24 juillet, 2013

Burkina Faso: la succession de Blaise Compaoré risque d’être difficile, selon Crisis Group

Burkina Faso: la succession de Blaise Compaoré risque d’être difficile, selon Crisis Group
A moins de trois ans de l’élection présidentielle au Burkina, la situation politique est tendue. La question de la succession de Blaise Compaoré se pose désormais dans les débats internes mais également ailleurs, chez les analystes de l’International Crisis Group qui estiment que cette succession risque d’être difficile. Et pour cause?
Si le président Compaoré ne parvient pas à bien préparer sa succession, son pays pourrait connaitre une crise politique grave dans une région de plus en plus troublée. C’est en quelques mots, ce que l’on peut retenir du dernier rapport de l’International Crisis Group, intitulé Burkina Faso : avec ou sans Compaoré, le temps des incertitudes.  Ce rapport, le premier de Crisis Group sur le Burkina Faso, analyse la situation politique dans ce pays. Même si le président Compaoré respecte la Constitution et quitte le pouvoir à cette date, sa succession risque d’être difficile tant il a dominé la vie politique de ces dernières décennies. Ce rapport explique comment les tensions internes s’ajoutent à des facteurs transnationaux pour menacer la sécurité et la stabilité en Afrique de l’Ouest.
Les recommandations principales issuedu rapport sont :Au pouvoir depuis 26 ans, Blaise Compaoré a construit un régime semi-autoritaire. Militaire et ré-pressif au départ, ce régime a évolué vers un système démocratique de façade, qui est resté sous le contrôle total du président. Il lui a permis de stabiliser un pays qui a connu cinq coups d’Etat entre 1960 et 1987.
  • Toute tentative de modifier la Constitution pour permettre au président Compaoré de briguer un cinquième mandat pourrait provoquer une révolte populaire comme celle de 2011.
  • Le président Compaoré dispose d’un peu moins de trois ans pour préparer sa succession et faciliter la transition. Les partenaires extérieurs, notamment les puissances occidentales, ne devraient pas uniquement s’intéresser au rôle de Blaise Compaoré dans la médiation de la crise malienne et la surveillance sécuritaire des foyers de tensions en Afrique de l’Ouest. Leur attention doit également porter sur l’évolution politique interne et la consolidation démocratique du Burkina Faso.
  • Préserver la stabilité du Burkina Faso est d’autant plus important que la région ouest-africaine vit une période difficile. Le Mali voisin traverse un conflit politico-militaire qui a déjà eu des conséquences graves sur le Niger, pays également frontalier du Faso.
« Le Burkina Faso a jusqu’ici pu échapper à de graves bouleversements grâce à sa stabilité interne et un solide appareil sécuritaire », affirme Rinaldo Depagne, analyste principal de Crisis Group pour l’Afrique de l’Ouest. « Mais la détérioration du climat politique à l’horizon 2015 pourrait rendre le pays plus vulnérable ».
« Le Burkina Faso exerce une influence diplomatique significative en Afrique de l’Ouest », explique Gilles Yabi, directeur du projet Afrique de l’Ouest de Crisis Group. « Le président et ses hommes ont réussi à se positionner comme des médiateurs indispensables pour la résolution des crises régionales. Des turbulences au Burkina Faso ne signifieraient pas seulement la perte d’un allié clé et d’une base stratégique pour la France et les Etats-Unis, mais affaibliraient également davantage la capacité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à faire face aux conflits et aux crises politiques ».
By Justin Yarga
Source: Burkina24

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