La Voix de la Russie a essayé de comprendre les raisons qui poussent les maîtres à contraindre leur chien à changer leur régime alimentaire habituel. Ioulia Sokolova, maîtresse d’un labrador Max âgé de 4 ans, est persuadée qu’une diète végétale est un choix naturel que les personnes végétariennes doivent faire.
« Cela fait plus de 10 ans que je pratique le végétalisme, c’est-à-dire que je ne consomme aucun produit dérivé des animaux : le lait et les œufs en font partie. C’est l’aspect éthique qui m’a poussé à devenir végane. Réfléchissez seulement : près de 40 milliards d’animaux sont sacrifiés chaque année pour pouvoir nourrir des mangeurs de viande. En plus, les conditions dans lesquelles ces animaux sont gardés sont vraiment épouvantables ! Vous pensez que les porcs et les poulets dont la nourriture pour les chiens est issue souffrent moins ? J’estime que tuer les autres animaux afin de satisfaire les papilles gustatives des animaux de compagnie est, pour le moins, inhumain et malhonnête par rapport à soi-même, si l’on est issu d’une communauté végétarienne », explique-t-elle.
De nombreux végétariens en Russie et en Europe occidentale ont été confrontés au choix cornélien de nourrir leurs chiens de viande ou non. S’ils choisissent de le faire, cela veut dire qu’ils iraient à l’encontre de leurs propres principes, parce que de nombreux végétariens sont opposés, si pas hostiles, à toute industrie d’élevage. S’ils choisissent de ne pas le faire, comment pourraient-ils dans ce cas bien adapter l’alimentation du chien, pour qu’elle ne cause pas de préjudice à sa santé ?
Ioulia Sokolova a bien voulu partager son expérience :
« J’ai lu tout un tas de livres sur le sujet avant de remplacer le régime de Max par un régime végétarien. Il s’est avéré que les chiens non seulement ne souffrent pas d’une telle alimentation, mais au contraire vont considérablement en tirer profit. En effet, la plupart des nourritures pour chiens sont faites à partir d’un tel poison que l’on s’étonne que nos animaux restent toujours en vie après les avoir mangées. Il se trouve qu’il est possible de satisfaire les besoins physiologiques de l’organisme d’un chien sans recourir au régime carné.
C’est plus facile en Europe occidentale, bien évidemment. Là-bas, il est possible d’acheter de la nourriture végétalienne pour animaux, composée de tous les éléments nutritifs nécessaires. En Russie, c’est plus compliqué. D’habitude, je prépare la nourriture pour Max moi-même : j’ai des recettes prévues pour la cuisine canine saine. Mais parfois je commande de la nourriture végétalienne spéciale pour chiens en Italie. Cela déjà fait deux ans que Max ne mange plus de viande. Je dois dire qu’il est devenu beaucoup plus vivace et en meilleure santé que les chiens de son âge qui sont nourris “normalement”. Je suis donc persuadée d’avoir fait un bon choix ».
Toutefois, le vétérinaire Artiom Melnikov prévient que l’on ne peut pas modifier le régime de son animal de compagnie si facilement.
« Cela peut être très dangereux pour la santé de l’animal, et même le tuer. Au lieu de faire des expériences sur la santé de son ami et d’essayer de transformer un carnivore en un herbivore, réfléchissez si cela vaut vraiment le coup. Si vous répondez positivement, la meilleure chose que vous aurez à faire dans ce cas, c’est de trouver un bon vétérinaire avec qui vous composerez ensemble un régime alimentaire optimal », explique Artiom Melnikov.
Que vous souteniez l’idée qu’il est possible de transformer les chiens en végétariens si on le veut vraiment, ou pas, considérant que toute ingérence dans la nature peut mener à des conséquences imprévisibles, vous ne devez jamais oublier que « nous sommes responsables de ceux que nous avons apprivoisés ». Il faut toujours suivre le principe « ne fais pas de mal ».