C’est justement grâce à cela, et aux échos positifs de la part de ses frères d’armes, qu’il a pu occuper une place si importante. Les extrémistes algériens ont pendant longtemps été formés aux actes terroristes en Europe. La Bosnie s’est depuis longtemps transformée en terrain militaire pour les nouveaux soldats pour la cause de l’Islam.
Les camps de moudjahidin dans le canton de Tuzla et à Orašac sont encore conservés. En fait, le camp d’Orašac continue illégalement à former des cadres. Cela se fait maintenant avec grand soin et dans le secret le plus complet. Un des terroristes, agissant naturellement sous un faux nom en Bosnie, a expliqué : « Nous cherchons des méthodes pour mourir, afin d’aller dignement à la rencontre d’Allah au paradis. Plus nous emportons de vies avec nous, plus nous obtenons le pardon au ciel ». Il est convaincu que les Américains, qui « contrôlent » la Bosnie d’une main de fer depuis 1995, ne peuvent pas trouver son détachement spécial, caché dans les montagnes bosniennes. « Bientôt, le monde entier apprendra l’existence de notre groupe, le “Djihad bosno-islamique” », ajoute-t-il.
Le réseau mondial islamique s’est solidement enraciné en Europe lors de la guerre en Bosnie-Herzégovine, justement. Dix mille moudjahidin et « gardiens de la révolution » iraniens, avec le soutien de la CIA, ont fait de la Bosnie leur tremplin pour les groupes terroristes islamiques au centre même du Vieux Continent. Ensuite, ils ont élargi leur influence et ont commencé à être actifs en Albanie, au Kosovo, en Macédoine et au sud de la Serbie. Le terrain militaire bosnien, sur lequel ont été formés de nombreux soldats, est une base importante pour le transfert et la formation des terroristes. Celui qui a été engagé dans la guerre en Bosnie-Herzégovine peut aisément participer à n’importe quel autre conflit régional. D’ailleurs, j’ai déjà mentionné qu’une partie des « vétérans bosniens » sont légalement devenus citoyens de Bosnie-Herzégovine et se déplacent en toute tranquillité de par le monde avec un passeport bosnien. Il y a parmi eux 75 terroristes égyptiens, recherchés par beaucoup de services de renseignement du monde pour de nombreux actes terroristes. Durant la guerre, plusieurs unités militaires spéciales ont été créées et ont été intégrées à la « division Handschar ». Elle comprenait 6000 membres des forces spéciales et 4000 personnes chargées de la logistique. Elle était dirigée par des hommes forts de Ben Laden et des vétérans d’Afghanistan et du Pakistan. Après la fin de la guerre, les « chiens de guerre islamiques » se sont déplacés dans les camps spéciaux en Albanie pour ensuite participer à la guerre au Kosovo et en Macédoine. Aujourd’hui, une partie d’entre eux est basée à Sandžak, au sud de la Serbie, où vivent les musulmans serbes.