26 juillet, 2013

Washington prépare de nouvelles sanctions contre l'Iran


Le congrès américain débat l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran, écrit vendredi le quotidien Izvestia. Il est notamment question d'interdire la livraison au pays d'équipements pour le bâtiment et l'exploitation minière. Selon les congressistes, ces branches d’activité sont la base des revenus du Corps des gardiens de la Révolution islamique. L'Amérique compte aussi réduire à néant les exportations de pétrole iranien dont l'argent sert, selon Washington, à financer le programme nucléaire. Les congressistes espèrent y parvenir en menaçant d'inscrire sur la liste noire des USA les pays dont les compagnies commercent avec l'Iran.
Les législateurs cherchent à faire adopter ce projet en dépit des réticences de l'administration Obama. Le président américain, au contraire, souhaite éviter pour l'instant les mesures sévères et voir quelle position adoptera le nouveau président iranien Hassan Rohani après son investiture le 3 août. L'Occident le voit comme un homme libéral, dans la limite où l’on peut appliquer cette définition à un homme politique iranien.
Plus de 100 congressistes démocrates et 18 républicains de la chambre basse ont signé la lettre invitant Obama à "donner une chance à Rohani" et redoubler d'efforts pour parvenir enfin à une certaine entente avec Téhéran.
Selon le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi, son pays sera prêt à reprendre les négociations dès que Rohani rassemblera une équipe après son investiture.
Ces nouvelles sanctions américaines sont principalement une initiative républicaine.
"La Maison blanche et le département d'Etat veulent jouer le jeu démocratique, déclare Sergueï Rogov, directeur de l'Institut des Etats-Unis et du Canada. Leur but : faire en sorte que l'Iran stoppe son programme nucléaire. En échange, ils sont prêts à assouplir les sanctions dans les secteurs bancaire et pétrolier notamment".
Selon Sergueï Rogov, les sanctions discutées au congrès nuiraient considérablement aux deux pays car les USA monteraient ainsi que même l'élection d'un président modéré en Iran n'a aucune influence sur la position intransigeante de Washington.
De plus, si ce projet de loi était adopté, il pourrait marquer une nouvelle orientation de la politique américaine au Moyen-Orient.
"Après cela on parlerait d'intervention militaire en Syrie et du soutien d'Israël, qui prône une attaque contre les sites nucléaires iraniens", estime Sergueï Rogov.
Les nouvelles sanctions affecteraient également les relations américaines avec l'Europe, la Chine, le Japon et la Corée du Sud, car les entreprises de ces pays devront soit suspendre leur activité commerciale avec l'Iran en renonçant avant tout à l'achat des hydrocarbures, soit renoncer aux transactions avec les banques américaines, ce qui leur compliquerait significativement la vie.
Il est à noter que cette initiative vient du démocrate Robert Menendez, qui a succédé à John Kerry au poste du président de la commission des Affaires étrangères au Sénat. Les experts expliquent son agressivité par ses origines cubaines et disent qu'il cherche à prouver par tous les moyens qu’il est partisan de l’impérialisme américain.
Ne reste plus à espérer que les menaces des républicains n'iront pas plus loin, et que le point de vue d'Obama en faveur des négociations diplomatiques primera.

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