP se sont réunis dans la matinée du 20 septembre 2013 au siège de campagne de leur parti à l’arrondissement 4. Une assemblée qui avait pour but de discuter de la situation de leur mairie, ont confié certains militants.
Une déclaration en est sortie qui apporte un démenti aux propos du maire Anatole Bonkoungou qui estime que la mairie fonctionne normalement et qu’il n’y a aucun blocage. « Depuis pratiquement le mois de mars 2013, il s’est installé une quasi paralysie du fonctionnement de notre mairie », peut-on lire dans la déclaration.
« Rien ne se passe à la mairie »
Maahamadi Younga, militant CDP à l'arrondissement 4 :"Rien ne tourne à la mairie" (Ph : B24)
Maahamadi Younga, militant CDP à l’arrondissement 4 : « La commune ne tourne pas » (Ph : B24)
« Rien ne se passe à la mairie, la commune ne tourne pas », confirme en effet Mahamadi Younga, militant de base au secteur 23. Ils en veulent pour preuve les « trois sessions budgétaires avortées ».  « L’argent est le nerf de la guerre. Or, aucun budget n’a été voté. Il y a eu d’abord un budget de 28 millions de F CFA. Il n’a pas pu voter. Les autres arrondissements ont ensuite voté 22 millions de F CFA, et nous pas », énumère Hamado Ilboudo, un autre militant.
A écouter les militants, ils sont convaincus que le maire Anatole Bonkoungou, qu’ils considèrent toujours comme le « traître » du CDP,  veut manipuler l’opinion publique. La déclaration est revenue sur l’affaire des 200 millions de F CFA. Elle a été qualifiée de « pirouette pour détourner l’attention de l’opinion ».
Les militants font également de nombreux reproches au maire entrant de l’arrondissement 4.  Lazare Nikiéma, militant CDP au secteur 19, lui attribue la cause de son premier emprisonnement, après près de 60 ans de vie.
« Je lui dois mon premier emprisonnement »
Lazare Nikiéma, militant de l'arrondissement 4 : "J'ai connu le premier emprisonnement de ma vie à cause de lui" (Ph : B24)
Lazare Nikiéma, militant de l’arrondissement 4 : « J’ai connu le premier emprisonnement de ma vie à cause de lui » (Ph : B24)
En rappel, en effet, l’installation du maire Anatole Bonkoungou a été placée sous haute surveillance policière. Des individus suspects ont alors été arraisonnés, suspectés de porter des armes. Lazare Nikiéma affirme avoir fait partie des personnes arrêtées.  « Ils nous ont attrapés, nous ont fouillés, mais ils n’ont rien trouvé », explique-t-il. Il précise qu’ils ont été indexés et dénoncés à la police à la mairie et qu’il ne s’agissait pas de découvertes fortuites des policiers.
Mais Lazare Nikiéma dit ne pas garder rancune. Il s’est juste joint à ses camarades pour demander que les autorités trouvent une solution définitive à l’affaire de l’arrondissement.
Appel à l’autorité de tutelle
Dans tous les cas, ils disent ne pas être disposés à travailler avec le nouveau maire.  Alassane Kaboré, un autre militant, déclare en effet que la direction du CDP avait décidé que, compte tenu de divergences qui ont opposé le maire sortant (Zakaria Sawadogo) et Anatole Bonkoungou lors du mandat précédent, aucun des deux ne dirigera la mairie.  « Nous ne pouvons pas nous entendre avec quelqu’un qui a trahi notre parti », assène Hamado Ilboudo.  
Ils en appellent alors  à l’autorité de tutelle de régler la situation. Certains d’entre eux, comme Hamado Ilboudo, demandent que les textes soient appliqués et qu’une délégation spéciale prenne la direction de la mairie avant l’organisation de nouvelles élections. Le cas échéant, indique Mahamadi Younga, «si on ne trouve pas de solution, nous-mêmes on ira fermer cette mairie ».
Abdou ZOURE
Pour Burkina 24

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