L’Europe
manifeste enfin de clairs signaux de reprise économique, estiment
plusieurs analystes économiques, dont Mads Koefoed, responsable de la
stratégie macro chez Saxo Bank. Les chiffres publiés cette semaine
montrent que la zone euro est en train de s’extraire de la récession qui
a commencé au second semestre 2011. La confiance se développe dans le
monde des affaires en Europe et on a relevé une augmentation du nombre
d'embauches de salariés en intérim.
Toutefois,
Koefoed tempère ces bonnes nouvelles en indiquant que la reprise
économique n’est pas encore pour demain, et qu’elle pourrait même
prendre plusieurs années, au cours desquelles l'Europe aura encore des
décisions difficiles à prendre. Il affirme notamment que non seulement
la Grèce nécessitera une nouvelle aide dans quelques mois, mais que
l'Irlande, l’Italie ainsi que l'Espagne pourraient elles aussi
solliciter de l’argent à l’UE au cours des prochains mois.
Brian
Hilliard, un économiste de la Société Générale, partage cette analyse.
Dans une note qu’il a récemment publiée, il indique qu’il s’attend à des
chiffres encourageants concernant la croissance du 2ond trimestre
en France, en Allemagne, mais aussi dans le reste de la zone euro,
suggérant une légère reprise économique pour la première fois depuis
presque 2 ans.
Mais lui aussi tempère
ses propos en indiquant qu’il est encore trop tôt pour conclure que la
crise de l'euro est terminée. En particulier, il suspecte que ce sont
des facteurs temporaires (les mauvaises conditions météo du 1er trimestre, par exemple), qui pourraient être à l’origine de la croissance du second trimestre en Allemagne et en France.
«Chaque
fois que quelqu'un affirme que la reprise est en vue, beaucoup
ressentent le besoin (compréhensible) de pointer les vulnérabilités de
l'euro, y compris la poursuite de la politique d’austérité,
l'incertitude politique, et les difficultés posées par la mise au point
de l’union bancaire. (…) Cependant, il faut bien un commencement, et si
vous attendez que tout aille vraiment bien pour en parler, vous risquez
de rater le coche», écrit Joe Weisenthal de Business Insider.
Même les analystes de Bloomberg, consultés par le Financial Times, confirment la sortie de la récession de la zone euro.
Ils indiquent que la croissance a été de 0,2% au cours du second
trimestre par rapport au premier trimestre. « Il s’agit de l’indication
la plus claire que la pire récession en temps de paix qu’ait connu la
région depuis la Grande Dépression est terminée », écrit le journal.
Cependant, ce taux de croissance classe la zone euro loin derrière ses
grands concurrents. Ainsi, la croissance de 0,6% qu’ont connue le
Royaume-Uni et le Japon marque un contraste qui ne fait que souligner la
nature fragile de la reprise économique européenne.
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